Après 3 semaines passées au Lincoln Center Theater Directors Lab (USA), l’acteur et comédien Arthur Banshayeko, revient les valises pleines. Il ramène avec lui une multitude de connaissances qui sont le fruit des échanges avec plus d’une cinquantaine de metteur en scène, acteur et régisseur venus des 4 coins de la planète. Des connaissances qu’il désire aujourd’hui partager avec ses amis est collègues du théâtre burundais avec l’objectif de faire grandir ce secteur qui, on peut le dire, a un avenir prometteur au Burundi.
Réunissant la presse et quelques acteurs, metteurs en scène au siège du « Buja Sans Tabou » qui regroupe l’ensemble des compagnies du théâtre Burundais, Arthur Banshayeko a pendant un bref instant fait un état de lieu de son séjour au pays de l’oncle Sam. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le metteur en scène qu’il est a des choses à dire. Son expérience au milieu de tous ces professionnels du métier lui ont permis d’avoir une vision plus large et certainement plus professionnel du théâtre. L’un des constats de l’acteur est le fait que le théâtre n’est pas un métier à prendre à la légère. « C’est un métier qui demande de la rigueur, du temps et des moyens », dit-il. Et faisant un rapide comparatif avec l’extérieur, il donne une note plutôt positive au théâtre burundais dans sa situation actuelle.
« Je pense qu’au Burundi, le niveau du théâtre est beau. Si l’on prend en considération le respect que ceux qui travaillent dans le théâtre donne à leur travail. Mais également la qualité des productions. Il y a des productions qui voyagent et que nous montons dans les festivals d’autres pays. Nous visitons d’autres pays, nous voyons d’autres spectacles et les nôtres sont au même standard », raconte Arthur Ban. Une façon de rassurer l’opinion sur la qualité du théâtre burundais.
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« Notre public doit comprendre… »
Si d’un point de vue de la qualité, le théâtre burundais se porte plutôt bien, son rapport avec le public reste difficile à établir. En effet, selon Arthur Ban, le public burundais a encore du mal à considérer le théâtre comme un vrai espace d’échange et de partage, comme aurait pu être les rencontres autour du feu dans des temps plus anciens. La chose étant devenue la simple affaire de jeunes en quête de loisir et de détente.
« Notre public ne comprend pas que le théâtre peut être considéré comme ce moment d’échange qui existait dans le Burundi autour du feu. Là où les adultes partageaient avec les jeunes. La majorité de notre public est jeune et il y a des parents qui s’interrogent sur le fait qu’il n’y ait que des jeunes qui s’y intéressent », explique Arthur Banshayeko.
Une situation qui devrait changer et permettre de créer ce pont entre les générations e les réunissant autour d’un sujet qui les concerne mais également les intéresse tous. Et donc, au-delà du rôle des acteurs du monde du théâtre de développer des mécanismes pour attirer ce public diversifié, cela incombe également au public de devenir des agents de vulgarisation. « Je pense que c’est également la responsabilité des personnes qui vont au théâtre de partager aux autres et les inviter à voir les pièces », martèle-t-il.
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C’est donc l’un des points important sur lequel compte travailler Arthur Banshayeko et l’ensemble du théâtre burundais. Par ailleurs, il prévoit d’organiser des ateliers avec les spécialistes de la profession au Burundi, en vue de partager et échanger sur les différentes choses qui doivent être mis en place pour un meilleur épanouissement du théâtre.
Arthur Ban espère compter sur la participation de tous pour atteindre cet objectif. Faire en sorte que le théâtre d’être attrayant pour le secteur privé, le gouvernent et le public en générale.
Moïse MAZYAMBO