Rencontre Raphael Niyonkuru : nain, étudiant et pas du tout complexé !

Rencontre Raphael Niyonkuru : nain, étudiant  et pas du tout complexé !

Raphael Niyonkuru : nain et pas du tout complexé  ©Akeza.net

 Avec 1m de haut, il voit loin et espère un jour percer dans la musique mais il est pour l’instant en train de faire ses études universitaires en Assurance, Banque et Comptabilité à l’Université Lumière de Bujumbura. Plutôt de bonne humeur, Raphael met tout le monde à l’aise et en aucun cas, il ne se sent différent des autres.

 

Sans parents, enfant unique, son enfance a été une période de dures épreuves et  douloureuses.Toutefois il a su trouver une épaule sur laquelle s’épauler ; ses frères et sœurs de l’orphelinat « Je n’ai jamais connu mes parents. Quand j’ai commencé à grandir, j’ai remarqué que je n’étais pas comme les autres. Quand les autres ont commencé à aussi le remarquer, c’est là que les choses se sont corsées. Ils ont commencé à rire de moi, à me traiter de choses et d’autres. A l’école, ils m’injuriaient mais arrivé à la maison, mes frères et sœurs me soutenaient et me témoignaient une grande affection »

 

Etre orphelin n’était pas encore un problème pour lui jusqu’au jour où une question lui fut posée « Etre orphelin n’était pas si dur pour moi parce que on était des tas à n’avoir aucun parent à l’orphelinat. Mais en 6ème année primaire, on m’appelait pour m’aider à remplir mon dossier. Alors ils m’ont demandé les noms de mon père et de ma mère, mais je ne les connaissais pas. Rentré de l’école, j’ai commencé à me poser maintes questions du genre : Je suis humain, je viens de deux personnes, où sont-elles ? Est-ce parce que je suis nain que mes parents m’ont abandonnés ? A cette époque, j’étais tellement en colère et malheureux que j’ai voulu me poignarder. Heureusement que  je me suis tourné vers Dieu que vers le couteau » martèle Raphael.

 

 

N’eut été la pauvreté dans laquelle il vit, il serait chanteur. Une bonne voix n’est pas ce qui lui manque « Je rêve d’entrer au conservatoire. Mais pour l’instant, je prends une autre direction qui va croiser celle de la musique, je l’espère un jour»

 

Il ne se définit pas comme un handicapé ni anormal « Je suis normal c’est juste que j’ai quelques centimètres de moins que les autres, c’est tout. Parce que, ce que tout le monde (ceux que vous qualifiez de normal) fait, je peux le faire. C’est pour cela que depuis que je suis sur le banc de l’école, je n’ai jamais accepté d’avoir une chaise confectionnée exprès pour moi. Même à l’université, on me l’a demandé, j’ai dit non. Un grand merci quand même à l’université qui m’aide avec tout ce qui est photocopie »

 

Raphael habite à Jabe, l’orphelinat paie ses études. Il a 27 ans.

 

 

Miranda Akim’