Dans la suite de la série de tables rondes sur la liberté économique, le Centre pour le développement des entreprises dans la région des Grands Lacs (CDE greatlakes) en partenariat avec l’API Burundi a organisé une table ronde avec comme thème « Accès à la monnaie ». Celle-ci a été la deuxième à se tenir dans une série de cinq tables rondes prévues.
L’accès à la monnaie est l’un des cinq principaux domaines pris en compte pour apprécier le niveau de liberté économique. Selon le rapport sur la liberté économique 2019 de l’institut Fraser en collaboration avec Atlas Network, le Burundi se classe 95eme sur 162 nations dans l’accès à la monnaie. Une place qui interpelle le pays à fournir plus d’efforts pour améliorer l’accès à une monnaie saine.
Aimable MANIRAKIZA, Directeur exécutif du CDE précise qu’une monnaie stable influence le respect du droit à la propriété privée. ‘’ L’accès à la monnaie donne à son propriétaire le droit de propriété sur cette dernière. Pour réguler sa valeur, les institutions de régulation doivent veiller à sa stabilité. Cette régulation intervient souvent au moment de l’inflation. Un taux d’inflation élevé fera fuir les capitaux qui migrent vers les économies avec plus de stabilité de la monnaie’’.
Martin BANYIYEZAKO, Economiste et expert, fait savoir qu’une monnaie saine garantie les agents économiques sur la stabilité de leurs richesses sans aléas inflationnistes. Il explique : « La monnaie saine est une monnaie stable n’érodant pas le pouvoir d’achat des ménages, et l’épargne des particuliers. Cette monnaie garantie les agents économiques que leurs richesses restent stables et peuvent même augmenter sans aléas inflationnistes ».
Inflation, le facteur à réguler pour la stabilité monétaire
Mr BANYIYEZAKO ajoute que l’inflation est un facteur à juguler pour l’accès à la monnaie saine. Il précise que 4 conditions sont à surveiller pour une stabilité monétaire d’un pays. ‘’ La première condition est de bien suivre la croissance monétaire par rapport à la croissance de la production réelle. La variabilité du taux d’inflation dans le temps appelée aussi l’écart type de l’inflation est à surveiller. En troisième lieu, il faut suivre l’évolution de l’inflation chaque année. Enfin, autoriser les résidents à posséder les comptes en devises tant localement qu’à l’étranger’’.
L’effet exercé par la quantité de monnaie en circulation sur le niveau général des prix se solde par la dévaluation monétaire. Le Burundi devra du coup orienter ces efforts vers les actions qui visent la stabilité des prix ; reconnue comme étant une des contributions essentielles de la politique monétaire à la stabilité macroéconomique.
Rappelons que cette deuxième table ronde entre dans la continuité des conclusions sorties du forum MFASHAKUMENYA tenu le 26 Février 2020 à Bujumbura. La première table ronde s’était tenue le 06 Mai 2020 sous le thème « Justice commerciale ». Trois autres tables rondes sont à venir sur des thèmes comme le libre-échange ; la réglementation du crédit, du travail et des affaires ; et la taille du gouvernement.
Janvier CISHAHAYO