Sacrée Miss East Africa France 2017, Liesse Noëlla TETEYA veut gravir un échelon en devenant cette fois-ci Miss Africa France 2018. Depuis son pays de résidence, nous nous sommes entretenus avec elle sur ce nouveau défi.
Akeza.net : Pourquoi te présenter pour devenir Miss Africa France 2018?
Liesse Noëlla : L’Afrique est une part de mon identité incontestable, et devenir la première Miss Africa France c’est contribuer à la représentation de la beauté de la femme noire, ici en France. Et par la notoriété de ce titre je vois aussi l’occasion de mettre l’accent sur le charme des valeurs partagées de notre continent et promouvoir les talents de nos diasporas.
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Akeza.net : Quel intérêt de participer à ce genre de concours?
Liesse Noëlla : Ce que j’attends d’un concours d’une telle ampleur, c’est l’opportunité de recueillir un nombre important de contacts utiles à la réalisation de mes projets et centres d’intérêts (notamment diffuser le message de l’association Kuleya que je préside) ; tout en continuant d’acquérir de l’expérience dans l’univers de la mode et des concours de beauté. C’est pourquoi ce concours est une étape déterminante pour mon parcours en tant qu’amateur de challenge et nouveaux défis : voici un de mes nouveaux objectifs.
En parlant de défi, tu as été sacrée Miss East Africa France 2017, quel défi as-tu relevé lors de ton année de règne?
J’ai traversé des moments difficiles avec le comité Miss East Africa France surtout au sujet de mon accompagnement ce qui a conduit à notre séparation. Mais ça ne m’a pas empêché de poursuivre mon objectif. Suite à cela, j’ai créé l’association Kuleya (Éduquer pour mieux transmettre), qui lutte pour améliorer les conditions d’accès à l’éducation des écoliers et des écolières en Afrique. Notre première action est le « Projet ECOFO » qui est l’intervention à l’École Fondamentale de Birohe, à Gitega, pour apporter du matériel didactique et des uniformes prévue pour 2019.
La naissance de cette structure est l’occasion pour moi d’agir pour une thématique qui me tient à cœur: l’éducation. D’ailleurs j’ai finalement obtenu le soutien de la mairie de la commune où je réside (Boissy-Saint-Léger). A côté de ça, j’ai pu contribuer à mon échelle à l’exposition de la bannière de notre pays le Burundi particulièrement mais de la région de l’Afrique de l’Est autant que possible lors des quelques apparitions publiques dans les autres concours de Miss et réunions de rencontre entre les diasporas en l’honneur de notre continent.
Qu’est-ce qui fait ta différence face aux autres candidates ?
Toutes les finalistes de ce casting pour Miss Africa France 2018-2019 sont jolies et ambitieuses avec un intérêt prononcé pour notre continent. Pour ma part j’aime révéler des défis et apprendre de nouvelles disciplines comme l’initiation à l’entrepreneuriat où encore avec l’association que je préside. De plus par mon profil je suis citoyenne du Monde: Franco – Centrafricano – burundaise et je constitue à ce titre une passerelle entre différentes cultures. J’apporte et je reçois des uns et des autres également. C’est une notion de partage, un détail qui me différencie majoritairement, je pense.
Tu peux maintenant monter sur scène et t’exprimer aisément, ce qui n’a pas toujours été le cas…
Pour la confidence, je n’ai pas toujours connu une grande aisance à monter sur scène pour livrer un show où offrir un spectacle comme il me l’est permis aujourd’hui de le faire.
Pour la simple raison que je n’avais pas un physique avantageux particulièrement durant ma période adolescente (collège, lycée). C’est une fois arrivé en fin d’étude secondaire que je connaissais une métamorphose physique quand j’ai perdu presque 20kg. Dès lors je sentais que ce physique nouveau avait de l’impact (beaucoup) sur mes relations sociales dans leur ensemble.
Dans une société qui nous persuade que l’apparence prime sur la nature d’un individu ou bien son identité, et qui pousse les femmes surtout à corriger leur apparence, il est important d’envoyer des messages de soutien aux personnes qui doutent injustement de leur apparence. Alors que c’est notre société qui est en tort. Aujourd’hui je retiens qu’il n’y a pas de modèle de beauté unique et j’utilise à mon tour ce critères d’apparence avec l’espoir enfouie d’encourager l’évolution des mentalités en France, et ailleurs.
Y-a-t-il une femme dans l’histoire burundaise qui t’inspire particulièrement?
J’aime beaucoup les histoires des femmes et héroïnes du continent africain et j’ai été marquée très jeune par l’histoire de la dernière Reine du Burundi (racontée par ma tante) que l’on appelait Baramparaye et qui donnait l’exemple à son peuple et qui incarnait un pays libre et fière.
Si tu es élu Mss Africa France, quel projet as-tu pour ton année de règne ?
Si je suis élue Miss Africa France, le 15 décembre prochain, j’aurais la chance de parrainer un projet de construction d’un orphelinat dans un pays d’Afrique, avec l’association « Guérir ceux qui ont le cœur brisé ». Cette association qui est aussi à l’origine de l’organisation de cet événement. D’autre part, je continuerais de promouvoir l’éducation qui est un droit fondamental et particulièrement en Centrafrique, ce pays en reconstruction au sortir d’un conflit militaro-politique.
Propos recueillis par Miranda AKIM’