Le Secrétaire Général des Nations Unies, Antonio GUTERRES, a tellement de rapports des experts, mais souhaite cette fois-ci écouter ce que pensent les bénéficiaires des actions de l’Organisation des Nations Unies « ONU », 75 ans après la création de cette organisation mondiale. C’était l’objet de la visite de Garry CONILLE, représentant résident du système des Nations Unies au Burundi, ce mercredi 22 Juillet, à l’Université Lumière de Bujumbura. Les étudiants n’ont pas mâché leurs mots.
» Nous sommes satisfaits de la gestion participative de l’ONU quant aux questions de l’heure avec les jeunes adultes ». C’est dans ces termes que le Recteur de l’Université Lumière de Bujumbura, Yves NDAYIKUNDA, a accueilli le Coordinateur résident du système des Nations Unies au Burundi, Garry CONILLE, venu ce mercredi 22 juillet lancer la Campagne « UN75″ correspondant au 75ème anniversaire de l’ONU. Le thème de cette campagne est : « Façonnons notre avenir ensemble « . Le débat avec les étudiants était centré sur la question : « Quel monde voulons-nous avoir en 2045 lorsque l’ONU aura 100 ans ? »
Même satisfaction chez le Représentant légal de l’Université Lumière de Bujumbura, Révérend Paul NTUKAMAZINA, venu suivre le débat et accueillir le visiteur de marque qu’est le Coordinateur Résident du système des Nations Unies au Burundi. Pour lui, les jeunes étudiants ont besoin de la lumière dans les idées et un avenir économique et moral meilleur.
Sans tarder, le Coordinateur résident des Nations Unies au Burundi, Garry CONILLE, a ouvert le débat. « Le monde évolue avec son lot de problèmes « , rappelle Garry CONILLE aux étudiants, fonctionnaires des Nations Unies et aux professeurs de l’Université Lumière de Bujumbura venus écouter le débat. Le Coordinateur résident des Nations Unies au Burundi a indiqué que l’ONU a réalisé pas mal d’objectifs notamment la résolution pacifique des conflits, la vaccination à grande échelle contre des maladies graves, la lutte contre le réchauffement climatique, les missions de maintien de la paix dans le monde. Mais de nouveaux défis se pointent à l’horizon, rappelle Garry CONILLE. » Pour cela, le secrétaire général des Nations Unies a jugé bon de consulter les jeunes, les minorités, la société civile, les femmes… bref les bénéficiaires des actions de l’ONU « , informe ce représentant de l’ONU au Burundi.
Première question de Garry CONILLE aux six panélistes choisis parmi les étudiants : » Dans les 25 prochaines années, pensez-vous que le monde sera meilleur ? Deuxième question : Après 25 ans l’ONU aura 100 ans, quelles sont les trois grands éléments qui n’existent pas aujourd’hui que vous aimeriez voir ? Troisième question : Quelles sont les barrières qui se dressent devant l’ONU pour arriver à cela ? Quatrième question : Quel est le rôle de l’ONU pour rendre possible sa vision?
UWIMANA Dative, panéliste et étudiante dans la faculté de Gestion et Administration trouve que le monde sera meilleur dans 25 ans à condition d’avoir des changements positifs. Elle remercie l’ONU d’avoir combattu la colonisation des peuples, d’avoir diminué les conflits armés internationaux. Mais pour elle, il faut que l’ONU s’attelle cette fois-ci à l’éradication de la pauvreté, les inégalités et les injustices économiques.
Pour Jilson IYUBUNTU, étudiant dans la faculté des Sciences politiques, le monde sera meilleur après 25 ans si le droit international en matière économique est respecté. Selon lui, il faut mettre en place des mécanismes de contrôle à l’ONU et ne pas permettre à cette organisation d’être contrôlée par une seule puissance.
Pour Benitha Caly NIYONZIMA, panéliste et étudiante dans la Faculté de Psychologie Clinique, les gens trouvent que le monde a évolué mais la diversité culturelle et l’identité de chaque peuple souffrent énormément de leurs disparitions prochaines.
L’étudiant en Génie Civile, Mephi IRAMBONA, s’inquiète du réchauffement climatique accentué par le retrait de grandes puissances pollueuses dans les accords de protection de l’environnement et le monopole du droit de véto par quelques pays.
Pour Serges LUSUNGU, étudiant également dans la Faculté de Génie Civile, un monde meilleur dans 25 ans sera conditionné par une justice équitable, non sélective, le soutien des projets locaux pour éradiquer la famine et abandonner les aides non durables.
» Il faut éliminer le favoritisme et assurer la paix, renforcer le dialogue et montrer aux populations d’autres moyens de gagner leur vie sans passer par la guerre « , réagit la sixième panéliste et étudiante, Ella Reine NTWARI.
Le représentant des étudiants de l’Université Lumière de Bujumbura, Patrick MUNANIRA, a lui aussi apporté sa contribution pour un monde meilleur dans 25 ans à venir. Pour lui, l’Afrique est victime des conflits armés violents suite à ses richesses minières et il reste le continent le plus pauvre. « L’ONU devrait considérer les peuples de la même manière sans que les grandes puissances oppressent les pays en voie de développement « , indique-t-il en citant les réformes initiées par l’ancien secrétaire général des Nations Unies Koffi ANNAN, mais bloquées par les grandes puissances économiques et militaires.
Et au Professeur dans la Faculté de Communication, Gérard NKUNZIMANA, de se demander pourquoi 6 pays ont le droit de prendre la décision finale sur des questions importantes dans le monde. » Le secrétaire général des Nations Unies finit par être un fonctionnaire s’occupant seulement de la gestion interne de l’ONU « , constate-t-il. Pour le Professeur Gérard NKUNZIMANA, il faut des réformes pour que d’autres continents puissent prendre des décisions sur des questions qui les concernent.
Après le débat, Garry CONILLE s’est dit satisfait de l’ambiance des interventions et de la maîtrise de l’actualité par les étudiants. » Le rapport des discussions sera transmis au secrétaire général des Nations pour une réforme progressive afin d’atteindre un monde meilleur dans 25 ans « , a promis le diplomate haïtien Garry CONILLE.
Olivier BIZIMANA