Gisebeyi : des femmes s’organisent pour sauver un village fantôme

Gisebeyi : des femmes s’organisent pour sauver un village fantôme

Gisebeyi est un village oublié, désenclavé et coincé à l’intérieur de la zone Gisanze, de la commune Gashoho en province de Muyinga.

 

Il n’y a pas de latrines dans tout le village. Ses habitants se soulagent encore en plein air dans les buissons. Même si la menace des maladies des mains sales plane sur ce village, le centre de santé le plus proche se trouve à une cinquantaine de kilomètres sur une route en terre battue, difficilement praticable, à 2 heures de route. La pauvreté des  ménages pousse les jeunes filles à abandonner l’école pour aller en  ville à la recherche du travail.

 

L’administration tire la sonnette d’alarme

 

« On dirait qu’on n’existe pas sur la carte du Burundi. Ici, on n’a ni latrines ni centre de santé, nous sommes une population oubliée », se plaint Emmanuel NDORICIMPA, chef du village.

 

Une association de femmes a ainsi décidé d’agir pour sauver la localité de Gisebeyi. Elles sont une vingtaine, regroupées au sein de l’Association des Femmes de Gashoho , SOFEGA en sigle à prendre les devants.

 

Elles projettent aller plus loin

 

« Nous allons  construire des latrines publiques et d’autres latrines dans les ménages sur toute la  colline de Gisebeyi. Tous les vulnérables auront désormais  des cartes d’assurances maladies pour avoir accès aux soins de santé », affirme Marceline RWAZANYINGATA, présidente de l’association.

Elle ajoute que  les jeunes filles qui avaient du mal à se procurer des serviettes hygiéniques pendant la période de menstruations seront assistées.

 

L’initiative de ces femmes séduit déjà  les responsables de l’administration de la zone Gisanze.

 

« Un tel projet reflète la réalité de ce village. Il vient comme une solution aux problèmes auxquels font face la population de la colline Gisebeyi. Une fois exécuté, ça changera la vie de toute une communauté “ affirme  Cyriaque NIYONKURU, chef de zone.

 

L’association SOFEGA fait partie des organisations de la société civile ayant reçu un appui financier et structurel dans le cadre du programme d’appui à la société civile « DUKURIRE HAME », financé par l’Union européenne au Burundi.

 

Alain-Majesté BARENGA