Domestiques : partenaires ou esclaves?

90% ou même plus de ménages à Bujumbura engagent soit des grooms soit des jardiniers, soit des baby-sitters. Soit les deux ou trois à la fois. Ce sont eux  qui gardent les maisons en l’absence  de leurs employeurs. Cependant, ces gens qui prennent soins d’eux sont souvent maltraités par ceux qui devaient les protéger.

Voici quelques témoignages a propos de la vie des domestiques.

 

« Dans notre travail, nous rencontrons des problèmes divers selon les employeurs. Nous subissons des injures de toutes sortes pour la moindre petite chose : tasse cassée,  fourchettes perdues…on en oublie que nous aussi  sommes des êtres humains. Il peut arriver que je fasse des choses par mégarde, ou bien que je sois  absorbé dans mon travail et oublier de faire certaines choses. Ce n’est pas bon de m’injurieux si j’ai manqué de faire une chose alors qu’il y a des taches que j’ai accompli à merveille. Il ne faut pas oublier que c’est un travail fatigant, nous risquons d’y laisser notre vie. Il y a des gens pour qui, quoi que l’on fasse, on n’arrive jamais à les satisfaire. Là je ne parle pas des vols qu’on endosse sans en être l’auteur. Le pire, dans ces cas on est renvoyé sans être payé ou encore emprisonné. Ainsi nous sommes comme des nomades, nous déménageons de maisons en maisons pour essayer de trouver mieux. De bons employeurs sont rares. En plus de mauvaise conditions dans lesquelles nous travaillons, nous ne pouvons par dire que nous avons un salaire. C’est moins que rien, de l argent de poche. Heureusement, nous sommes nourris et logés pour la plupart», témoigne Jules, Mutanga Nord

 

Roger, employeur nous dit׃

 

«Moi mon groom est mon partenaire, nous vivons en parfaite collaboration. Nous nous respectons mutuellement. S’il fait des gaffes, je lui donne des conseils, et si ça ne marche pas je le congédie sans  histoires. Les domestiques, il faut les respecter et surtout être en bonne relation avec eux, ils détiennent sur nous le droit de vie et de mort. Ils sont capables de tout, Ils pourraient se venger et faire du mal à nos enfants par exemple, ils pourraient nous donner n’importe quoi dans la nourriture. Ces gens méritent de vivre dans de bonne conditions, sans stress, ce sont des humains.»

 

Chacun devait faire un examen de conscience, et changer de comportements. L’époque de l’esclavage est révolue.

Emelyne NIBOGORA

 

 

 

 

 




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