Au Burundi « le Projet TERINTAMBWE de l’IRC au service des agriculteurs burundais

Au Burundi « le Projet TERINTAMBWE de l’IRC au service des agriculteurs burundais

Depuis 2ans, le Projet TERINTAMBWE, exécuté par IRC (International Rescue Commitee) en collaboration avec le ministère de la Solidarité nationale, des affaires sociales, du genre et des droits de l’homme accompagne des milliers de femmes rurales qui s’investissent dans le monde agro-pastoral dans trois provinces : Cankuzo, Rutana et Karusi.

En cette matinée ensoleillée du 18 d’octobre 2022 dans la province Gitega, le Burundi a célébré la journée internationale de la femme rurale sous le thème « la femme rurale au centre d’une alimentation équilibrée »

Au petit stade de Basketball de Gitega où se tiennent les festivités, le stand du Projet TERINTAMBWE d’IRC est pris d’assaut par les invités.

Visite des stands par les différentes personnalités (les représentants du ministère, nations unies, IRC)

 

Un projet qui a sorti de la pauvreté des milliers de femmes

A Rutana,Karusi et Cankuzo , le très convoité projet « TERINTAMBWE » de IRC touche avec environ 11 000 bénéficiaires. IRC soutient les femmes rurales à cultiver et à s’émanciper.

Grâce à Terintambwe,les femmes cultivent des terres dont elles n’ont souvent pas la propriété et sur lesquelles elles n’ont pas le pouvoir de décision. IRC a encouragé la mise en place de champs familiaux potagers. Le champ cultivable appartient à l’ensemble d’une famille et la femme prend part aux décisions, également établis pour les femmes travaillant dans les champs familiaux.

En plus du statut de femmes valorisées, le projet TERINTAMBWE permet aux mères d’améliorer considérablement l’alimentation et la qualité de vie de leurs enfants.

Béatrice Ndayisaba est l’un des bénéficiaires du Projet. Elle s’est déplacée pour participer à la célébration de la journée de la femme rurale. Madame Ndayisaba est venue de loin. Elle est venue de la commune Shombo, dans la province Karusi, à 60 Km de Gitega, la capitale/ville politique du Burundi. Au milieu de son stand, elle entame, le dos légèrement vouté, aidé de ses employés, nettoie, nourrit et abreuve. Des gestes qu’elle accomplit minutieusement. « Au début, je n’avais rien » se souvient l’agricultrice, souriant à pleines dents. J’étais un ignorant dans la filière agricole. Il me fallait trouver quelqu’un qui me montre la voie de sortie de la pauvreté».

Cette « voie »c’est  Terintambwe de IRC, qui m’as mis au chemin de l’agro-pastoral. « C’est à travers TERINTAMBWE que j’ai rencontré des experts en Agriculture et des microfinances qui sont venues à mon secours. On avait des projets et on ne pouvait pas les financer », assure-t-elle  « Terintambwe c’est la fierté du monde rural »

Joséphine, originaire de Rutana, 36 ans, avait les mêmes problèmes. Sur un coup de chance, elle a eu des nouvelles Devenue du projet Terintambwe.  Prenant son courage à deux mains, elle a postulé pour de de petits financements via les groupes villageois d’épargne qui financent de petits-projets. Coup de bol, elle a été retenue. Son cheptel est par la suite passé de 9 à plus de 80 porcs. « Depuis, je n’ai plus lâché Terintambwe », sourit-elle.

 

Participation de nombreux acteurs clés du développement de la femme rurale

Au Burundi, le projet TERINTAMBWE de l’IRC élaboré au profit de la femme rurale est salué aux quatre coins du pays, d’Est en l’Ouest, du Nord au Sud, jusque dans les champs.

« Notre mission est l’ autonomisation totale de la femme.  Notre présence dans la célébration de la journée témoigne de l’intérêt qu’IRC a dans le bien-être de la femme rurale et de toute sa famille en général dans son futur. Nous demandons à toutes les forces vives de la nation de soutenir et accompagner la femme dans ses initiatives visant la croissance, nous devrons aussi accompagner les femmes rurales à accéder aux grands crédits car la plupart ont des grandes initiatives génératrices de revenus nécessitant des capitaux », a indiqué Elvis Bakengemungu qui a représenté IRC dans la célébration de la journée internationale de la femme rurale, Edition 2022, en province Gitega.

Elvis BAKENGEMUNGU (au milieu), Représentant d’ IRC a la célébration de la JIFR, Edition 2022

Durant la célébration de cette journée, le secrétaire permanent du ministère de la Solidarité qui avait représenté le gouvernement a salué les partenaires qui aident la femme rurale à s’inscrire dans le futur.

« Ce sont les femmes qui très tôt le matin, organisent leur quotidien à partir du travail et de l’objectif qu’elles se sont assignés : lutter contre la pauvreté. Nous n’avons pas suffisamment démontré à la face du monde, à quel point leur implication dans le développement a été fondamentale pour le Burundi. Elles ont défié la pluie, le vent, le racket, les aléas climatiques, les violences et l’ingratitude. Elles n’ont jamais baissé les bras. Honneur à elles et aux organisations partenaires qui les appuient. Le Gouvernement du Burundi, dans sa politique de développement des activités socio-économiques de la femme, met à la disposition de la femme rurale, une banque des femmes qui servira à l’accompagner dans la mesure de ses possibilités », a indiqué le secrétaire permanent au ministère de la Solidarité nationale.

Même son de cloche pour le représentant du système des Nations Unies qui a contribué dans l’organisation de la journée internationale de la femme rurale

Xavier Crispin, représentant de l’OMS 

« Cette journée est une occasion de soutenir la transformation vers des systèmes agroalimentaires plus efficaces, inclusifs, résilients et durables pour une meilleure production, une meilleure nutrition, un meilleur environnement et une vie meilleure », a fait savoir Xavier Crispin, représentant de l’OMS qui a représenté le coordinateur du système des Nations Unies au Burundi.

Conscient que le taux d’inclusion financière est encore faible, les institutions de micro financent et certaines banques qui appuient la femme rurale avaient été invites dans la célébration de cette journée de la femme rurale. C’est le cas de la fédération nationale des coopec du Burundi.Balthatazar NTIBEGERANA qui a représenté la FENACOBU s’est entretenu longuement avec six bénéficiaires du projet TERINTAMBWE sur l’épargne et le crédit.  Au niveau national.

‘’Selon les données du Banque centrale la répartition des crédits, par sexe, montre que les femmes accèdent au crédit moins que les hommes, tant individuellement qu’en associations : en 2018, respectivement, les hommes ont détenu 77,19 % et 58,08 % de l’effectif des comptes de crédit. Un important écart est également noté en matière d’encours des crédits :  les hommes avec 77,96 % des parts pour les clients individuels et 86,42 % pour ceux des membres d’associations’’ a fait savoir Balthazar Ntibegerana ans son expose

Répondant à une préoccupation d’une femme bénéficiaires de Cankuzo sur le problème d’accès aux crédits pour les femmes rurales dans les institutions financieres,le représentant de la Fenacobu ne le nie pas « En termes d’effectif ou de montant de crédits, le constat général est que les hommes sont mieux servis que les femmes, car ceux-ci avec plus d’activités génératrices de revenus, ou plus de biens, culturellement l’homme ayant plus de pouvoir sur la richesse de la famille que la femme, sont plus solvables. Voyez par vous-mêmes, sur la même période, l’antenne régionale des COOPEC au Burundi indique que les crédits individuels ont été plus orientés chez les hommes : sur plus de 23.000 clients, seuls 23% sont des femmes. Cependant, les crédits solidaires qui sont de petits montants, attirent la demande de la couche de la population à faible revenu, dominée alors par les femmes. Ces crédits octroyés en associations n’exigent pas de garanties bancaires, mais à la place, une caution de solidarité entre membres d’un groupe de crédit. Par exemple, il est rare qu’un homme puisse demander un prêt de 50.000 Fbu pour vendre des tomates. Voilà, le gros de notre clientèle pour ce type de crédit. »

Ce représentant de la Fenacobu a demandé aux femmes bénéficiaires de demander des crédits sans complexe car elles remplissent les conditions

Les services rendus par COOPEC sont non seulement les services financiers, mais aussi des services non financiers. On peut citer le plus récent qui a commencé en date du 12/10/2016 appelé  » INTERCONNEXION» de tous les COOPEC et aussi la Direction Générale de la FENACOBU. Les clients de tous les COOPEC peuvent faire des dépôts et des retraits dans n’importe quel point de service de la FENACOBU

‘’les services habituels rendus par la FENACOBU sont les multiples pour les femmes rurales notamment les produits d’épargne : Compte courant avec livret ;Compte courant avec reçu ;Compte dépôt à terme. Epargne planifiée ; Epargne- tontine ; Epargne solidaire’ ’a fait savoir Balthazar aux bénéficiaires de TERINTAMBWE

Quant aux credits,il a recommandé à ces dernières d’oser demander des crédits. ‘’Chez nous les femmes rurales sont éligibles aux différents de produits de crédit à savoir les Découvert ,Crédit express; Crédit agricole; Crédit scolaire ;Crédit solidaire ;Crédit salarié ;Crédit ordinaire ;Crédit automatique ;Crédit warrantage ;Crédit campagne etc…’’a-t-il conclu

 

Décrétée depuis 1996 par l’organisation des Nations Unies, la journée internationale de la femme rurale a été une occasion de mémoire et de reconnaissance par l’International Rescue Commitee-IRC de la femme rurale burundaise. IRC lui reconnait sa contribution diverse et significative au processus de développement économique et à l’équilibre social. Cette célébration a été aussi une opportunité pour mieux appréhender les problèmes de la femme rurale et y apporter des réponses idoines comme l’a fait le Projet TERINTAMBWE.

 

Alain-Majesté BARENGA