Buja Sans Tabou (Day 1) : Bwiza, là où on s’aime malgré la différence

Buja Sans Tabou (Day 1) : Bwiza, là où on s’aime malgré la différence

Ça y est ! Le festival Buja Sans Tabou a ouvert ses portes. Pour le spectacle d’ouverture, c’est la mythique boite de nuit « 5 sur 5 » dans le quartier de Bwiza qui a été le point de départ avec la pièce « Kambe ». Une belle histoire entre origine, culture et amour. Une magnifique définition de Bwiza avec tout ce qui fait son charme. Le charme légendaire d’un quartier où le « vivre et laisser vivre » se conjuguent à la perfection.

 

On comprend mieux

En sortant de 5 sur 5, après la représentation, on est comme illuminé. On vient enfin de comprendre pourquoi ce quartier est aussi particulier. Pourquoi ses habitants semblent, d’une certaine manière, être différents de tous les autres. On comprend mieux pourquoi ils sont ouverts d’esprit et accueillent à bras ouverts ceux qui viennent vers eux.

Comment ne pas s’ouvrir à l’autre et accueillir l’étranger lorsqu’on sait que les premiers habitants de ce quartier étaient venus d’ailleurs. Ils étaient congolais, maliens, sénégalais. Travaillant pour le colon, ces « nègres* » de champs et de maison ont été accueilli sur une terre qui n’était pas la leur, une terre que l’on a bien voulu leur concéder. Et au fil des ans, ils en ont fait leur maison, leur foyer, leur « chez eux ».

Loin de vivre en autarcie, ils se sont mélangés aux autres. Et sans perdre leurs racines, ils ont épousé d’autres cultures, les ont mixé aux leurs et ont créés une communauté multiculturelle où tout le monde se sent à sa place. Bwiza c’est le vivre ensemble, c’est l’amour dans la différence, le partage de ce que l’on est et de ce que l’on a.

« Kambe » aura raconté Bwiza comme il se devait de le faire et aura permis à plusieurs d’avoir une vision différente de ce quartier qu’ils ont souvent eu du mal à comprendre.

 

Un très beau départ

On ne pouvait pas rêver mieux pour débuter un festival qui se veut désinhiber. C’était une expérience particulière pour tout le public. Entre ceux qui assistaient pour la première fois à une pièce de théâtre, ceux qui pour la première fois mettaient leur pied à 5 sur 5, ceux qui mettaient les pieds à Bwiza pour la première fois, ceux qui pour la première fois entraient dans une boite de nuit et bien évidement ceux qui vivaient toutes ces choses réunies pour la première fois. Personne n’avait la prétention de maitriser le moment. Tout le monde vivait sa première fois.

Une soirée à marquer d’une pierre blanche. Une page d’histoire s’est écrite dans l’histoire du théâtre burundais et tout porte à croire que ce n’est que le début. Puisque la seconde étape se déroulera dans le quartier Asiatique avec la pièce « Sejuse » qui présentera la « Shakespearean Theater Comapny ». Une pièce qu’il faudra voir.

L’aventure continue…

 

Moïse MAZYAMBO