Antime Baranshakaje est mort , délaissé par la nation !

Antime Baranshakaje est mort , délaissé par la nation !

Antime Baranshakaje guidant les tambourinaires.©DR

Antime Baranshakaje, l’homme qui avait dédié sa vie au tambour nous a quitté hier soir le 09 avril. Le célèbre tambourinaire de Gishora était alité à l’hôpital Roi-Khaled depuis décembre 2016.

La santé du gardien du sanctuaire de Gishora s’était détériorée suite à une fracture au niveau de la hanche causée par un accident de la circulation. Depuis, sa famille avait demandé de l’aide estimée à 6000 USD. Cette somme n’a jamais été réunie en dépit de nombreux appels à l’aide et du profil légendaire du vieux Antime. De nombreuses initiatives individuelles ont pu réunir de petites sommes , de quoi l’aider à se faire soigner localement , alors qu’il avait besoin d’une opération à l’étranger.

Faute de moyens pour des soins à l’étranger , Antime Baranshakaje était alité à l’hôpital Roi Khaled depuis décembre 2016, où il avait été admis après avoir passé plusieurs jours à Gishora recevant des soins à domicile.

La mort du monument du tambour dans le dénuement et l’incapacité de se faire aux yeux de la nation qu’il a honoré toute sa vie , au dedans comme au dehors , encore et toujours avec noblesse et grandeur vient montrer les failles d’une nation qui ne sait toujours pas prendre soin de ses champions ni des ses héros. Pourtant , il y a à peine deux ans ; le tambour entrait tambour battant au patrimoine immatériel de l’Unesco et la nation entière chantait les louanges du même Antime qu’aujourd’hui elle n’a pas su soigner.

Antime ne méritait pas une mort pareille. La nation aurait pu voler à son chevet. Hélas , ceci démontre l’hypocrisie d’un peuple qui te loue avec ses mots mais ne bougera pas son petit doigt quand tu auras besoin de lui. C’est presque du déjà vu puisque Tchanjo Amissi , grand compositeur , chanteur de talent plusieurs fois primé au nom de la nation en Afrique comme en Europe est également mort un jour d’avril , dans le même dénuement. Comme si cela ne servait à rien de servir…le Burundi

L’homme qui avait parcouru ce monde en jouant du tambour toujours avec le même dynamisme nous quitte à l’âge de 82 ans. Il attendait toujours de l’aide pour aller se faire soigner à l’étranger.

Que la terre lui soit légère.

La Rédaction