Alène MUTORE a 26 ans. Il y a 12 ans qu’elle découvre son talent. Elle était encore à l’école secondaire et se passionnait pour le dessin. Elle raconte: «Quand j’ai commencé à dessiner, je n’ai pas eu beaucoup de problèmes à part que certaines personnes ne comprenaient pas pourquoi je passais des heures à dessiner. Ils croyaient que je perdais du temps».
Dès le départ, elle sait ce qu’elle veut faire et le dit tout haut : « Quand on me demandait quel métier je veux faire dans l’avenir, je répondais: le dessin».
Alène a la chance rare d’avoir des parents compréhensifs qui le soutiennent tout de suite en dépit de quelques réticences. « En me voyant dessiner à longueur de journée, mes parents croyaient que je risquais d’échouer à l’école. Ils me disaient toujours de faire attention. Par la suite, mon père, qui voulait que j’évolue, a commencé à m’acheter des carnets de dessins, des crayons de couleurs, des peintures aquarelles, … Après avoir appris que j’ai intégré un groupe d’autres dessinateurs, il s’est réjoui manifestement», relate-t-elle.
L’évolution
Après avoir intégré le collectif Shaqu’art, Alène évolue grâce au suivi de ses collègues. « Les autres dessinateurs que j’ai trouvés dans Shaqu’art étaient très talentueux. Ils m’ont appris comment bien tailler ma plume en me montrant différentes techniques pour peaufiner un dessin», raconte-t-elle.
Pour Alène, dans les arts visuels, il faut persévérer. « Quand j’ai rejoint Shaqu’art, j’étais impressionnée par le niveau des autres dessinateurs. Eh bien ! Il a fallu que je fonce. Au fur et à mesure qu’ils m’apprenaient, je m’habituais petit à petit. Aujourd’hui, j’ai intégrée toute les notions et je peux suivre leur rythme même si je continue d’apprendre de nouvelles astuces».
La transformation
D’abord dessinatrice puis peintre, Alène MUTORE est cartooniste aujourd’hui. Une tablette graphique a remplacé les carnets de dessins, les crayons de couleurs et les peintures aquarelles de ses débuts.
Pour trouver son coup de cœur, il faut chercher la « Bande Dessinée » aussi appelée « neuvième art ». Ses bandes dessinées sont commandées par différentes organisations nationales et internationales, des entreprises ainsi que des particuliers.
Alène MUTORE indique que le dessin contribue à l’éducation. Il procure également du profit. Qu’on soit peintre, dessinateur ou cartooniste, on peut vivre de son art car l’art est un métier en forte progression. C’est une véritable joie de voir qu’elle peut vivre de sa passion.
La dessinatrice avait vendu son premier tableau à 30 000FBu. C’était en 2017. Après voir intégré Shaqu’art, elle estime avoir produit plus de 150 tableaux et pas mal de Bandes Dessinées qui sont vendus au prix fixé au sein de son groupe qui l’a formée.
Shaquart a récemment sorti un livre de Bandes Dessinées intitulé « Dodi » où l’on peut trouver des dessins d’Alène MUTORE.
Petit aperçu sur les arts plastiques
A Bujumbura, deux collectifs dominent les arts plastiques : Shaqu’art et TwoFiveSeven Arst. Depuis quelques années, l’engouement ne cesse d’augmenter pour ces deux collectifs, qui ont su trouver leur public et rester dans l’air du temps en créant un espace propice aux « créateurs d’images ».
Melchisédeck BOSHIRWA