Les acrobates du Centre Jeunes Kamenge : de vrais artistes du cirque au Burundi!

Les acrobates du Centre Jeunes Kamenge : de vrais artistes du cirque au Burundi!

Les acrobates dans la salle d’entraînement au Centre Jeune Kamenge.©akeza.net

Les acrobates du Centre Jeune Kamenge sont souvent invités dans les grands événements publics en l’occurrence la fête de l’indépendance, les fêtes d’ouverture des années académiques des universités, et d’autres. Ils se produisent sur tous types de sols sans peur. Ils séduisent systématiquement tous les publics dont l’esprit a du mal à intégrer ce que l’œil enregistre tellement dans leurs performances. Ils sont époustouflants.

Fondé en 1996 à l’école Don Boco de Buterere, sous le nom de « Acrobates du Site Don Bosco de Buterere », ce groupe a été créé par Père Gonzalve Silva Vincent, un prêtre italien.

En 2000, le Centre Jeune Kamenge décide de regrouper ces jeunes acrobates au sein de « Arc-en-ciel Acrobates ». Le centre leur a accordé une salle d’entraînement ainsi que certains matériels nécessaires.

Plus tard, ces artistes du cirque se sont alliés à des militaires au sein de Nonoka Gym Club. Mais les militaires n’acceptaient pas que ces jeunes se cherchent des marchés. Par après, ils décideront de créer leur groupe à part. Ils l’appellent GYMNAC (Gymnastique Acrobatique et Culturel). « Nous avons choisi de lier l’acrobatie à la culture », raconte Jacques BIGIRIMANA, chef des acrobates du centre Jeune de Kamenge.

Jacques BIGIRIMANA ajoute que la Fédération Nationale de Gymnastique qui, avant, les soutenait et les aidait à avoir des formations et des marchés, a été supprimée au niveau du CNO (Comité National Olympique) depuis 2006. D’où ils sont entrain de tout faire pour fonder une nouvelle Fédération Nationale de Gymnastique au sein du CNO.

 

Les acrobates dans la salle d’entraînement au Centre Jeune Kamenge.©akeza.net

Ces acrobates sont fiers de leur art. Cependant, ils regrettent que l’acrobatie soit moins connue au Burundi et déplorent qu’ils ne soient pas soutenus comme les autres artistes ou sportifs. Ils estiment que s’ils étaient soutenus, ils seraient de meilleurs acrobates que ceux de nombreux pays.

« Si on pouvait vivre de l’acrobatie, on ferait des entraînements chaque jour. On  serait au niveau international. Mais, la plupart des cas, nous ne nous entraînons que quand nous avons eu des marchés », confie Sueddy Djuma Bigirimana, acrobate depuis 1998.

 

Bel-Ami NISHIMWE .©akeza.net

«L’acrobatie ne se porte pas bien ici au Burundi. De ce fait, certains acrobates décident d’abandonner le métier. Nous n’avons pas voulu jeter l’éponge même si nous ne pouvons pas vivre de l’acrobatie. Nous avons besoin d’être soutenus», révèle Bel-Ami NISHIMWE, entraîneur et disciplinaire au sein de GYMNAC.

Comme aujourd’hui GYMNAC englobe l’acrobatie, la dance traditionnelle et le tambour, Bel-Ami NISHIMWE fait savoir que les acrobates sont souvent accompagnés des tambourinaires, ce qui crée un spectacle impressionnant lors de leurs performances.

Les acrobates signalent que l’acrobatie est très risquée. « Il arrive qu’on ait des fractures ou qu’on tombe et qu’on se casse », déclare Bel-Ami NISHIMWE. D’où certains étaient interdits  par leurs parents de continuer cet art.

 

Taichi, entraîneur principal des acrobaates du Centre Jeune Kamenge, soulève Bel-Ami et Sueddy.©akeza.net

Les acrobates font savoir que l’acrobatie s’apprend dès le bas âge. D’où il est très déconseillé de l’apprendre à l’âge adulte.

 

Melchisédeck BOSHIRWA