Les clubs de Bujumbura, la fin d’une époque ©Akeza.net
Pour la saison 2021-2022 de la Primus Ligue, la Mairie de Bujumbura ne sera représentée que par quatre équipes. Une faillite organisationnelle qui s’explique, selon certains observateurs, par le manque de moyens des formations de la capitale économique.
La décadence
La récolte aura été maigre pour les clubs de Bujumbura pendant la saison 2020- 2021. Aucune formation ne figure dans le top cinq du classement du championnat. Pire encore, Bujumbura n’aura que quatre représentants dans le championnat pour la saison 2021-2022 à savoir Vital’o, Rukinzo, Bujumbura City et Burundi sport Dynamic.
Vitalo FC ©Akeza.net
Tout remonte à 2008. Un nouveau format de compétition arrive avec une parité des clubs participants dans le championnat : huit équipes de Bujumbura et huit de l’intérieur du pays. Ainsi naquit l’Amstel ligue, ancêtre de la Primus ligue. Il a fallu attendre cinq ans pour que l’hégémonie des clubs de Bujumbura soit mise à rude épreuve. Lors de la saison 2012-2013, l’équipe Flambeau de l’Est de Ruyigi, entrainée à l’époque par Olivier Niyungeko dit Mutombola, remporte le championnat. C’est la débâcle pour les « citadins ».
Un retour en force éphémère
Apres avoir digéré l’humiliation, les clubs de Bujumbura tentent de se relever. Ils enchainent quatre titres d’affilé entre 2014 et 2017. Vital’o et Lydia Ludic alternent sur le podium. Lors de la saison 2017-2018, le sacre du Messager Fc marque le retour de la Primus Ligue dans le giron des clubs de l’intérieur. Depuis, c’est la descente aux enfers pour les clubs de Bujumbura.
Les clubs de l’intérieur siphonnent, sans cesse, les meilleurs talents de Bujumbura pendant que l’unique stade de la ville de Bujumbura perd l’affluence d’antan. Depuis 2017, en effet, aucun Club de Bujumbura n’a remporté le championnat. Un évènement viendra même plomber le moral des amateurs du ballon rond de Bujumbura. Au terme de la saison en 2017-2018, Inter star, deuxième club le plus titré du football burundais, sera relégué en deuxième division pour la première fois de son histoire.
Atletico FC ©Akeza.net
Les années de gloire
Au cours des années 70,80, 90, et début 2000, Vital’o et Inter FC (devenu Inter star en 1991) ont remporté presque tous les trophées burundais. Les deux clubs rivaux de la ville de Bujumbura n’ont pas seulement régné sur le football burundais mais aussi sur les compétitions continentales. Qui ne se rappelle pas de la finale de la Coupe d’Afrique des vainqueurs de coupe perdue par les mauves et blancs face aux ivoiriens d’Africa Sport d’Abidjan en 1992 (1-1 à Bujumbura ,0-4 à Abidjan) ou la coupe de la CECAFA des clubs de l’Afrique orientale et centrale remporté en 2013 face aux Rwandais d’APR FC .Qui n’a pas aimé le parcours d’inter star lors de cette même coupe d’Afrique des vainqueurs de coupes jusqu’ en demi-finale en 1991.
Interstar Club ©Akeza.net
En plus des deux célèbres formations, la ville de Bujumbura comptait une multitude de clubs dans la première division ou dans les divisions inférieures. A l’époque, les clubs travaillaient d’arrache pieds pour tenter de concurrencer Vital’o et Inter. Maniema Fantastique a régné en maître incontesté dans les années 60 tandis que Burundi Sport Dynamic et Prince Louis ont grignoté sur un trophée chacun dans les années 70. A cette époque, le football se jouait presque uniquement dans la ville de Bujumbura même si quelques clubs de Gitega existaient.
Plusieurs analystes du football burundais s’accordent à dire que le football de la Ville de Bujumbura souffre de manque de moyens financiers car les clubs n’ont pas leurs propres installations sportives comme les autres clubs de l’intérieur du pays. RACHID Alfred, journaliste sportif et fin connaisseur du football burundais, prédit même la disparition de tous les clubs de la capitale économique suite au manque de moyens financiers.
Melchiade NKESHIMANA