En juin 2017, deux jeunes agripreneurs, Aristide Ihorimbere et Cyriaque Ndayiragije se sont mis ensemble avec Eric Mavaruganda, un ancien formateur pour le projet PRODEFI (Programme de Développement des Filières) de FIDA (Fonds International pour le Développement Agricole), pour créer Youth Agribusiness Incubator (YAIN). Leur vision : que YAIN soit un socle de transformation de l’agriculture et de l’élevage au Burundi afin de pallier au chômage juvénile en créant des emplois décents à travers des entreprises agricoles des jeunes. Aujourd’hui, ils sont 200 jeunes à avoir rejoint YAIN au niveau national !
Après avoir constaté qu’au Burundi, il n’y a pas de centres d’enseignement ou de formation de jeunes agripreneurs, Artistide Ihorimbere et ses amis développent l’idée de créer YAIN: « Nous avons pensé à créer YAIN pour qu’il soit un incubateur des jeunes agripreneurs. Par incubateur, il faut sous-entendre le suivi et l’accompagnement de ces jeunes depuis le début», explique-t-il.
Comment YAIN est-il né ?
Nous sommes en juin 2019. Eric Mavaruganda, secrétaire exécutif de YAIN, nous raconte la naissance de YAIN. «Durant le projet PODEFI de FIDA, il y avait eu des compétitions de jeunes agripreneurs. Aristide Ihorimbere s’était démarqué à Ngozi et Cyriaque Ndayiragije à Bubanza. J’étais formateur, donc j’avais accès aux deux. J’ai tout de suite compris qu’ensemble nous pouvions faire quelque chose de bien. Je leur ai proposé de nous mettre ensemble pour continuer ce projet de suivi et d’accompagnement des jeunes agripreneurs que FIDA avait initié. Nous avons alors mis en place YAIN pour qu’il soit un incubateur des jeunes», confie Mavaruganda.
Et d’ajouter : « FIDA a salué notre initiative. Ils nous ont appuyés dès le début. Ils comprenaient bien que c’est YAIN qui allait pérenniser le projet PRODEFI à travers l’incubation de jeunes agripreneurs».
Comment YAIN fonctionne-t-il ?
YAIN intervient dans l’agriculture et l’élevage notamment l’élevage des volailles (aviculture), l’élevage des abeilles (apiculture), l’élevage des poissons (pisciculture), l’élevage des porcs, la culture des légumes (jardins potagers : uturima tw’igikoni) et la culture des céréales (les maïs).
YAIN poursuit la mission de «fournir des compétences théoriques et pratiques en agro-industrie et faire l’encadrement de l’entrepreneur de l’idée à la consolidation de l’entreprise », nous raconte Cyriaque Ndayiragije, vice-président de YAIN
Il poursuit : « YAIN est un incubateur qui cible, forme et sensibilise les jeunes en agribusiness. Il les aide aussi à créer des entreprises et des coopératives agricoles tout en les accompagnant pour trouver des marchés d’écoulement des produits de leurs entreprises ».
Aristide Ihorimbere, président de YAIN, ajoute que les jeunes qui ont besoin de formation en agribusiness payent des frais d’inscription tandis que les entreprises partenaires de YAIN apportent leur appui en payant les formateurs.
Quelles sont les réalisations de YAIN ?
Cyriaque Ndayiragije, vice-président de YAIN, affirme que YAIN a réalisé pas mal de choses. « Avec YAIN, nous avons mis en place deux points de vente, à Bujumbura et à Bubazna, pour le compte de jeunes entrepreneurs dont les entreprises cherchent un marché d’écoulement. Nous avons aussi mis en place, à Bujumbura, un lieu (un « hub ») où les jeunes viennent apprendre», déclare-t-il.
Il ajoute qu’ils comptent introduire d’autres lieux d’échanges et de formation partout au Burundi.
Il est à noter que YAIN opère maintenant dans différentes provinces notamment Ngozi, Kayanza, Bubanza, Muramvya, Gitega, Cibitoke, Kirundo, Mwaro et Bujumbura-Mairie. Alors qu’au début YAIN comptait treize membres fondateurs dont trois filles et dix garçons, aujourd’hui il comprend plus de 200 jeunes entrepreneurs au niveau national.
Melchisédeck BOSHIRWA