Avec leurs contributions de 40% au rendement, les semences sélectionnées sont aujourd’hui moins utilisées par les agriculteurs burundais. C’est l’une des raisons qui diminuent les récoltes parce que bon nombre d’agriculteurs ignorent les semences de bonne qualité et leur plus value. Ingénieur Jean Claude Ntwari, Directeur du département de la promotion des filières agricoles et produits forestiers non ligneux, au Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de l’Environnement explique les avantages de l’utilisation de ces semences de qualité dans les champs.
Selon les statistiques de l’Institut de Statistiques et d’Etudes Economiques du Burundi (ISTEEBU), le secteur agricole occupe plus de 90% de la population burundaise. Aujourd’hui, moins de 10% d’agriculteurs burundais utilisent les semences sélectionnées dans leurs champs. Le directeur du département de la promotion des filières agricoles et produits forestiers non ligneux, Ir.Jean claude NTWARI déplore un manque de connaissances. « Les agriculteurs n’arrivent pas à distinguer la bonne et la mauvaise qualité des semences, ils déversent le tout dans le champ, c’est pourquoi les récoltes ne sont pas bonnes comme on le souhaite. Ceci dit, notre département est en train de sensibiliser les agriculteurs sur l’utilisation des semences sélectionnées comme remède».
Qu’est-ce qu’une semence sélectionnée ?
« Une semence est dite sélectionnée si elle distincte (d’une variété différente), homogène (de même nature, même espèce), stable (elle ne se modifie pas), et qui a une valeur agronomique et technologique c’est-à-dire une semence qui est productive, qui résiste aux maladies et dont les produits de récoltes ont une bonne qualité organoleptique (Propriétés d’un aliment en termes de goût, odeur, aspect, couleur et consistance) et faciles à transformer », explique Ir. Jean Claude.
Les bienfaits de cette semence
Selon Ir. Jean Claude, l’importance d’utiliser ce type de semences étant que d’abord, l’agriculteur est rassuré de la bonne qualité qu’il utilise et puis cette semence a un potentiel de rendement élevé. A elle seule, elle contribue à 40% du rendement total escompté, les 60% qui restent proviennent de bonnes pratiques agricoles, les fertilisants, les pluies,…etc. C’est pourquoi son utilisation pourrait être une nécessité.
« Nous sommes dans un changement de mentalités… »
M.Jean claude déplore une certaine ignorance mais aussi un faible pouvoir d’achat parce que la semence sélectionnée est chère. Concernant le prix élevé de cette semence, M. Jean Claude tranquillise les agriculteurs : « C’est vrai que ces semences sont chères c’est pourquoi nous sommes en train de mettre en place un Programme National de Subvention des Semences Sélectionnées c’est-à-dire que l’Etat va payer une partie et l’agriculteur l’autre restante ».
A côté de ça, le département de la promotion des filières agricoles et produits forestiers non ligneux mène des ateliers de sensibilisation aux agriculteurs pour qu’il y ait un changement de mentalités. « On procède par une démonstration d’un champ contenant des semences sélectionnées et une autre n’en contenant pas. Par là, on montre aux agriculteurs la plus value ».Autrement dit, cette semence pourrait stimuler la production si une fois les agriculteurs burundais en utilisaient.
Fleurette HABONIMANA