Le congrès des étudiants burundais en médecine : le tout premier au Burundi © Akeza.net
C’était ce 12 octobre dans les enceintes de l’Hôpital KIRA qu’a vu le jour le premier congrès des étudiants burundais en médecine. Cette activité a été initiée par l’Association des Étudiants Burundais en Médecine, ABEM en sigle. Au programme, différents sujets non abordés dans le cursus universitaire selon les initiateurs.
Pourquoi ce congrès ?
«Les étudiants en médecine avaient besoin de créer un cadre spécifique pour discuter sur des sujets qui relèvent de leur domaine » a dit Yves Irakoze président de l’ABEM. Pour lui, il est vrai que certains congrès se font dans le domaine de santé mais ces derniers vont toujours des ainés aux plus jeunes. Cette fois, c’était une occasion pour ces jeunes étudiants d’échanger entre eux. Il s’agissait de partager les différentes expériences vécues dans leur domaine d’étude.
Ce qu’ils ne trouvent pas dans l’auditoire
Diverses thématiques ont été abordées durant le congrès. C’est notamment la place des jeunes dans la promotion de la santé : cas de la sécurité routière, l’intégration de la santé dans le contexte de paix positive et paix négative. L’échange était aussi mené sur les pratiques de ceux déjà engagés dans le domaine de la santé ainsi que les différentes expériences vécues à travers les opportunités de formation à l’étranger.
« Les accidents de route sont une affaire de tous » a dit Dr. Emmanuel Kamo exerçant dans le domaine du travail. Selon Kamo, les étudiants comme futures médecins devraient déjà participer à la prévention de ces accidents. Comment faire ? Dr Kamo donne quelques pistes devant guider le corps médical tel que sensibiliser les médecins sur les accidents de routes, mettre des programmes de prévention dans les hôpitaux, former le personnel des ambulances aux gestes qui sauvent et autres.
L’ex-président de l’ABEM, Franck NZIZA quant à lui, a fait un exposé de son projet Ndakira qui est un blog se préoccupant plus de la prévention de certaines maladies. « Lorsqu’un patient pose une question au docteur, celui-ci a tendance à lui expliquer dans son jargon médical et ça devient difficile pour le malade de tout comprendre » dit Franck. C’est ainsi que le grand challenge des informations circulant sur Ndakira est de « raconter » la santé dans un langage facile à comprendre par tous.
Acher Niyonizigiye faisant la formation en leadership et en patriotisme à travers Green Land Aliance, a mis l’accent sur l’importance de créer la paix positive en milieu professionnel. Il s’agit d’étudier déjà sur les conflits internes pouvant provoquer un mauvais climat de travail pour les résoudre bien avant ( ceci assurant la paix positive) et non d’essayer d’en résoudre petit à petit au fil du temps (ceci assurant la paix négative). « Ce qui aide le patient à mieux se rétablir n’est pas seulement le médicament prescrit, c’est aussi l’attitude avec laquelle on l’accueil et cela est assuré par les conditions de paix positive mises en place » affirme Acher.
De l’expérience des ainés à celle des jeunes
Le congrès a également été honoré par la participation des anciens membres de l’ABEM. Jean Claude Niyondiko, médecin et chirurgien et Dr François Ndikumwenayo ont tous les deux incité les jeunes étudiants à profiter des avantages qu’eux n’avaient pas à leur époque. « A notre époque nous avions un problème de communication mais vous, vous avez la nouvelle technologie à votre disposition ».Pour garder le contact, ils leur ont suggéré d’impliquer les anciens par des projets intéressants et astuces plus stratégiques.
Les jeunes étudiants qui ont déjà participé à certaines conférences régionales ou même internationales ont incité leurs paires à saisir les opportunités d’y participer aussi. C’est le notamment d’Yvonne KAMIKAZI, étudiante en Médicine 5è année à l’Université du Burundi et J. Sabri Nsimbadushe, étudiant en Médecine en 6è à l’université de Ngozi. A travers ces participations à l’étranger ces jeunes améliorent leur savoir au contact des plus expérimentés.
Pour Yves, président de l’ABEM, le congrès s’est bien passé. Les étudiants ont pu participer, il espère que pour les prochaines éditions l’ABEM pourra avoir la possibilité d’accueillir plus d’étudiants en médecine.
Huguette IZOBIMPA