Depuis la sortie du court métrage ‘’Une vie en couleurs’’, le jeune cinéaste burundais Lionel NISHIMWE n’a pas cessé de savourer les moments impressionnants d’un début réussit de sa carrière cinématographique. Ce film raconte le combat de survie de Sarah contre le cancer alors qu’elle est confinée chez elle en pleine pandémie de Covid19. En février dernier, Lionel a rencontré, en Egypte, Souleymane Cissé, une légende du cinéma malien. Sur le micro d’Akeza.net, le jeune cinéaste s’exprime et nous emmène à la découverte des moments marquants de son film.
Akeza.net : Une vie en couleur, c’est quoi ?
Lionel NISHIMWE : C’est le titre d’un film court métrage que j’ai produit en 2022 avec mes collègues. Après son succès au Festicab et au Mashariki African Film Festival au Rwanda où il a remporté le prix dans la catégorie East Afriacan Talent for Film Award, il a récemment été sélectionné à la 12ème édition du festival du Film Africain de Luxor en Egypte. C’était au mois de février dernier et ça a été un grand honneur de représenter encore une fois le pays avec mon court-métrage ’’ Une vie en couleurs’’.
Akeza.net : Que raconte l’histoire ?
Lionel NISHIMWE : Mon court métrage parle de Sarah, une femme qui se bat contre le cancer pendant la période de la pandémie de Covid-19. L’idée m’est venue en 2020 lorsque cette pandémie faisait trembler le monde. Je me suis dit, voilà ! Nous sommes confinés. Toute l’attention est dirigée vers les personnes contaminées par la Covid-19. Du coup, il y’avait cette impression d’avoir oublié d’autres personnes qui souffraient d’autres maladies comme le cancer, la tuberculose et d’autres. Alors, j’ai pris l’initiative d’en faire une histoire et de raconter la vie de ces gens qui souffrent d’autres pathologies et qui se battent pour leur survie tout en étant confinés chez eux.
Akeza.net : Quelles sont tes sources d’inspiration au Burundi et à l’étranger ?
Lionel NISHIMWE : Au niveau national mon modèle est Léonce NGABO. Il me fascine beaucoup. Il a travaillé dans des conditions difficiles où il était très compliqué de faire un film. Mais, il l’a quand même fait. Il a été au festival de Canne. A l’échelle continentale, Souleymane Cissé m’inspire tellement. C’est un réalisateur malien qui a aussi évolué dans des conditions moins propices de son époque tout comme Léonce NGABO. Lui aussi a eu le vent en poupe malgré tout.
Akeza.net : En février dernier, au Caire en Egypte, vous avez rencontré Souleymane Cissé pour qui vous avez une grande admiration. Comment ça s’est passé ?
Lionel NISHIMWE : J’ai vu Souleymane Cissé. C’est l’objectif de chaque festival. Se présenter, agrandir notre réseau dans le business du Cinéma est une priorité. Alors je me suis dit que je dois avancer vers Souleymane Cissé, faire connaissance et l’invité à venir voir mon film. J’ai marché vers lui, j’ai dit « bonjour ! je suis Lionel ! je viens du Burundi. Demain on va projeter mon film .Je vous invite ». Il est malheureusement venu le lendemain à 16h, il n’a pas pu facilement se libérer car il était dans le jury pour les films documentaires. A son arrivée il m’a dit : « Petit ! Petit ! Peux-tu m’envoyé le lien de ton film ? ». C’était incroyable ! J’ai vite dit : « Bien sûr ! Je vais t’envoyer le lien » ! (fou rire)
Akeza.net : Est-il facile de vivre à fond sa passion et gérer bien ses relations ?
Lionel NISHIMWE : Quand tu prends un autre chemin, tu vas perdre beaucoup d’ami et en gagner d’autres. Si avant j’étais intéressé, par exemple, par le football et que je me tourne vers la peinture. Dans ce cas, mes ami(e)s sont en grande partie des artistes.
Akeza.net : Ont-ils un regard admiratif envers votre personnalité depuis la sortie de tes premiers courts-métrages « Tema » et « Une vie en couleurs » ?
Lionel NISHIMWE : Je ne dirais pas qu’ils sont impressionnés ! Loin de ça. Mes ami.e.s sont des cinéastes, des photographes et des ingénieurs de son en général. Nous sommes toujours en collaboration. Quand j’ai besoin de créer quelque chose, ils sont là. On se capte.
Propos recueillis par Africa BINTUNIMUKAMA