Le port de Bujumbura est pris en étau ces dernières années suite aux fortes précipitations qui se sont abattues sur la sous- région qui ont entrainé des crues et de l’érosion. La Japan International Cooperation Agency (JICA) vient de relancer le projet de modernisation du port de Bujumbura. L’espoir de lendemains qui chantent.
Dragage, terminal à conteneurs et chantier naval pour accueillir de gros bateaux

Vue aérienne du port de Bujumbura. ©Akeza.net
Le projet de modernisation du port de Bujumbura comprend quatre volets : le dragage du bassin portuaire, la déviation du canal de Buyenzi qui déverse des sédiments et des alluvions dans le bassin portuaire, la construction d’un chantier naval ainsi que la construction d’un terminal à conteneur.
Construit pendant la colonisation belge dans les années 50, le port de Bujumbura avait été réhabilité pour la dernière fois dans les années 80. « Les travaux de dragage permettront de dégager le bassin jusqu’à 10 mètres de profondeur pour permettre aux gros bateaux d’accoster », espère Jacques BIGIRIMANA, directeur général de l’Autorité maritime, portuaire et ferroviaire.
Il ajoute que le terminal à containeurs s’étendra désormais sur une superficie de plus ou moins 2 hectares. Il va falloir recruter et former de nouveaux mécaniciens et constructeurs de bateaux, projette-t-il.
Un enjeu économique important

Vue aérienne du port de Bujumbura. ©Akeza.net
Une fois les travaux terminés, le gouvernement burundais table sur une capacité additionnelle de fret de marchandises et de passagers.
« Jusqu’à présent le port de Bujumbura est relié au port zambien de Mpulungu en ce qui concerne l’importation des matériaux de construction. Le port congolais de Kalémie approvisionne le Burundi en quelques marchandises et reçoit en retour des carburants entreposés à Bujumbura », précise Jacques BIGIRIMANA. De quoi réhabiliter le port même si plus de trois quart des échanges commerciaux passent par la route plutôt que par le lac.
À la fin des travaux, le Burundi espère que le port modernisé soit un trait d’union entre l’Afrique australe et l’Afrique orientale.
« Des contacts sont déjà en cours avec les propriétaires de bateaux congolais. Nous attendons d’ici peu que les premiers contrats soient conclus avec eux», affirme encore le directeur général de l’Autorité maritime, portuaire et ferroviaire.

Vue aérienne du port de Bujumbura. ©Akeza.net
Jusqu’à présent, la capacité totale du port de Bujumbura est estimée à environ 8000 tonnes pour les marchandises en vrac, 450 mètres cubes pour les bateaux citernes et 74 conteneurs.
La seconde phase prévoit un investissement de près de 70 millions de dollars pour la modernisation du quai principal, la réfection des digues et des phares existants, ainsi que la construction d’une nouvelle jetée pour protéger le port. D’après toujours Jacques BIGIRIMANA, une autostrade tirée de la RN 9 (Bujumbura– Bubanza) sera tracée et reliée au quai principal afin de permettre le transport des passagers.
Pour lui, le transport des passagers via le lac Tanganyika sera un service complémentaire au réseau existant, moins couteux et plus écologique car il évite davantage de voitures ou de bus sur les routes.
Albéric NDAYIRUKIYE