Miss on the Mix : les « Reines » des platines à l’honneur

Miss on the Mix : les « Reines » des platines à l’honneur

Le samedi 5 août, dernier, s’est tenue, à l’Arena Club, le « Miss in the Mix ». La première compétition de DJs féminines au Burundi, organisée par l’organisation SITAH et l’Arena Club. Cette compétition, qui avait été annoncée quelques mois auparavant, avait suscité de nombreux commentaires. Certaines personnes affirmant qu’il ne s’agissait que d’une compétition de plus, créée dans le but de générer des revenus aux dépens des participants. Voire qu’elle risquait de ne pas avoir lieu du tout. Nous nous y sommes rendus et nous vous racontons tout.

 

Au Burundi, cela n’est pas une nouveauté. De nombreuses femmes exercent le métier de DJ. Que ce soit de manière professionnelle ou amateur. Imaginez ma surprise lorsque j’ai constaté que seulement sept jeunes femmes allaient concourir pour une somme d’un million de francs burundais. Parmi elles, quatre avaient déjà une expérience devant un large public, tandis que les autres étaient encore novices. Vous connaissez sûrement certains visages, tels que DJ Chelsea, DJ Alida ou encore DJ Dery.

Des fois, seule la volonté suffit !

Parlons, ici, de celle qui était derrière les platines pour la deuxième fois de sa vie et qui a réussi à se hisser en finale. Son nom est Ange Ghyslaine GAHIMBARE, ou devrais-je dire DJ Ange !

Aux platines, elle donne l’impression de savoir ce qu’elle fait, comme si elle le faisait depuis des années. Lorsque je me suis approché d’elle et que je lui ai demandé depuis quand elle avait commencé, elle m’a mis au défi de deviner.

Moi : « Trois ou quatre ans ? ».

Elle : « (rire) Faux, mais merci pour le compliment ».

Je n’ai pas tout de suite compris, et c’est là qu’elle a décidé de me raconter son parcours.

Ange Ghyslaine GAHIMBARE aka DJ Ange aux platines ©Akeza.net

« Quand j’ai vu l’appel à candidatures, je n’avais aucune connaissance en Virtual DJ, ni même en manipulation des platines. J’ai demandé à quelques amis de m’apprendre quelques notions. Ce qu’ils ont fait en une semaine. Le reste, j’ai essayé de l’apprendre par moi-même. Le jour -J est arrivé, la peur était bien présente, mais je suis montée sur scène et j’ai décidé de mixer exclusivement des musiques burundaises. C’était ma première compétition en tant que DJ, avec des participantes qui en font leur métier, et je suis très heureuse d’avoir pu participer. Même si je n’ai pas remporté le premier prix, j’ai gagné des amis qui m’ont donné des conseils. Et je souhaite continuer. C’est un travail comme un autre », m’a-t-elle expliqué.

La seule chose que l’on puisse lui souhaiter, c’est le meilleur pour la pour la suite !

 

 

Et la gagnante est DJ Alida !

Après près d’un an sans fouler le sol burundais, Alida UMUHOZA, l’ancienne DJ du label Bantu Bwoy était de retour sur scène. Celle qui avait représenté le Burundi et remporté la deuxième place à la « DJ Battle Afrika » en 2021, a prouvé qu’elle compte toujours parmi les DJs les plus talentueuses du pays. Optant pour un mélange de hip-hop, de drill, de rap et de reggae, elle s’est facilement imposée dans la compétition. Elle nous a fait part de ses impressions sur la compétition et de ce qu’elle pense des DJ filles au Burundi.

« Je suis très heureuse d’avoir eu l’opportunité de jouer ici, dans mon pays, et d’être la première dans cette compétition. Cela a ravivé ma passion de jouer ici, sur le sol burundais. Certaines participantes n’étaient peut-être pas satisfaites, mais je leur dirais de continuer, de ne pas abandonner, de persévérer. J’ai un message pour tous ceux qui sous-estiment le métier de DJ : arrêtez ! Il n’y a pas de métier stupide ! », a-t-elle souligné.

DJ Alida, gagnante du « Miss on the Mix 2023 ©Akeza.net

Avant d’ajouter, « Travailler tard ? Oui ! Cela fait partie des contraintes de ce métier. Mais lorsque vous connaissez votre objectif, vous pouvez y arriver. Nous n’aurons pas tous un emploi dans une banque ou dans tout autre domaine, comme nos parents le souhaitent. Les temps ont changé. J’encourage toutes les femmes qui veulent apprendre, à se lancer sans attendre. Car comme on dit, l’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt. Nous devons progresser et ne pas nous limiter à l’image de filles en jupe courte ou qui se déhanchent en permanence. Nous sommes bien plus que cela ».

Bien que la compétition « Miss on the Mix » ait suscité des attentes mitigées, elle a réussi, néanmoins, à mettre en lumière le talent des jeunes DJs féminines au Burundi. Malgré leur nombre restreint, ces participantes ont démontré leur passion et leur habileté à manier les platines. Espérons que cette compétition ne sera pas seulement une édition isolée, mais qu’elle ouvrira la voie à de nouvelles opportunités. Un objectif atteint pour l’agence SITAH.

 

Alain Pascal SIMBABAJE