Avec des actions concrètes, les conséquences dévastatrices des déchets non biodégradables sur la vie et l’environnement peuvent être limitées. A l’aide des déchets pollueurs du Lac Tanganyika et d’autres, les jeunes membres de l’association Action for Impact veulent faire du recyclage et développer la culture hors-sol urbaine en mairie de Bujumbura.
Les jeunes réunis au sein de l’association « Action for Impact » ont lancé, depuis mars 2023, des travaux de préparation d’un champ modèle urbain d’agriculture hors-sol. Ces activités se sont déroulées au quartier Ngagara en mairie de Bujumbura. Dans ce quartier, ces jeunes engagés pour la cause environnementale ont pu trouver chez un habitant, un petit espace pour y expérimenté leur projet.
« Nous avons acheminé à ce site d’expérimentation, des déchets non biodégradables qu’on a ramassés où ils étaient éparpillés. Ces déchets sont composés de bouteilles plastiques, des vieux pneus de voitures, des seaux et d’autres types de récipients utilisés qui sont nuisibles à l’environnement », éclaire Dieudonné NDAYIHAYA, Représentant Légal de l’association Action for Impact.
Qui sont ces jeunes et d’où sort cette inspiration.
« Action for Impact » est une association de 11 jeunes burundais, amis de l’environnement. Ils ont fait le choix de conjuguer leurs efforts et passer à l’action pour lancer un projet agricole à capacité de recyclage des déchets. L’idée est née après avoir constaté un foisonnement effréné des déchets plastiques et d’autres objets non biodégradables dans différents milieux notamment le Lac Tanganyika, les rivières, les abords des lieux publics et les caniveaux.
Ce projet de ce champ modèle suspendu n’est pas vraiment nouveau. Dieudonné NDAYIHAYA explique. « La culture hydroponique n’est pas encore développée au Burundi mais sur le continent et dans des pays de la région comme le Kenya, ce modèle s’est déjà trouvé une place. Nous avons fait des recherches et nous sommes parties des informations trouvées dans des contenus riches sur la matière en ligne » explique-t-il.
Ces environnementalistes mêlés de fonctionnaires et d’étudiants issus des facultés diverses des universités de Bujumbura, ont commencé par une campagne de ramassage des déchets non biodégradables. En parallèle de cette activité, une autre équipe était en train d’aménager l’infrastructure de ce jardin potager hors-sol au Q.Ngagara .
Au bout de ces travaux d’aménagement du lieu, ils ont procédé à la plantation des légumes verts notamment des choux, des amarantes, des aubergines et des carottes en présence d’une dizaine des élèves du Lycée d’Excellence Ngagara, tous membres du Club Environnement qui étaient venus participer et puiser des connaissances.
« Nous trouvons que ce modèle agricole présente plusieurs avantages. Concernant l’environnement ; à notre école, les élèves sont intéressés par sa protection. Ceux qui sont dans la section des sciences de la terre et d’autres élèves membres du Club Environnement affichent un engouement sur les questions environnementales et climatiques. Par cette visite pédagogique, les élèves ont découvert un moyen de recyclage capable de réduire les déchets non biodégradables rependus dans la nature. Il est important qu’ils apprennent tout ce qui peut concourir à la protection de l’environnement très tôt pour les préparer », indique Anastase IRUMVA, encadreur des élèves au Lycée d’Excellence Ngagara.
La motivation.
« Agir pour la protection de l’environnement n’a rien à voir avec le niveau d’âge. Ce modèle de recyclage peut être utile pour exploiter des petits espaces dans les ménages urbains, réduire les déchets non biodégradables et protéger le Lac Tanganyika. Les jeunes aiment faire la fête à la plage. Mais, qui se sentirait à l’aise de célébrer son anniversaire avec des ami(e)s, par exemple, sur une plage grouillée d’ordures plastiques ? Cette pollution plastique menace la biodiversité du lac et peut gâter nos moments de détentes et nos selfies à la plage (fou-rires) », signale Lodia Marina DUSHIMWE, élève en 3ème Maths et Physique au Lycée d’Excellence Ngagara et membres du Club Environnement.
Quant à Alida Ciella NYENUMUGISHA, une étudiante en Bac 1, à l’Université du Burundi dans la faculté des Groupe des sciences ; le recyclage des bouteilles plastiques joue un rôle important sur la santé des enfants.
« Ces déchets recyclables stockent des eaux usées et d’autres sortes d’ordures dangereuses. Dans leurs jeux, les enfants ramassent et jouent avec ces bouteilles plastiques sans soucis. Ils peuvent contracter des parasites intestinaux suite à l’irresponsabilité des utilisateurs de ces contenants plastiques. Ainsi, on agit pour protéger la santé de ces enfants innocents » dit-elle.
Ce projet de culture hors-sol présente des propriétés économiques en matière d’eau, de dépenses ménagères et de terres cultivables qui ne cessent pas de se faire rares. Selon Dieudonné NDAYIHAYA, Représentant Légal de l’Association « Action for Impact », ce type de jardin potager en hauteur et le recyclage des déchets non biodégradables qu’il occasionne, une fois développé, servirait à freiner l’effet toxique des ces déchets sur l’environnement et tout ce qui en dépend.
Africa BINTUNUMUKAMA