Le 18 juillet dernier, l’Autorité du Lac Tanganyika (ALT), présenté à la presse les réalisations du projet Lac « Tanganyika Water Management (LATAWAMA) ». Un projet de gestion des eaux du Lac Tanganyika mis en œuvre par l’Agence Belge de Développement, Enabel en collaboration avec l’ALT sous le financement de l’Union Européenne. Avec un budget de 6,9 millions d’euros sur une durée d’exécution de 4 ans (2018 – 2022), le projet LATAWAMA intervient dans les 4 pays membre de l’ALT à savoir le Burundi, Rép. Dém. Du Congo, Tanzanie et Zambie. Par ailleurs, le Rwanda est intégré au projet en raison des eaux du lac Kivu qui se déverse dans le lac Tanganyika.
Pour un meilleur contrôle de la qualité des eaux du lac
Dans sa mise en œuvre, le projet LATAWAMA a pour mission de préserver la qualité des eaux du lac Tanganyika. Pour se faire, elle centre son action sur trois axes principaux :
- La mise en place d’un réseau de surveillance de la qualité des eaux du lac
- La réduction de la pression anthropique à travers les projets pilotes d’amélioration de la gestion des déchets solides et liquides
- Le renforcement de l’Autorité du Lac Tanganyika
Depuis son lancement, en 2018, le projet LATAWAMA au Burundi s’est concentré sur l’optimisation de la station d’épuration des eaux usées de Buterere à Bujumbura et de son réseau de collecte géré par l’Office Burundais de l’urbanisme, de l’habitat et de la construction. Il s’agit notamment de la réhabilitation des lits de séchage, de la réhabilitation et l’équipement du laboratoire de l’OBUHA pour suivre les performances de la station d’épuration des eaux usées. Cela est également le cas du laboratoire de l’Office Burundais pour la Protection de l’Environnement (OBPE) qui sera membre du réseau de surveillance. Notons, par ailleurs, que la mise en place d’un système de pompage des boues de la station est également prévue.
Les lits de séchage de la station d’épuration de Buterere réhabilité ©Akeza.net
Lors de la visite des installations de la station d’épuration des eaux usées de Buterere, Claude BOCHU, Ambassadeur de l’Union Européenne au Burundi, s’est dit fier du pas franchis par le projet LATAWAMA. Il a rappelé le caractère prioritaire que revêt la protection de l’environnement et de la biodiversité pour l’Union Européenne.
Claude BOCHU, Ambassadeur de l’Union Européenne au Burundi ©Akeza.net
Le lac Tanganyika et sa biodiversité, un enjeu de taille
Avec ses 1500 espèces différents (dont 600 espèces endémiques) et son eau qui représente 17% des ressources planétaires en eaux potable, le lac Tanganyika est vital pour plus d’un million de personnes vivant sur ses rives. Sa protection et celle de son écosystème représente un enjeu de taille. La déforestation, l’urbanisation et la croissance démographique représentent aujourd’hui un réel danger pour le lac et sa biodiversité. La pollution des eaux du lac par les riverains représente également un danger.
Remise du laboratoire d’analyse des eaux usées à la station d’épuration des eaux usées de Buterere ©Akeza.net
Une meilleure gestion des déchets domestiques et industriels, le contrôle de la qualité de l’eau et une meilleure gestion des ressources en eau permettrait d’éviter une détérioration du lac et de sa biodiversité. C’est la raison pour laquelle des projets tel que LATAWAMA sont importants. La conjonction des efforts de chacun des pays entourant le lac Tanganyika est donc primordiale.
« La mise en place de pareil projet témoigne de la coopération des pays partageant le même espace de vie. Le développement de cette gestion commune est primordial », a dit l’Ambassadeur Claude BOCHU. Il notamment annoncé le lancement d’un nouveau projet qui sera lancé en 2023 et qui sera centré sur la protection, la préservation de la biodiversité et de l’environnement. Celui-ci sera financé par l’Union Européenne à hauteur de 20 millions d’euros et couvrira les provinces de Bujumbura, Bubanza et Cibitoke.
Mr Sylvain TUSANGA MUKANGA, Directeur Executif de l’ALT ©Akeza.net
Mr Sylvain TUSANGA MUKANGA, Directeur Executif de l’ALT, a quant à lui pointé du doigt la nécessité d’une seconde phase pour le projet LATAWAMA. Une seconde phase qui permettrait d’appuyer les efforts de la première phase et les rendre plus pérennes.
Abou El Mahassine FASSI-FIHRI, Représentant Résidant d’Enabel au Burundi ©Akeza.net
Il est à noter que les autorités publiques devront apporter un appui considérable à la mise en place d’outil permettant une gestion plus efficiente des ressources du lac Tanganyika. La mise en place de mesure permettant une meilleure gestion des déchets et des eaux usées est également primordiale. La mise en place de projets pilotes dans ce secteur serait un apport de taille, comme l’a souligné Abou El Mahassine FASSI-FIHRI, Représentant Résidant d’Enabel au Burundi.
Néanmoins, le projet LATAWAMA pose les premiers jalons vers une meilleure protection du lac Tanganyika et de sa biodiversité.
Moïse MAZYAMBO