Femme rurale : jalon pour un changement

Femme rurale : jalon pour un changement

La place et l’engagement des femmes vivant dans les campagnes du Burundi sont encore peu explorés. Une exposition de photos de femmes leaders a été inaugurée ce 9 mars à la place de l’Independence de Bujumbura par l’ambassadeur de l’Union européenne au Burundi Claude BOCHU en compagnie du Maire de Bujumbura, le  Commissaire de Police Jimmy HATUNGIMANA.

 

Clé d’un monde sans pauvreté

L’événement s’inscrit dans le cadre de la célébration de la journée du 8 mars dédiée aux droits de la femme.

Dix femmes provenant de dix provinces du Burundi ont été retenues, leurs photos exposées pour faire découvrir au public les fruits d’un travail, parfois fait dans l’ombre, mais qui fait avancer le pays.

Elles se sont distinguées dans leurs communautés.

Pourtant, ce sont de simples agricultrices, éleveuses, entrepreneures ou encore des  leaders communautaires.

« Il s’agit de braves femmes dont leurs activités restent méconnues du public, mais qui contribuent de façon significative au développement de leur pays », a affirmé l’ambassadeur Claude BOCHU.

Aux yeux du diplomate européen, parvenir à l’autonomisation des femmes  est  fondamental dans la lutte contre la pauvreté, la faim et la malnutrition.

« Donner une vache à une femme lui procure une assurance pour son avenir et celui de sa communauté », a renchéri l’ambassadeur BOCHU.

Le Maire de la ville de Bujumbura a, de son côté salué la bravoure et la détermination de la femme rurale.

« Ces femmes que nous voyons sur les photos ont fait la fierté de leur voisinage. J’invite d’autres femmes à leur emboîter le pas », a dit le Commissaire de Police  Jimmy HATUNGIMANA.

 

Vers une contribution inestimable au développement

Les femmes qui ont été sélectionnées pour l’exposition ont joué un rôle de premier plan dans la pérennisation des foyers et des communautés de leurs entités.

Elles ont ainsi  contribué de manière visible  à la production agricole, à la sécurité alimentaire et à la nutrition, à la gestion des terres et au règlement des conflits.

C’est le cas de  Marie-Chantal NINTUNZE. Originaire de la colline Kabezi en commune Kabezi de la province de Bujumbura, Marie-Chantal est mère de 4 enfants. Agricultrice, éleveuse, agent de santé communautaire, elle est également une  élue locale et occupe les fonctions de chef de colline.

Toutefois, elle regrette que certains  standards sociaux discriminatoires continuent de restreindre le pouvoir de décision et la participation des femmes à vie politique de leur pays. « J’ai eu la chance d’avoir la permission de mon mari de me faire élire. Ce n’est pas  le cas pour toutes les femmes chez nous. Je suis également  très ravie de voir que je participe activement au règlement des conflits qui surgissent au sein de ma communauté », déclare Marie-Chantal, visiblement émue.

 

Albéric NDAYIRUKIYE