Il était une fois le Roi Ntare Rushatsi, une histoire racontée par Florian Nifasha

Il était une fois le Roi Ntare Rushatsi, une histoire racontée par Florian Nifasha

Le weekend dernier, Bujumbura tombait complétement sous le charme de « NTARE RUSHATSI, The Lion and The Sheep », premier film d’animation sur le roi fondateur du royaume du Burundi. Florian NIFASHA, fondateur de Nifloof’s Motion Pictures , le studio qui a réalisé cette œuvre n’en revenait pas de l’assentiment et des encouragements du public. Il faut dire que pour un coup d’essai, c’était un coup de maitre. Mais tout de même, comment ne pas avoir peur pour une première fois ?

Maintenant que les émotions fortes sont passées, le réalisateur planche sur la suite à donner à ce succès. Nous l’avons rencontré pour une interview sur le passé, le présent et l’avenir.

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Akeza.net : Après la projection de ton film, le public était très ému. Comment le vis-tu ?

Florian : J’étais agréablement surpris ce jour-là. J’ai même pleuré ! (Rires…) Je profite de cette occasion pour remercier tous ceux qui sont venus nous soutenir. Je me sens encouragé.

J’ai envie de continuer à en faire d’autres. C’était une bonne chose de me rendre compte qu’il y a un public qui peut être intéressé. Je suis très ouvert aux commentaires et aux critiques, c’est ce qui me permettra d’évoluer dans mon écriture et dans ma technique d’animation.

Florian Nifasha, après la projection du film animé ©Akeza.net

Akeza.net : Comment tourne-t-on un film de 37 000$ avec 1400$ ?

Florian : Quelqu’un a dit un jour « Va là dehors et poursuit tes rêves peu importe à quel point ils semblent impossibles ». Je pense que c’est ce que nous avons fait. Certains trouvaient que j’étais fou, me disaient que je rêvais trop. Il y en a même qui m’ont dit que je suivais une route sans issue.

D’autres m’ont écouté. Je leur ai partagé ma vision et mon rêve et ils ont choisi d’en faire partie. Je voudrais les remercier. Ceux qui ont donné de l’argent, mais aussi ceux qui ont travaillé sur le projet avec moi. C’est vrai qu’ils ont tous touché une certaine somme mais cela n’a rien à avoir avec ce qu’ils auraient dû toucher en réalité. Nous étions plutôt du genre « qu’est-ce qui doit être payé si non le projet s’arrête tout net », soit allouer les moyens à l’indispensable.

 

Akeza.net : Quelle est la suite pour Nifloof’s Motion Pictures?

Florian : Nifloof’s a démarré officiellement en 2015. Nous avons des projets pour faire de bandes dessinées, des films, des films d’animation. Nous avons beaucoup de projets écrits qui attendent d’être financés pour qu’on les réalise. Mais nous avons d’autres projets qui nous viennent au fur et à mesure. Dans la mesure du possible, nous allons y travailler. Pour l’instant nous sommes dans la prospection, on teste le marché, on explore la zone du possible. On veut bien voir ce que l’avenir nous réserve mais nous continuons d’essayer.

Quelques membres de l’équipe derrière le projet du film animé ©Akeza.net

Akeza.net : Sinon quel est votre métier pour gagner votre pain quotidien ?

Florian : J’ai fait des études sur l’animation, film et production télé. Donc, de profession, je réalise des films mais aussi des bandes dessinées, des films d’animation, beaucoup de graphiques et pour me résumer du multimédia en général.

Au quotidien je fais des consultances ici et là pour ceux qui veulent des bandes dessinées, des vidéos, etc. Evidemment au Burundi, ce n’est pas un domaine très exploité mais nous commençons à avoir des gens qui ont fait ces études là et des clients qui recherchent ce genre de service.

Akeza.net : Maintenant que le film est fini et projeté, quelle est la suite ?

Florian : Nous sommes dans des pourparlers pour faire d’autres projections du film à Bujumbura. Ensuite on enverra le film dans divers festivals pour le faire tourner.

On explore les possibilités de vendre le film en ligne et même faire des projections dans d’autres pays, on pense surtout aux pays où la diaspora burundaise est nombreuse.

Nous sommes ouverts aux propositions. On verra bien où ça nous mène.

 

Propos recueillis par Landry Mugisha