Alors que le taux de chômage est en forte progression au Burundi, des jeunes actifs apprennent l’importance de se démarquer. Devant un parterre de près de six milles jeunes rassemblés au stade Intwari de Bujumbura ce 31 août 2021, le Président Evariste NDAYISHIMIYE a dispensé une véritable leçon sur l’entrepreneuriat cinq heures durant. Retour sur les grandes annonces du jour.
Progresser à son rythme
La manière de travailler des nouvelles générations n’a plus grand-chose à voir avec celle de leurs aînés. D’ailleurs, les adultes ont raté l’occasion de développer le pays. « Je suis l’ami des jeunes car les vieux ont échoué. Je sais que les vieux vont m’en vouloir à cause de mon choix mais j’assume. Les vieux n’ont rien fait dans ce pays à part participer à son déclin « , se plaint le Chef de l’Etat.

Le Président de la République du Burundi Evariste NDAYISHIMIYE. ©Akeza.net
Aux yeux du Président NDAYISHIMIYE, l’entrepreneuriat apparaît comme un moyen efficace de prendre son avenir en main en devenant son propre patron.
Chef d’entreprise à 25 ans, Chris Gerry NINAHAZA fait partie de cette nouvelle génération de patrons. A la tête de sa « Prime Arc Architects », le jeune entrepreneur a des rêves pleins la tête. Il invite les jeunes à suivre son exemple. Après un parcours scolaire assez classique et son diplôme d’ingénieur obtenu en Angleterre, Chris a forgé son caractère dans l’entrepreneuriat dont il possède la fibre depuis tout jeune, dit-il.

Chris Gerry NINAHAZA. © Akeza.net
Issu d’une famille plutôt aisée de Bujumbura dont les parents lui ont donné le goût du risque et du succès, l’entrepreneur NINAHAZA compte aller plus loin. Il se targue d’avoir donné sa contribution dans la création d’emplois. Sur ses chantiers , il a affirme qu’il emploie un millier d’ hommes et femmes. “Je donne du travail meme aux blancs”, ironise t il.
Apprendre plus vite
Pendant que certaines personnes avancent, d’autres trainent encore les pieds, a déploré le Président NDAYISHIMIYE. Il affirme que la persistance de la corruption et un système judicaire défaillant découragent les investisseurs. Le manque de suivi de la part des pouvoirs publics est un autre handicap pour l’entrepreneuriat. Le chef de l’Etat a donné l’exemple du ministère du commerce qui n’avait pas pris part à cette séance de moralisation.
A ce titre, il a instruit aux responsables de ce ministère d’organiser dans les plus brefs délais les états généraux des commerçants. Le président NDAYISHIMIYE a profité de cette occasion pour élever deux universitaires burundais au rang de conseillers spéciaux du Chef de l’Etat. Il s’agit des Docteurs Léonce NDIKUMANA et Janvier – Désiré NKURUNZIZA, respectivement Doyen du département d’économie à l’Université de Massachussets à Amherst aux Etats Unis et Chef de la section de recherche et d’analyse à la direction des produits de base de la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED).
Travailler ensemble
Lors des discussions, la convivialité est de mise. Marc, approchant la trentaine tente de classer les jeunes en deux catégories. Avec humour, le jeune homme déclare que le premier groupe est constitué de jeunes qui ont des idées mais sans capital. Le second, ajoute-t-il, est formé par des jeunes qui n’ont ni idées ni capital. Tous les deux ont la même difficulté : le manque d’hypothèque pour avoir accès au crédit.
Face à ce défi, le Président NDAYISHIMIYE recommande aux jeunes de se grouper en coopératives. L’idée commence à donner de bons résultats, d’après Désiré MANIRAKIZA, chef du Programme d’Autonomisation Economique et d’Emploi des Jeunes (PAEEJ).

Désiré MANIRAKIZA (avec micro), chef du Programme d’Autonomisation Economique et d’Emploi des Jeunes (PAEEJ). Akeza.net
« Le Programme d’autonomisation économique et d’emploi des jeunes dispense des formations à l’endroit des jeunes entrepreneurs et accorde un accompagnement soutenu dans la réalisation de différents projets en fonction du capital », dit-il.
Le PAEEJ organise également des stages de premier emploi, ce qui constitue un bon départ pour les jeunes, ajoute-t-il.Rappelons que le PAEEJ dispose d’un budget de 48 milliards de francs burundais.
Albéric NDAYIRUKIYE