CPIA 2019 : Le Burundi devrait améliorer ses conditions d’éligibilité aux emprunts

CPIA 2019 : Le Burundi devrait améliorer ses conditions d’éligibilité aux emprunts

« Renseigner les pouvoirs publics sur l’impact des efforts déployés pour soutenir la croissance et lutter contre la pauvreté » est l’objectif du rapport de la banque mondiale intitulé « ÉVALUATION DES POLITIQUES ET DES INSTITUTIONS EN AFRIQUE ». Publié annuellement, ce document est un outil de diagnostic annuel destiné aux pays d’Afrique subsaharienne qui sont éligibles aux financements de l’Association internationale de développement (IDA). Les notes obtenues servent à déterminer le volume des prêts concessionnels et des dons que la Banque mondiale accorde aux pays à faible revenu d’Afrique subsaharienne.

Le score CPIA (Évaluation des politiques et des institutions nationales) d’un pays détermine le montant des financements octroyés par la Banque mondiale. Les pays sont notés sur une échelle de 1 (note la plus faible) à 6 (note la plus élevée) pour 16 indicateurs regroupés dans quatre catégories : Gestion économique ; Politiques structurelles ; Politiques d’inclusion sociale et d’équité ; ainsi que Gestion et institutions du secteur public. Le rapport 2019 porte sur 39 pays, soit un pays de plus (Somalie) par rapport à 2018 dans l’éligibilité des prêts à l’IDA.

La place du Burundi dans la CPIA 2019

Le Burundi enregistre une note moyenne CPIA de 2,9 ; une note inferieure à la moyenne IDA en Afrique Subsaharienne (ASS) qui est de 3,1. Par rapport à l’année précédente (2018), la note du Burundi n’a pas changé soit 2,9/6.

« Les Politiques de lutte contre l’exclusion sociale et de promotion de l’équité » est la catégorie dans laquelle le Burundi est le plus performant avec une note de 3,5/6. La moyenne des pays ASS dans cette catégorie est de 3,3/6. La « Gestion et institutions du secteur public » quant à elle est la moins performante avec une note de 2,3/6. La moyenne des pays ASS pour cette catégorie est de 3,0/6. Le Burundi enregistre aussi un score faible dans la « Gestion économique » avec un score de 2,7/6. Dans la dernière catégorie des « Politiques structurelles », le Burundi constate une moyenne de son score. Soit 3,2/6. La moyenne pour les pays ASS pour cette catégorie est de 3,2/6.

Qu’en est-il des voisins de la sous-région ?

Le Sud Soudan est le pays le plus mal placé de la sous-région avec un score global de 1,5/6. Ceci reflète la faible performance persistante de ce pays par rapport à l’ensemble des critères de la CPIA.
Pour 60 % de l’ensemble des pays, les notes de la CPIA n’ont pas changé. Ce fut le cas de pays bien placés dans le classement tels que le Kenya, le Burkina Faso et le Bénin. Pour les pays fragiles comme le Burundi, les notes de la CPIA sont également restées inchangées.

L’Ouganda a vu sa note globale augmenter à 3,7/6. Le rapport le classe parmi les pays non fragiles. La République démocratique du Congo est aussi parmi les huit pays dont la note globale a augmenté. Pour La Tanzanie, sa note globale a baissé par rapport à 2017 soit une baisse de 0,2.
Le Rwanda demeure en tête du classement avec une note de 4/6. Le Kenya et l’Ouganda suivent successivement dans la quatrième et cinquième place du classement. Les deux pays obtiennent la note de 3,7.

Le rapport souligne que les pays en tête du classement CPIA sont aussi ceux qui possèdent les économies les plus dynamiques de la région. Sur les 15 pays ayant obtenu des notes inférieures à la moyenne régionale, la plupart ont des économies fragiles.

Quelques projets sont en cours de financement par la Banque Mondiale au Burundi. C’est le cas du projet ‘’Petite enfance et maîtrise démographique’’ dénommé ‘’ NKURIZA’’ qui est financé à 30 millions de dollars ; le projet ‘’TURIKUMWE’’ financé à 60 millions de dollars pour le renforcement de l’intégration des communautés locales. Il y a le projet ‘’SOLEIL-NYAKIRIZA’’ d’une valeur de 100 millions de dollars pour apporter des solutions d’énergie propre dans les zones rurales du Burundi.

La Banque mondiale a contribué pour le financement du Plan National de Contingence du ministère de la Santé contre la COVID19 à hauteur de 5 millions de dollars. Elle a aussi financé à 1.6 millions de dollars pour contribuer à la réduction du prix du savon sur tout le territoire.
Signalons que la Banque mondiale est le principal donateur du Burundi. D’après la Radio France Internationale (RFI), le portefeuille disponible pour le Burundi en 2019 est de 683 millions de dollars américains ».

Pourquoi les pays de l’Afrique Subsaharienne se financent à l’IDA ?

Durant les années 50, il est devenu clair que les pays en voie de développement devaient bénéficier de conditions plus souples que celles que pouvait offrir la Banque mondiale pour pouvoir emprunter les capitaux dont ils avaient besoin pour se développer. Ce constat a conduit à la création de l’IDA en 1960.

Janvier CISHAHAYO