Burundi : Lancement officiel de la semaine africaine de la sécurité routière

Burundi : Lancement officiel de la semaine africaine de la sécurité routière

C’était ce 19 novembre 2018 à l’Hôtel Source du Nil qu’a été lancé  un atelier de réflexion sur la problématique de la sécurité routière au Burundi.  Le discours de circonstance fut donné par Ir NTUNZWENIMANA Jean Bosco Ministre  des Transports, des travaux publics, de l’équipement  et de l’aménagement du territoire .Au programme, des interventions de certains experts dans le domaine de la sécurité routière ainsi qu’un moment d’échange avec l’audience.

Dans son discours, Monsieur le Ministre a évoqué le coût des pertes économiques dues aux accidents de route qui dans les pays à faible revenu comme le Burundi va de 65 à 100 milliards de dollars. Soit plus que le total de l’aide au développement apporté par les pays riches. Pour lui, la prévention des accidents est une entreprise difficile faisant appels à l’implication de plusieurs institutions. L’évaluation de l’ampleur du problème, le contrôle de l’efficacité des mesures précises doivent disposer des données fiables sur les accidents de route, mortel ou non a-t-il  aussi mentionné. Il a précisé que l’absence des organes nationaux indépendants ou autonomes de coordination de toutes les questions liées à la sécurité routière constitue un facteur majeur de la maitrise de la complicité et de la multiplicité des acteurs intervenants dans ce secteur.

 

De la mobilité  urbaine et l’urbanisation aux corridors de transport

D’après quelques résultats de l’étude faite sur la mobilité en maire de Bujumbura, 74% de la population de Bujumbura effectuent en moyenne 2 déplacements par jour. Dans son exposé, RUHIMBI NDABANIWE Thérence, conseiller au cabinet du Ministre des transports, des travaux publics, de l’équipement et de l’aménagement du territoire, a parlé notamment des difficultés pour la gestion des transports communs ainsi que les conséquences qui en découlent. Parmi ces difficultés, nous pouvons mentionner les opérateurs multiples, le service totalement anarchique, les tarifs aléatoires, les conducteurs peu ou mal formés, la surcharge des véhicules, etc. Pour Thérence ces faits ont donc comme conséquences la congestion, les accidents,  l’insécurité, la concurrence déloyale, etc.

Mr. Nitunga Consolateur, Directeur General des transports a mis l’attention sur les trois corridors de transport dont le corridor sud qui part de l’Afrique du Sud (qui est maritime), le corridor routier central de Dar es Salam, et le corridor nord partant de Mombasa (corridor routier). Plusieurs marchandises arrivent au Burundi en passant par ces corridors. Pour préserver le bon trafic et prévenir différents accidents à ce niveau, Mr. Nitunga suggère aux conducteurs de ne pas dépasser le poids de 56 tonnes de marchandises permis par la politique de la région. Il met également l’accent sur l’excès de vitesse qui est selon les recherches la principale cause des accidents enregistrés à Bujumbura. Il appelle donc à la responsabilité de toute la population car la route nous appartient tous.

L’atelier étant bien chargé, d’autres sujets ont été exploites tel que le rôle spécifique du secteur de la santé dans la sécurité routière, l’état des lieux des accidents de la route au Burundi et le rôle spécifique, la gestion des victimes des accidents routiers au Burundi, le coût des accidents de la route, etc.

 

Différentes recommandations faites par les experts

A l’issu de cet atelier, des recommandations ont été formulées par les experts toujours dans l’optique de préserver des circulations routières sans risque en pertes humaines et dommages collatéraux. Il s’agit par exemple d’intégrer les notions de sécurité  routière dans les programmes scolaires, mettre en place des mesures visant la réduction des  aménagements des voies publiques avec passage pour les piétons, contrôle rigoureux des voitures et motos, mettre en place des fonds pour assister les victimes d’accidents routiers, respecter les normes d’urbanisation dans les construction, mettre en place des arrêts de bus, mettre en place une unité du personnel des compagnies d’assurance dans les différents hôpitaux pour faciliter les premiers soins, des formations en premiers secours avant le test de permis de conduire ou encore installer des kit de secours au bord d’un un véhicule, etc.

Signalons que d’autres activités de sensibilisation sur la sécurité routière continueront à se dérouler cette semaine à travers les medias audio visuels et autres. L’atelier prendra fin ce 24 novembre 2018 au jardin public.

 

Huguette IZOBIMPA