Eliminatoires CAN-2021 : Les forces et les faiblesses du choc Mauritanie -Burundi

Eliminatoires CAN-2021 : Les forces et les faiblesses du choc Mauritanie -Burundi

Après une année d’interruption à cause du Coronavirus, les éliminatoires de la CAN 2021 reprennent ce 11 novembre 2020.  Avec un effectif de 48 rencontres comptant pour les 3ème et 4ème journées, les matches vont s’enchaîner sur 6 jours (jusqu’au 17 novembre).  Parmi ceux-là, le choc Mauritanie-Burundi. A moins de 24 heures de cette rencontre décisive des deux côtés, faisons le point sur les capacités de leurs équipes nationales qui  s’affronteront pour leur 5ème fois de l’histoire ( 3 fois déjà + la double confrontation).

 

Mauritanie

 

Pour commencer, il faut noter que la Mauritanie n’a jamais été une Nation sportive. La preuve : elle n’a jamais remporté de médailles dans n’importe quelle compétition sportive. Elle a beau avoir pris part à quelques compétitions régionales de foot (mettant en lice les pays arabes). Elle n’y a jamais y brillé (plusieurs fois battue). L’absence des infrastructures appropriées (stades, terrains d’entrainements, etc.), la déconsidération des pouvoirs publics et l’absence de financements sont les raisons qui freinent l’éclosion de son football. La Mauritanie se classait parmi les derniers du classement FIFA en 2012 : 206è sur 211. « L’équipe était souvent déclarée forfait par manque de billets d’avion voire suspendue de toute compétition officielle », lisait-on dans un article publié par le Monde Afrique sur la « Success story » du foot mauritanien.

 

Aujourd’hui, les choses ont carrément changé. Des progrès remarquables jaillissent du ballon rond mauritanien avec plus d’investissements notamment dans la construction de nouvelles infrastructures de foot, l’encadrement précieux des Mourabitounes (nom de l’équipe nationale, en référence aux guerriers Almoravides à l’origine de la création du pays), qui bénéficient d’un apport technique de la part d’un ancien Bleu, Corentin Martins, aux manettes de la sélection depuis 2014. Cet entraineur français a le mérite d’avoir qualifié la Mauritanie à sa toute première CAN en 2019 bien qu’il ait été éliminé au premier tour (comme le Burundi). Cet événement symbolique a donné plus d’engouement au foot mauritanien car il y a eu une prise de conscience sur le manque à gagner pour sa promotion.

 

Au niveau de l’effectif, la Mauritanie a des joueurs évoluant en Europe (France, Espagne, Allemagne, Turquie, Grèce) ou encore en Afrique (Tunisie) mais dans des clubs moyens. Il n’y a pas de stars chez les Mourabitounes. Selon eux, cette absence de vedettes permet en partie une bonne ambiance et de la sérénité dans la sélection. Ses joueurs sont appréciés pour leur gabarit, leur taille élancée et leur technicité. Actuellement, la Mauritanie se classe 98ème sur le classement FIFA. En 2018, elle est élue meilleure équipe africaine. Un bond en avant extraordinaire ! Somme toute, c’est une sélection en bonne progression.

 

Burundi

 

Au-delà de cette compétition, le Burundi (148è sur le classement FIFA) partage des points communs avec la Mauritanie. Au niveau du développement du foot, le Burundi n’a pas encore décroché la lune, tout comme son adversaire. Le manque de sponsors pour professionnaliser le championnat local (en Mauritanie, le championnat est semi-professionnel), le manque d’infrastructures appropriées touchent également le Burundi. Au niveau international, aucun des deux n’a encore goûté à la plus prestigieuse des compétitions, la Coupe du monde. La Mauritanie rêve de se qualifier pour la coupe du monde « Qatar 2022 » tandis que le Burundi se fixe pour le rendez-vous « 2026 ».  Ils étaient tous deux des outsiders à la CAN 2019 (leur première participation). Si la Mauritanie est tout près de sa deuxième qualification, le Burundi est encore loin. Il lui faudrait gagner à tout prix la double confrontation contre la Mauritanie. L’espoir est toujours là…

 

Avec quelques changements apportés au niveau de l’ossature des Intamba, la sélection semble avoir retrouvé confiance et sérénité. Une confiance marquée par le retour de l’ancien capitaine Saidi NTIBAZONKIZA dit Saido (meneur de jeu hors pair ) coqueluche du public sportif du pays surtout après son retour triomphal en marquant contre la Tanzanie (1-0) lors  du récent match amical.

 

Autre élément clé : la confiance accordée aux joueurs locaux (Eric NDIZEYE à la défense centrale, le portier Onésime, etc) mais aussi le renforcement de la défense latérale avec de nouveaux joueurs évoluant en Europe : Philippe venant du Danemark sur le flanc droit ( qui a séduit lors du match amical Tanzanie-Burundi) et Marco venant de la Suède sur le flanc gauche(fraichement convoqué). La sélection burundaise semble avoir résolu la fameuse question des failles sur les postes. Il ne reste qu’à retrouver les automatismes de jeu.  « Qui plus est, tous les joueurs sont en jambes dans leurs championnats respectifs », pointe Patrick SOTA, commentateur et journaliste des sports.

 

La Mauritanie reste favorite !

 

Sur le papier, c’est la Mauritanie qui est favorite. Elle détient une longueur d’avance sur le Burundi. Elle est notamment deuxième du groupe E avec 4 points après sa victoire contre la Centrafrique (2-0) et son nul (1-1) face au Maroc (jouant à domicile). Deux adversaires auxquels la Mauritanie a bien défiés mais qui ont par contre battu le Burundi respectivement (2-0 et 3-0). Au vu de ces performances, la Mauritanie n’est pas à prendre à la légère. Le Burundi a du pain sur la planche avec ses 2 défaites qui le place à la dernière place de son groupe avec 0 points.

 

Bien que le Burundi ait défié la Mauritanie 2 fois ( Eliminatoires CAN 3-1 pour le Burundi et 2-1 pour la Mauritanie ainsi qu’en 2014 dans le cadre du CHAN en Afrique du sud : 3-2 en faveur du Burundi) , « c’est un bon souvenir qui ne doit pas nous distraire car les Mourabitounes d’aujourd’hui n’ont aucune ressemblance avec ceux de 2014. Ils sont devenus aguerris pour les matchs internationaux et leurs résultats actuels en sont une vivante illustration », met en garde SOTA. Sur 3 confrontations, le Burundi détient 2 victoires contre 1 victoire de la Mauritanie. Après le coup de sifflet final de cette double confrontation le 15 novembre à Bujumbura, ce sera la 5ème fois.

 

Éliminés au premier tour à leur toute première CAN (en 2019), ces 2 pays ambitionnent de s’offrir une deuxième qualification de suite. Qui l’emportera ? Leur choc prévu ce 11 novembre sera plus que jamais décisif.

 

Fleurette HABONIMANA