Vital Nduwimana, le cultivateur.©Photo: Jean de Dieu Irankunda
L’agriculture des tomates est pratiquée au Burundi. Toutefois, les agriculteurs se heurtent à un problème commun : le problème de la conservation des tomates. Dans la province de Cibitoke, une province réputée pour la production en grande quantité de tomates, les agriculteurs perdent beaucoup de leurs récoltes. Finalement, Vital Nduwimana est venu à bout de ce problème en découvrant une nouvelle technique de conservation de tomates.
Vital Nduwimana peinait de voir sa récolte pourrir sans l’écouler au marché, et cela pendant plusieurs saisons culturales. « Je n’arrivais pas à écouler toute la quantité de ma production de tomates et je perdais beaucoup, presque la moitié de ma production. Pire encore, je devais les vendre à bas prix au marché. Alors, en 2015 j’ai eu l’idée de trouver une technique de conservation des tomates», s’est-il confié.
Le cultivateur Vital Nduwimana a essayé plusieurs méthodes sans succès. Tantôt il les conservait dans l’eau, dans l’argile, parfois dans les cartons, mais en vain. Puis un beau jour, Vital Nduwimana constate que les tomates qu’il avait conservées à côté des bananiers n’avaient pas pourris. Partant de ce constant, Vital Nduwimana a essayé cette technique en conservant ses tomates dans la cendre. Et effectivement, la méthode a marché avec succès.
Vital Nduwimana recueille la cendre d’abord de lequelle il enlève les débris et les gros résidus, pour la déverser après dans un carton en papier avant d’y déposer avec soin ses tomates. Grace à cette méthode, le cultivateur de la Province Ruyigi, commune Gisuru, colline Kabuyenge peut conserver sa récolte pendant plusieurs mois. « Je conserve mes tomates dans la cendre pendant une période de cinq à six mois. C’est dans le but de les vendre au mois de décembre, janvier ou février quand les prix augmentent puisque les tomates sont rares et deviennent chères pendant cette période », précise Vital Nduwimana, au micro de nos confrères de Farmradio.
Vital Nduwimana inspectant les tomates conservées.© Photo:Jean de Dieu Irankunda
Vital Nduwimana, un modèle pour les autres
Jean Nivyabandi est un agronome qui suit de près ce cas. Pour lui, cette méthode est sans effets négatifs, mais il suggère à l’Institut des Sciences Agronomiques du Burundi (ISABU) de mener une étude sur ce phénomène afin de prouver scientifiquement qu’il n’y a aucun risque de danger toxique de la tomate après conservation dans la cendre.
Vital Nduwimana a inspiré les autres cultivateurs, notamment ceux de la Province de Cibitoke, connue comme le grenier de la tomate au Burundi. Judith M. temoigne :« Normalement, je pouvais récolter entre 550 et 600 kilogrammes de tomates par saison. Mais je perdais près de la moitié de ma production. Aujourd’hui, je me frotte les mains et je souris tout le temps. Grâce à cette technique, je peux conserver mes tomates en attendant que le prix monte au marché sans avoir peur qu’elles vont pourrir.»
Une méthode qui révolutionne sa vie
Grace à sa découverte, l’agriculteur innovateur a révolutionné sa vie et se voit arriver loin dans ses ambitions. « Avec le revenu tiré de la vente des tomates, j’ai ouvert un petit restaurant et je suis fournisseur permanent des tomates aux restaurants du chef-lieu de ma province. J’ai tout le marché et j’ai créé de l’emploi également. C’est toute une vie qui a changé. Dans l’avenir, je projette d’acheter un camion pour assurer le transport de mes tomates » s’enchante-t-il.
En juillet 2016, Vital Nduwimana a remporté haut la main le concours organisé par l’ONG Agakura sur l’innovation.
Armand NISABWE