Vous connaissez TAMBWE mais, le connaissez-vous vraiment ?

Vous connaissez TAMBWE mais, le connaissez-vous vraiment ?

De son vrai nom, Anicet NIYONZIMA, TAMBWE est un humoriste burundais popularisé par ses petites vidéos comiques sur les réseaux sociaux mais encore et surtout par sa capacité à s’incruster dans les photos d’autrui, là où on l’attend le moins.  En dépit de sa popularité, la plupart de gens ne connaissent pas la vraie histoire de la vie de TAMBWE, depuis son enfance.

 

Natif du Quartier Ngagara 5, en mairie de Bujumbura, TAMBWE, 50ans aujourd’hui, parle d’une histoire de vie pleine d’émotions et d’un esprit de combativité. Orphelin de mère à 7ans et de père à 10ans, TAMBWE est le 6ème enfant dans une fratrie de 7 enfants, 3 Garçons et 4 Filles.  De sa fratrie, il a déjà perdu deux frères et une sœur. Les siens, fauchés par la mort dans la fleur de l’âge lui ont souvent laissé un sentiment de désespoir et de découragement.

 

L’école c’est pour les riches… 

« J’ai commencé l’école en 1980, à l’école Primaire de Buyenzi, dit Bassin. Comme j’étais orphelin, c’était difficile pour moi de poursuivre mes études car la vie à la maison est devenue très compliqué. J’ai dû arrêter l’école et me battre pour la vie. J’ai passé par des situations inhumaines pour survivre.  Quelques années plus tard (vers 1988), j’ai commencé à apprendre la mécanique, dans un garage de mon quartier. J’ai fait la mécanique et j’ai appris à conduire pour enfin devenir un bon chauffeur.  Grâce aux voisins qui me connaissaient, j’ai pour la première fois été engagé dans une ONG qui s’appelait Caritas Burundi, en 1999. J’ai officié en tant que chef-charroi pendant 7ans. Grace à ce travail, je pouvais me payer le loyer, faire mes courses et régler quelques factures de ma famille. Deux ans après, j’ai fondé mon foyer. Je me suis marié à Carine NIBIZI, une femme que j’aime beaucoup, on a trois garçons ensemble. Deux de mes enfants sont aux Etats Unis d’Amérique et l’autre vit avec nous ici au Burundi.

 

TAMBWE en Afrique australe

Après 7ans de travail, mon contrat au sein de Caritas a pris fin. Je me suis retrouvé en situation de chômage. La vie avec ma femme et mes enfants est devenue dure car je ne pouvais pas couvrir tous leurs besoins. Comme je ne pouvais pas retourner au garage comme mécanicien, je me suis dit que je devais chercher une autre manière de prendre en charge ma famille. J’avais un ami qui habitait en Afrique du sud. Il vendait des véhicules. Il s’approvisionnait à Cape Town et revendait ces véhicules dans des pays limitrophes de l’Afrique du Sud. Comme il savait que j’étais chauffeur, il m’a appelé pour l’aider. C’est ainsi que je suis parti pour la RSA en 2005. Je conduisais des camions neufs, de Cap Town à l’Angola, le Mozambique, le Zimbabwe et la Zambie. J’ai même été emprisonné pendant 6mois à Lusaka, en Zambie pour manque de passeport. Je l’avais perdu en cours de route. Les policiers ne m’ont pas cru.

 

2007, retour au bercail

La vie à l’étranger n’était pas bonne même si je gagnais bien la vie. J’étais loin de ma famille et je ne pouvais pas rester là-bas. Il y avait d’autres responsabilités que je devais accomplir en tant que mari au foyer. Je suis alors revenu au pays, en 2007. Arrivée à Bujumbura, j’ai été embauché au port de Bujumbura en tant que déclarant de douane. Je fais ce travail avec passion et courage car c’est le seul qui me fait vivre aujourd’hui, avec ma famille. Dernièrement je me suis lancé avec la comédie.  Tout ça a commencé avec une vidéo sur les réseaux sociaux ou on me voit envahir une photo d’un ami. Par la suite la vidéo est devenue virale et tout le monde voulait devenir TAMBWE pour m’imiter. Cette année j’ai même réussi à m’inviter dans les photos des grandes personnalités du pays. Cela m’a aidé à sortir de l’ombre et depuis, je le fais quand l’occasion se présente. Aujourd’hui, je participe dans différents tournages de clips vidéo, de et de séries télévisées car je veux aussi faire le cinéma. Quand je participe dans les tournages des chansons, les chanteurs me payent jusqu’à 350 000 FBU. Grace à cette notoriété, je gagne pas mal ma vie grâce à la publicité pour différentes entreprises. La plupart de mes fans me connaissent grâce au Basketball, et à mon club de cœur, URUNANI. Ils savent que moi et URUNANI BBC, c’est à la vie à la mort.

 

TAMBWE et URUNANI, une belle histoire d’amour

J’aime le basketball depuis longtemps. C’est le sport le plus en vogue dans mon quartier, JABE. J’ai connu Urunani BBC en 1999. A l’époque il y a eu des jeunes de ma génération qui jouaient pour ce club, notamment les célèbres Junga, Kababa, Kabongo, Jean Paul BUKEBUKE et bien d’autres. Depuis que je vis à JABE, 34ans déjà, Urunani n’a jamais manqué de fans. Comme son l’indique Urunani (Union), c’est un club qui unit les gens. C’est une famille où tout le monde est le bienvenu. Je me suis vraiment engagé avec Urunani en 2011, une période durant laquelle notre équipe dominait totalement la sous-région. Urunani compte beaucoup dans ma vie ; je pourrai même à ajourner un voyage de travail pour assister à un match d’Urunani.

 

Faustin BIRINDWA