Eliakim AYAGIR est lauréat de « Hope Africa University » en Génie et Gestion des Télécommunications. Il s’est consacré à la peinture après quelques années dans le dessin. Bien qu’il se soit heurté à des débuts difficiles, il n’a pas perdu l’espoir de réussir au grand jour. Il a donc travaillé d’arrache-pied pour, par après, foncer dans le « troisième art » (tel que classé par Hegel). Aujourd’hui, il vend ses tableaux sur le web. M. Eliakim nous raconte…
Certains me disaient : « tu n’iras nulle part avec ton dessin en Afrique ». Ça me donnait vraiment l’envie d’abandonner
Le dessinateur peintre Eliakim AYAGIR. ©Akeza.net
Akeza.net : Qui est Eliakim AYAGIR ?
Eliakim AYGIR : Je m’appelle Eliakim AYAGIR. Beaucoup de gens me connaissent sous le nom d’Eliakim art. Mon père est congolais et ma mère est burundaise. Je suis peintre et ingénieur en Télécommunications. A part la peinture qui a, en grande partie, fait ma carrière artistique, je suis aussi acrobate, slameur et écrivain. J’habite à Kigobe Sud, au nord de la ville de Bujumbura.
Akeza.net : Comment t’es-tu lancé dans le dessin et la peinture par après?
Eliakim AYAGIR : J’ai commencé le dessin à l’école primaire. Je n’avais que 8 ou 9ans. Je dessinais sur les couvertures de mes cahiers, sur le tableau en classe et après les enseignant me fouettaient. De ce fait mon père contrôlait mes cahiers chaque soir et une fois qu’il tombait sur un dessin, il m’infligeait une punition.
Le dessin d’Eliakim AYAGIR fait à l’aide d’un crayon.©Akeza.net
En 2007, je me suis retrouvé dans une classe où il y avait six autres dessinateurs. Nous organisions de petites compétitions entre nous. Cela m’a fort encouragé. En 2010, nous étions remarquables au sein de toute l’école. En changeant d’établissement en 2011, j’ai participé à un concours scolaire et j’ai été classé premier. J’ai dès lors commencé à m’inspirer des grands peintres et je me suis lancé dans la peinture alors qu’avant je dessinais à l’aide d’un crayon et/ou d’un stylo.
Akeza.net : Comment as-tu évolué ? Quels étaient les défis ?
Eliakim AYAGIR : Au début j’ai fait face à pas mal de critiques. Certains me disaient : « tu n’iras nulle part avec ton dessin en Afrique ». Ça me donnait vraiment l’envie d’abandonner… C’est pourquoi même j’ai opté pour la faculté de Génie et Gestion de Télécommunications à l’université alors qu’auparavant j’avais l’idée de faire l’académie de beaux-arts.
Heureusement, grâce à certains de mes connaissances et tous mes efforts consentis, j’ai continué et j’ai pu me rencontrer avec des grandes célébrités de la peinture, ce qui m’a fort encouragé. J’ai toujours travaillé en visant le meilleur.
Akeza.net : Est-ce qu’aujourd’hui tu peux dire que tu vis de ton art?
Eliakim AYAGIR : Bien-sûr, je vis de mon art. J’essaie de m’adapter à chaque situation qui se présente en trouvant des opportunités. Eh bien ! Même si actuellement l’art ne me paye pas trop, j’espère bientôt que ça payera abondamment.
Pour ceux qui veulent apprendre, je leur dirai que dans l’art nous sommes tous des apprenants, personne n’est fort dans la peinture ou dans le dessin car on apprend du jour au jour.
La main d’Eliakim AYAGIR, tenant des pniceaux.©Akeza.net
Akeza.net : Où trouves-tu tes clients?
Eliakim AYAGIR : Aujourd’hui, je trouve beaucoup de clients sur les réseaux sociaux où je partage mes tableaux. Je fais toujours de mon mieux pour les satisfaire et préserver leur confiance en moi parce que c’est grâce à eux que je trouve de nouveaux clients.
Akeza.net : Comment et à combien vends-tu tes tableaux?
Eliakim AYAGIR : Au fait, je fais des livraisons à domicile. Donc je fixe le prix dépendamment de l’œuvre déjà produite ou commandée. Le prix minimal pour un tableau est de 300.000 FBu et le prix minimal pour un dessin est de 100.000 FBu.
Akeza.net : Quand prévois-tu faire une exposition de tes tableaux?
Eliakim AYAGIR : Je compte faire une exposition au mois de septembre mais jusque-là je n’ai pas encore fixé la date.
Akeza.net : Que peux-tu conseiller à ceux qui veulent apprendre la peinture?
Eliakim AYAGIR : Pour ceux qui veulent apprendre, je leur dirai que dans l’art nous sommes tous des apprenants, personne n’est fort dans la peinture ou dans le dessin car on apprend du jour au jour. C’est juste une question de courage et d’amour pour ce que tu veux faire, faire des recherches sur internet, demander conseil aux personnes qui ont de l’expérience mais surtout travailler en groupe, club, travailler en collectif… Donc, je les encourage.
Propos recueillis par Melchisédeck BOSHIRWA