Des pêcheurs au bord du lac Tanganyika ©Akeza.net
Dans le cadre de son projet de pilotage du développent économique visant à soutenir la création d’emplois et la création de la valeur ajoutée, Trademark East Africa (TMEA) a mené une étude sur le pôle de croissance (Growth Hub) du «Grand Imbo». Une étude qui entre dans la conception de sa seconde stratégie pour une période 7 ans soit de 2017-2024.
Le grand Imbo
Le pôle de croissance du « Grand Imbo » se situe le long des régions de l’Imbo et du Buragane et couvre un couloir étroit s’étendant du nord-ouest du pays jusqu’à la partie la plus méridionale du Burundi, principalement le long de la rive orientale du lac Tanganyika. Il comprend des parties des provinces de Cibitoke, Bubanza, Bujumbura, Bururi, Rumonge et Makamba.
Pour évaluer le marché et concevoir des interventions dans cette région, TMEA via son consultant Athena Infonomics a mené une étude en considérant la participation des intervenants du gouvernement, des associations industrielles, des entreprises privées, des coopératives, des petites et moyennes entreprises, des commerçants transfrontaliers, des agences de développement qui sont basés au Burundi ainsi que des ONGs se trouvant le long de la région du Grand Imbo.
30% de la production de base du Burundi
Il est important de signaler que cette région semble être une zone de choix puisque celle-ci contribue à hauteur de 30% de la production de base du Burundi, 70% du stock et distribution de poissons, 30% du bétail et 45 % de la production nationale de lait. La région est également riche en plantations de fruits tropicaux comme l’ananas, les fruits de la passion, la mandarine, les mangues et les tomates.
En évaluant des paramètres tels que la demande et l’offre, les interventions/investissements prioritaires et les paramètres socio-économiques-environnementales, les résultats de l’étude montrent que le thé, le café, l’huile de palme, le riz et les fruits tropicaux sont les 5 principaux produits. 3 produits parmi les 5, à savoir le thé, le café et l’huile de palme sont en harmonie avec l’étude des niches d’exportation de TMEA et l’étude de la Banque mondiale. En outre, l’étude a également identifié 3 autres produits : il s’agit de la pêche, du tourisme et des huiles essentielles.
Cependant, au vue des critères d’évaluation de l’étude, certains produits ont été écartés, il s’agit notamment du thé, des minerais, du café, du sucre, des haricots et des tubercules, des fleurs et du tourisme. La mise à l’écart de ces produits est consécutive à plusieurs facteurs. Entre autres la production destiné à la consommation locale (Sucre, Haricots, tubercule, thé), l’échec des tentatives (fleur), la forte privatisation (minerais) pour ne citer que ceux-là. Ainsi les produits retenus sont l’huile de palme, les fruits tropicaux, la tomate, les jus et la pêche. En outre les huiles essentielles et le cuirs-peau sont également des produits à considérer. Les produits présélectionnés présentent de forts potentiels, autant dans le développement de sous-produits que dans l’exportation.
Diversifier les exportations avec la région
Comme l’a indiqué Aimé Nzoyihera, directeur du Département intérimaire pour le Burundi, « le programme du pôle de croissance cherche à diversifier les exportations à travers les frontières avec la RDC et les pays voisins de l’EAC, créer un emploi et augmenter les revenus des personnes des sous-secteurs sélectionnés ». Ainsi les filières présélectionnées devront être analysées minutieusement pour comprendre la faisabilité du sous-secteur sélectionné et établir les éléments de valeur ajoutée possible ainsi que les liens avec le marché pour promouvoir le commerce entre le Burundi et les pays voisins comme le Rwanda, la RDC et la Tanzanie.
Notons également que l’appui sur la logistique et les infrastructures, notamment à Bujumbura, les ports de Rumonge et de Kigoma, ont été envisagés.
Moïse MAZYAMBO