Société : La lutte contre les violences basées sur le genre, un combat de tous

Société : La lutte contre les violences basées sur le genre, un combat de tous

Parmi les fléaux qui gangrènent la paix et le développement des populations, les violences basées sur le genre viennent  en tête de liste. Lutter contre leur prolifération devient d’emblée l’une des préoccupations du gouvernement du Burundi. C’est à cet effet qu’une campagne de sensibilisation de 15 jours contre les violences basées sur le genre a été lancée le jeudi 25 mai 2023 dans la commune de Ntega, en province Kirundo. Elle a été lancée par le Ministère de la solidarité nationale, des affaires sociales, des droits de la personne humaine et genre en collaboration avec le consortium CARE-REJA-ACTIONAID, financé par l’Union Européenne et l’organisation GLID  en partenariat avec GEWEP III (Gender Equity and Women Empowerment program)

 

Un combat pour tous

Les données sur les violences basées sur le genre sont alarmantes au Burundi. En effet, en 2021, 14.926 cas de violences ont été répertoriés au Burundi (12554 femmes et 2372 hommes). De quoi solliciter l’intervention de tous pour l’éradiquer.

Dans son discours de circonstance, Mme Imelde SABUSHIMIKE, Ministre de la solidarité nationale, des affaires sociales, des droits de la personne humaine et du genre, a relevé le caractère inclusif de cette campagne. En effet, selon la ministre, tous les acteurs de la société devront conjuguer les efforts pour éradiquer ce fléau..

« Tout le monde à un rôle à jouer dans cette lutte. La population, l’administration publique, les autorités policières et militaires, les confessions religieuses, les organisations civiles, les partenaires au développement locaux et internationaux doivent unir les forces pour éradiquer ce fléau qui gangrène la société Burundaise. Il est important de garantir la paix au sein de la population burundaise pour permettre un développement effectif. Car, il  n’est possible que si la paix et la sécurité des burundais sont garanties », a indiqué la ministre Imelde SABUSHIMIKE.

Représentant le consortium CARE-REJA-ACTIONAID, Jean NIMUBONA a affirmé la volonté de ces organisations d’appuyer la lutte contre les VBG. « C’est avec plaisir que nous nous joignons aux efforts du gouvernement du Burundi dans cette lutte contre les violences basées sur le genre. Nous affirmons notre volonté à travailler avec toutes les partie prenantes pour mettre fin à ce fléau », a-t-il dit.

Jean NIMUBONA, Représentant le consortium CARE-REJA-ACTIONAID ©Akeza.net

Dans cette lutte, le rôle de la justice est très important dans la répression des cas de violences. Une politique de « Tolérance Zéro » contre les acteurs de violences basées sur le genre. « Que les chefs de quartiers et autorités policières nous aident en prenant au sérieux tous les cas de violence. Cela permettra d’endiguer le mal à la racine et protéger les populations », a martelé la ministre Imelde SABUSHIMIKE.

 

La famille au centre de la lutte

En marge du lancement de la campagne de lutte contre les violences basées sur le genre, un atelier à l’intention des intervenants dans la lutte contre les VBG en province de Kirundo, a été organisé  au chef-lieu de cette province . Celui-ci avait pour but de les sensibiliser et les responsabiliser dans la lutte contre les VBG et particulièrement les violences conjugales pour une implication effective à l’éradication de ce fléau.

Donatienne GIRUKWISHA ©Akeza.net

Plaçant le noyau familial de la lutte contre les violences basées sur le genre, cet atelier a mis l’accent sur le rôle que chacun des acteurs devrait jouer en partant de cette base familiale afin d’organiser une réponse efficace face aux VBG.

« Nous avons identifié 2 axes. Celui de la prévention qui doit être faite au niveau de la communauté et celui de la réponse aux cas de violence. Avec les différents acteurs, nous avons conclu que la lutte était commune et que tout le monde devrait aider dans la sensibilisation dans leur ménage pour commencer. Au-delà de ce fait, les intervenants doivent jouer le premier rôle dans la prise en charge des cas de violences basées sur le genre. Une prise en charge qui doit être accélérée. La réponse quant à elle doit être donnée au niveau de la justice, des institutions sanitaires, des assistants sociaux au niveau du ministère qui sont chargés du suivi et de la réinsertion des victimes », a indiqué Madame Donatienne GIRUKWISHA, Directrice Générale de la Promotion de la Femme et de l’Egalité des genres au Ministère de la Solidarité Nationale, des Affaires Sociales, des Droits de la Personne Humaine et du Genre.

Notons que la campagne qui débuté le 25 mai, prendra fin le 10 juin prochain et sera mener sur toute l’étendue du territoire nationale.

 

Moïse MAZYAMBO