Le théâtre burundais nous apprend NOS MEMOIRES. Que retenir du récent Festival Buja Sans Tabou ?

Le théâtre burundais nous apprend NOS MEMOIRES. Que retenir du récent Festival Buja Sans Tabou ?

La semaine du 8 au 14 mai 2023 a été marquée par les sorties des musiques comme le remix du légendaire, chanson « Legend » (sans mauvais jeu de mots),  «Bayuda » du gagnant d’Isanganiro AWARD , Emery Sun, et bjien d’autres. Mais aussi lors de cette  semaine, se tenait aussi la 5 ème édition du Festival Buja Sans Tabou. Ce festival qui avait vu ses ailes coupées en février 2022, a repris son envol, et a réussi son retour sur le plateau de la maison du théâtre, sis à Kabondo !! Nous y sommes allés, nous vous racontons!!

 

Tout a commencé quand la programmation est sortie et qu’elle montrait que toutes les pièces de théâtres se dérouleront au siège de Buja Sans Tabou à Kabondo.  Première surprise, vu que la 4 ème édition, s’était passée dans plusieurs quartiers de la capitale.  Le festival de cette année était une célébration du meilleur du théâtre, avec une gamme variée de performances d’artistes purement  locaux. Des passionnés de théâtre se sont réunis pour célébrer le théâtre et la culture, et bon sang, ils ont été servis !

Avec un thème comme « MEMOIRES », c’était l’occasion pour les personnes présentes d’apprendre et d’éclaircir les non-dits de l’histoire de notre beau pays.  Prenons comme exemple « Tuer le trône », la pièce qui ouvrait ce festival, relatant l’histoire de  Charles NDIZEYE, dernier roi du Burundi. Comme exprimé par une des personnes venus  y assister, les acteurs ont bien réussi leur mission.

« La troupe CLIV (celle qui a présenté la pièce) m’a surpris. Je ne m’attendais pas à en savoir plus sur l’histoire de sa mort. On savait tous, ce qu’on a appris à l’école, mais voir les différents acteurs incarner les personnages qu’on voyait, jusque ici, sur les photos était vraiment incroyable » a-t-elle dit. Exprimant, par la même occasion,  son excitation pour la suite du festival.

En évitant de s’attarder sur toutes les pièces du festival, le moins que l’on puisse dire, c’est que Buja Sans Tabou a présenté une variété de spectacles, allant de la narration traditionnelle au théâtre mélangeant musique Afro, Pop,  sud-africaine etc. L’une des performances les plus remarquables aura été la pièce « Le Roi est mort, Vive la Reine ». Une pièce de la dramaturge burundaise Claudia MUNYENGABE qui explore les thèmes de l’identité, du pouvoir et de la trahison.

Un autre temps fort était avec la pièce « Mwezi Pleura». Un spectacle offert par la troupe Umunyinya et mise scène par Arthur Ban. C’est l’histoire de la résistance du Roi Mwezi Gisabo et ses guerriers contre les envahisseurs. Le spectacle a été particulièrement bien accueilli par le public local. Cela semblait d’autant plus normal, vu les valeurs induites dans chaque comportement de chaque personnage en supposant que c’était le cas pour les hommes et  les femmes de l’époque.

 

 

 

La danse et la musique live étaient aussi parties prenantes !

Ce ne sont pas seulement les troupes de théâtre  qui étaient à l’honneur lors de ce festival. A chaque fin de pièce, les groupes de danse locaux ou les groupes de musique ont fait des fortes représentations, avec des spectacles qui ont mis en valeur le riche patrimoine culturel du Burundi. On peut citer comme le spectacle « Kiti » de la compagnie « Par la danse Burundi », le  concert de Jazz offert par Umudiho Jazz, « Visite Royale » d’Az Bollywood Dancers aux côté club Intatana, un spectacle qui relate la visite du Roi MWAMBUTSA à la communauté  indienne qui vivait au Burundi.

Au-delà des performances, le festival a également eu un impact significatif sur la communauté locale. Il a fourni une plate-forme aux artistes locaux pour dialoguer avec des artistes internationaux sur plusieurs  thèmes choisis  dans le but de développer  le secteur du théâtre au Burundi.

Le festival Buja sans Tabou aura été un rendez-vous privilégié pour tous ceux qui s’intéressent au théâtre, à la culture et aux arts. Son engagement à présenter le meilleur du théâtre burundais et international et à promouvoir les échanges et la compréhension culturels en fait un événement unique et important dans le calendrier artistique burundais.

 

 Alain Pascal SIMBABAJE