Sada NAHIMANA : la carrière de la première tenniswoman burundaise professionnelle menacée par un manque de sponsors !

Sada NAHIMANA : la carrière de la première tenniswoman burundaise professionnelle menacée par un manque de sponsors !

Numéro 1 africaine (avec 5 titres de l’African Junior Championships) et 12ème place au niveau mondial, la diva burundaise de Tennis Sada NAHIMANA peut se targuer d’avoir réalisé un parcours magnifique chez les Juniors. Du haut de ses 19 ans, la talentueuse tenniswoman a désormais une seule ombre à son tableau : un manque de financement pour sa nouvelle carrière professionnelle !

 

Quand on parle du Tennis burundais, il est impossible de ne pas mentionner Sada NAHIMANA. C’est une tenniswoman au talent certain et prouvé. Alors qu’aucune joueuse burundaise n’a jusque-là figuré dans le Top 10 mondial chez les Juniors, Sada est parvenue à se hisser au haut niveau. Des courts du club de Tennis à Bujumbura (dès l’âge de 8 ans) aux Grands rendez-vous mondiaux, cette passionnée du jeu à la raquette en a fait du chemin.

 

Quand on jette un coup d’œil à son palmarès chez les Juniors, on est conquis. A maintes reprises, elle a été le porte-flambeau du Burundi à l’international. Quintuple Championne d’Afrique en Simple et Double de l’African Junior Championships (2 fois avec les U14, 2 fois avec les U16 et 1 fois avec les U18 et moins), elle a participé aux prestigieuses compétitions mondiale de Tennis, les « Grands chelems »(US Open Junior, Wimbledon, Open d’Australie et Roland Garros), ainsi qu’un certain nombre d’autres tournois à l’international (comme le Grade A d’Italie ou encore le Junior Grass Court à Nottingham en Angleterre, etc).

Cerise sur le gâteau, elle s’est vue octroyer une bourse de 25 000$ par la Fédération Internationale de Tennis (ITF), notamment pour avoir terminé sa carrière junior étant numéro 1 africaine et dans le Top 10 au niveau mondial. Cette somme destinée à financer une partie de ses tournois n’est pas suffisante car la barre se place désormais plus haut. Voilà pourquoi le Tennis a souvent une connotation de « sport noble ».

 

De Junior à Pro, vers une carrière incertaine ?

 

Évoluant depuis août 2019 dans la cour des Grands, « le tennis professionnel », Sada fait face à des défis financiers. Ce qui crée un certain doute sur sa nouvelle carrière, très exigeante.  « Quand tu évolues chez les juniors (moins de 18 ans) c’est la Fédération Internationale de Tennis qui t’aides en tout. Mais quand tu atteins 18 ans et plus, tu entres dans le tennis professionnel et là tu dois assurer toutes les dépenses. Le sport professionnel coûte cher. Tu dois payer les frais d’inscription aux tournois, le séjour, financer les déplacements, payer l’entraineur, etc… », confie celle qui a connu une riche carrière chez les juniors, ce qui lui a valu une notoriété continentale.

 

La diva du tennis burundais se plaint de ne pas bénéficier de soutien. Elle dit faire cavalière seule : » Je n’ai pas vraiment de soutien. La Fédération essaie de faire de son mieux et je leur en suis très reconnaissante car si elle pouvait payer de sa poche, elle le ferait sans hésiter. C’est pourquoi je lance un appel aux sponsors potentiels de bien vouloir me donner un coup de main en guise de soutien pour ma carrière professionnelle. Je ne suis pas en train de jouer rien que pour moi, je représente aussi le pays », s’indigne-t-elle, découragée.

 

 

Intégrer le Top 10 du tennis féminin

 

En dépit des difficultés financières, Sada semble aborder plutôt bien sa carrière pro. En octobre 2019, elle a remporté le Lagos Open en battant la brésilienne Laura Pigossi en finale dans le simple. Sur un total de 7 tournois déjà disputés chez les Pros, elle a pu atteindre la finale 4 fois. S’exprimant sur sa nouvelle carrière, elle dit : « Je suis très contente de jouer comme professionnelle. Ma transition est en train de bien se passer. Je pense que joue mieux en pro qu’en junior. Pour le moment, j’ai beaucoup de défis car les épreuves sont très exigeantes et je suis entourée de professionnels et j’essaie de faire de mon mieux », se réjouit-elle.

 

Avec un mental très fort dans le jeu (une vrai battante), une belle technique en coup droit et une qualité en variation du jeu, Sada nourrit une grande ambition.  Intégrer le Top 10 mondial du tennis féminin !  Au niveau du classement classement WTA (World Tennis Association) pour les joueuses professionnelles, Sada est actuellement dans le Top 500.

 

Elle reste jusque-là la toute première burundaise à avoir participé aux Grands tournois internationaux. Par ricochet, la meilleure joueuse de sa génération.

Fleurette HABONIMANA