Journée de la résilience : la foi qui mène à la réussite

Journée de la résilience : la foi qui mène à la réussite

La journée dédiée à la résilience a été célébrée à Bujumbura le 15 octobre 2021. Organisé la Délégation de l’Union européenne au Burundi, l’événement s’inscrit dans le cadre de son programme d’appui à la résilience des populations du Burundi qui couvre la période de 2018 à 2022. Retour sur une journée riche en échanges.

 

Briser le statu quo

La journée a réuni les partenaires techniques et financiers, les représentants des ministères sectoriels, les  gouverneurs de provinces ainsi qu’une quarantaine de partenaires de mise en œuvre du programme résilience sur le  terrain.

Les participants ont débattu  des questions de résilience, de rééquilibrage de l’offre par rapport aux attentes  ainsi que des verrous à lever.

Le programme d’appui à la résilience des populations du Burundi  fait l’objet d’une convention de financement qui a été signée entre la Commission Européenne et le Gouvernement du Burundi le 20 Octobre 2017, a rappelé Jean Bosco BAREGE, Chef de cabinet du maire de Bujumbura.

 

C’est  un programme qui a été conçu dans le but de  renforcer les capacités des bénéficiaires et des communautés en vue de  faire face, s’adapter et récupérer rapidement à la suite d’un  stress et d’un  choc, a renchéri l’ambassadeur Isaïe KUBWAYO, directeur général  chargé des Relations Multilatérales au sein du Ministère burundais des affaires étrangères.

« Le gouvernement reste ferme à ses engagements et se donnera tous les moyens et travaillera main dans la main avec l’UE jusqu’à terme de ce programme. C’est dans cet esprit que j’interpelle les points focaux et les Comités de Suivi Technique là où ils sont déjà formés de travailler d’arrache-pied. Les burundais attendent beaucoup du programme résilience «a-t-il ajouté.

 

L’Ambassadeur délégué de l’Union européenne au Burundi dira de son côté  que c’est la première fois que l’Union européenne développe un programme sur la résilience de cette envergure, avec une approche multisectorielle. C’est un programme ambitieux et couteux, a dit l’ambassadeur Claude BOCHU avant de révéler qu’il a fallu une enveloppe de plus de 278 milliards de francs burundais, soit 121 millions d’Euros pour sa mise en œuvre.

« Pour capitaliser sur cette expérience unique, des efforts considérables ont d’ailleurs été dédiés à l’évaluation de ce programme. Nous sommes en train de développer un indice résilience à travers un travail d’analyse quantitative et qualitative mené par une équipe d’experts, chercheurs et universitaires burundais et européens », a précisé l’ambassadeur Claude BOCHU.

 

La résilience par l’innovation

Depuis le début du projet en 2018, plus de 70 milles  producteurs agricoles ont été appuyés en intrants agricoles et en semences sélectionnées ,730 sources d’eau aménagées et plus de 115 milles enfants souffrant de malnutrition aiguë réhabilités grâce au volet TUBEHONEZA, a indiqué l’ambassadeur BOCHU.

Le volet TWITEHO AMAGARA a permis de doter les structures de santé de 38 ambulances et de former et équiper 1140 agents de santé communautaires.

Le dernier volet dit  UMUCO W’ITERAMBERE compte électrifier 50 centres de santé et 80 écoles. Plus de 32 000 ménages seront également dotés d’un système de cuisson propre, selon toujours le diplomate européen.

La journée a été clôturée par un panel. Ce fut l’occasion de parler de vrais défis du projet et de dégager des ébauches de solutions.

« Comment rendre nos populations plus résilientes si on ne tient pas compte des défis démographiques », s’interroge Libère BUKOBERO, secrétaire général de l’association Appui au Développement Intégral et la Solidarité sur les Collines (ADISCO), une des organisations membres du consortium en charge de la mise en œuvre du projet.

Si le taux de natalité n’est pas maitrisé à temps, le Burundi risque de constituer un fardeau démographique pour la sous région, ajoute –t- il.

De son coté, le gouverneur de Kirundo proposera de réorienter le programme en tenant compte des changements climatiques.

Albert HATUNGIMANA évoquera le cas des communes de Bugabira et Busoni qui sont victimes d’une sécheresse cyclique.

Il croit que l’irrigation collinaire pourrait réduire les effets de la famine devenue endémique dans ces deux communes frontalières avec le Rwanda.

Le programme « Appui à la résilience des populations du Burundi  » touche toutes les 18 provinces du pays. Environ 40 organisations non gouvernementales et 19 consortia sont à l’œuvre pour mener à bien ce programme.

 

Albéric NDAYIRUKIYE