Un atelier d’échanges organisé par le bureau de l’Union européenne au Burundi en collaboration avec le Ministère de l’environnement, la Mairie de Bujumbura et l’Office Burundais de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Construction (OBUHA) a eu lieu ce 24 mars 2022 à Bujumbura pour étudier ensemble comment recycler les déchets.
Protéger l’environnement en créant des emplois
« Recyclage et Transformation : comment faire des déchets une source de revenus », tel était le thème autour duquel les participants devaient échanger.
Les déchets constituent à la fois une menace pour la santé des populations et une opportunité de créer des emplois, d’après Ramadhan NKURIKIYE qui a représenté le Maire de Bujumbura dans cet atelier.
Pour lui, le recyclage des déchets constitue un enjeu environnemental et économique pour le pays.
« Le manque d’hygiène pour une ville comme Bujumbura est un frein pour le développement. Aucun homme d’affaires étranger ne peut y investir », dit-il.
Il invite toutefois les ménages et les entreprises à emboîter le pas aux pionniers qui utilisent déjà des déchets plastiques pour produire des tuyaux, de la vielle ferraille pour y extraire des fers à béton ou des déchets en aluminium pour forger des cuvettes utilisées pour la cuisson des aliments.
C’est dans ce cadre que des experts sont à l’œuvre pour inventorier les besoins afin de trouver une solution durable.
« Dans les semaines à venir, nos experts vont se rendre sur terrain pour diagnostiquer l’état des lieux des quatre principales villes côtières du lac Tanganyika dont Bujumbura, pour trouver, avec nos partenaires, des solutions à cette problématique des déchets », a révélé Arnold Jacques de DIXMUDE , chef de section développement rural, infrastructures et environnement au sein du bureau de l’Union européenne au Burundi .
Un travail de fourmi s’impose
En plus des déchets produits sur place, le Burundi est confronté à une grande quantité d’autres qui sont issus des produits importés, note Félicien NYOROBEKA, Directeur Général de l’environnement, des ressources en eau et de l’assainissement au ministère en charge de l’environnement.
La municipalité de Bujumbura dépense plus de 200 millions de francs burundais chaque année pour des travaux d’entretien de la voirie, indique de son côté Lin-Alain NIJIMBERE de la Brigade salubrité à la Mairie.
Les participants à cet atelier recommandent une implication soutenue de tous les intervenants dans le recyclage des déchets en vue de sensibiliser le public sur son importance.
Jusqu’à présent, seule la société de production et de commercialisation de l’eau Kinju admet qu’elle participe au recyclage de ses bouteilles en plastiques.
Toutefois, relève Carmen KANZIZA, attachée de direction, l’entreprise n’est pas en mesure de collecter des bouteilles utilisées dans les ménages.
C’est dans cette optique que les participants ont recommandé un travail en synergie de tous les acteurs afin d’arriver à l’idéal de « zéro déchet » dans la ville de Bujumbura.
Albéric NDAYIRUKIYE