Akeza.net s’intéresse aux mannequins burundais évoluant à l’étranger. Le monde de la mode est un petit cercle fermé, difficilement accessible aux mannequins noirs, encore plus s’ils viennent directement d’Afrique. Néanmoins, quelques burundais arrivent à se faire du chemin jusqu’aux marches des podiums les plus prisés.
Avec un regard perçant, un air mystérieux et un sourire charmeur, Martine Noëlla remplit toutes les cases d’un mannequin en devenir. La burundaise de Gitega a donc choisi de mettre à profit son joli minois : à 16 ans, elle s’inscrit à un casting de mannequin pour défiler au Fashion Week Brussels et ainsi lancer sa carrière de mannequin.
Akeza.net : Parles-nous de toi….
Martine : Je m’appelle Martine Noëlla Nahimana, je suis âgée de 21ans, actuellement je réside en Belgique. Je suis mannequin modèle photo ainsi que la première dauphine de Miss Burundi Belgique 2017. J’ai quitté le Burundi à l’âge de 12 ans.
Akeza.net : Le mannequinat a toujours été ton hobbie ?
Martine : J’ai commencé le mannequinat à l’âge de 16ans. J’ai commencé à m’inscrire dans une agence de modèle photo et de là j’ai eu mes premiers shootings et défilés. J’ai été dans cette agence pendant 2 ans car c’était une agence qui était dans ma ville. En 2015, j’ai voulu changer de milieu et je me suis fait inscrire à un casting pour participer à la Fashion week Brussels 2015. J’ai cru que c’était un ange qui me soufflait à l’oreille ‘vas-y c’est à ta chance tu ne le regretteras pas’ (Rires).
Akeza.net : Ça s’est passé comment au casting?
Martine : C’était un samedi qu’il fallait que je passe le casting. Il y avait tant de mannequin qui venait tenter leur chance. J’avais peur, alors vraiment peur. On a appelé mon numéro, on m’a dit de mettre mes talons et de marcher. Il y avait un jury et la directrice de la Fashion week Brussels. On m’a dit de mettre mes talons et de marcher, j’ai suivi les ordres et vers la fin du casting, la directrice a appelé tous les numéros qui avaient été pris afin de pouvoir défiler pour la Fashion week Brussels et j’en faisais partie. Je n’arrivais pas à y croire. J’allais défiler pour de grands créateurs, sur un grand podium, devant plein de photographes, un public énorme. C’était comme un rêve qui se réalisait.
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Akeza.net : Quand tu t’es lancée dans le mannequinat, qu’avais-tu en tête ?
Martine : Quand je me suis lancée dans ce domaine, mon objectif était et je dirais bien qu’il reste et restera toujours de pouvoir être un modèle pour les autres jeunes de mon âge voulant devenir mannequins et surtout pouvoir défiler pour les grandes marques .
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Akeza.net : Les mannequins sont souvent amenés à se dénuder pour une séance photo pour que leur carrière décolle, quel est ton avis par rapport à ça ?
Martine : Je dois dire que j’étais un peu gênée de devoir défiler en sous-vêtements devant autant de monde mais petit à petit j’ai eu la force et le courage. L’on m’a proposé maintes fois de faire des clichés de nu artistique ou tout simplement du nu. Je ne pense vraiment pas que ça soit un moyen pour décoller une carrière. J’ai d’ailleurs déjà fait du nu caché mais cela n’a pas abouti à des contacts ou autre. Tout dépend de tes connaissances, ta taille, ton visage et ton expérience pour faire décoller une carrière.
Martine NAHIMANA ©DR
Akeza.net : Un mannequin favori ?
Martine : Pour ceux qui me connaissent, ils savent que mon mannequin préféré a toujours été et restera la célèbre Naomi Campbell. Elle est unique, sublime, c’est une étoile qui brille sur les podiums. C’est pour ça que mon rêve est de pouvoir devenir comme elle. À chaque fois que j’ai un défilé, je ne dors jamais sans regarder ses vidéos ou écouter ses interviews.
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Akeza.net : Si tu n’étais pas mannequin, tu serais …
Martine : Aide-soignante ! Tout simplement parce que ma mère me disait tout le temps « Aide ton prochain et Dieu te récompensera ». En tant que première dauphine de Miss Burundi Belgique, mon projet était de créer une Association pour l’intégration sociale des enfants handicapés. Si on n’aide pas notre prochain, qui le fera ?
Akeza.net : Es-tu à l’aise avec l’image glamour que tu projettes parfois sur tes photos ?
Martine : N’oubliez pas que les images que l’on diffuse sur le net et la réalité sont deux choses différentes. Je dirais que les images sont souvent retouchées, à la limite tu as l’impression que c’est une autre personne. Mais tant que ça plaît à ma famille qui m’a toujours soutenue ainsi que mon entourage cela me va.
Martine NAHIMANA ©Pierre WACHHOLDER
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Akeza.net : Quels sont les grands défilés auxquels tu as déjà participé ?
Martine : En 2015 et en 2016, j’ai participé à l’Ethno Tendance Fashion week Brussels pendant 3jours. En 2017, j’ai défilé à la Luxembourg Fashion week pendant 2 jours, La DS Brussels Fashion Days.
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Akeza.net : Si tu devais donner un conseil aux jeunes burundais qui rêvent de percer un jour dans le monde du mannequinat, quel conseil tu leur donnerais ?
Martine : Si aujourd’hui j’avais un conseil à donner à tous les jeunes de mon âge qui ont des rêves et voulant les réaliser, je vous conseillerai de garder la tête haute. C’est vrai que tout ne se fait pas en un claquement de doigt. Mais il suffit d’avoir confiance en soi, de se dire que si je n’ai pas le courage de le faire maintenant plus tard ça sera trop tard. Vous devez vous battre pour ce que vous voulez. Nos parents aussi se sont battus pour que nous soyons quelque chose alors c’est à nous de leur montrer que nous valons quelque chose. Montrez votre potentiel et même si vous avez des critiques prenez cela positivement car ce sont les critiques qui font avancer.
Propos recueillis par Miranda AKIM’