ANSS : 30 ans au service de la lutte contre le SIDA au Burundi

ANSS : 30 ans au service de la lutte contre le SIDA au Burundi

Né en 1993, de la volonté de Mme Jeanne GAPIYA et de quelques compagnons, l’Association Nationale de Soutien aux Séropositives et malades du Sida (ANSS) luttes depuis 30 ans pour faire valoir les droits des personnes par ce fléau. À une époque où il n’était pas évident de détecter les malades du Sida et encore moins de les prendre en charge, l’ANSS s’est positionné en pionnière de la lutte contre ce fléau qui gangrène le monde et particulièrement le continent africain.

 

Avant l’arrivée de l’ANSS, la prise en charge des personnes atteinte du VIH-Sida était quasi inexistante au Burundi. Aucun mécanisme réel n’était mis en place pour les accompagner. C’est la raison pour laquelle Mme Jeanne GAPIYA, séropositive de son état, a eu l’idée de mettre en place une structure capable d’accueillir, prendre en charge et accompagner les séropositifs et malade du Sida. Cependant, cet accompagnement n’aura pas été une entreprise facile. La stigmatisation et la discrimination des malades du Sida ont été des freins à cet accompagnement. « Ce n’était pas facile d’évoluer parce que la discrimination était très forte. Les personnes n’osaient pas se déclarer malades parce qu’ils craignaient d’être rejetés. Même par leur famille », dit Jeanne GAPIYA. A cela, s’ajoute le manque de moyens et de personnel pour prendre en charge les malades.

Il aura fallu à l’ANSS de trouver les moyens de réunir du personnel et des médicaments. L’association a pu compter sur le soutien des volontaires et de quelques organisations telles qu’AID (France), Rotary Club International, PAM, Médecins sans frontières France ou encore Sidaction. L’ANSS a également pu compter sur le soutien de l’Etat burundais qui lui a permis d’importer des médicaments sans payer de frais de douane. Cela pour permettre l’accès aux ARV à prix réduit.

De ces débuts, dans un petit local sur l’avenue de la GRR à la construction de son centre à Kigobe, l’ANSS s’est rendu forte dans le dépistage du VIH-Sida, dans la prise en charge psychologique des séropositifs et des malades du Sida et dans la vente et la distribution des ARV (antirétroviraux). Non, sans difficulté, l’ANSS est aujourd’hui la première organisation dans la prise en charge des malades du Sida. En effet, plus de 80 % des malades du Sida au Burundi, le sont par l’ANSS. Une prise en charge qui affiche des résultats plus que satisfaisant. Selon Jeanne GAPIYA, tous les malades du Sida prise en charge par l’ANSS affichent un état de « Charge Virale Indétectable ». Les enfants malades sont tous sous la trithérapie et aucun enfant né d’une femme atteinte du Sida ne né malade.

Dans les différentes actions de l’ANSS, ses dernières années, l’association a réussi à construire 6 maisons pour des veuves. Une action rendue possible grâce aux différentes doñas fait à l’ANSS.

 

Trente ans après sa création, l’ANSS est aujourd’hui présente dans 6 pays, à savoir le Burundi, le Rwanda, la République démocratique du Congo, le République du Congo, le Tchad, la Centre-Afrique. Le Gabon devrait très bientôt faire partie du réseau ANSS au Burundi.

Cependant, si les avancées sont grandes, l’ANSS fait face à certains défis souvent lié aux maladies chroniques qui affectent les malades du Sida. Des maladies très souvent causées par les effets secondaires des ARV. Il s’agit notamment du diabète, de l’hypertension artérielle, des hépatites, des cancers du col de l’utérus et bien d’autres. Ceci pousse aujourd’hui l’ANSS à élargir son champ d’action, en intégrant ces autres maladies. À cet effet, l’ANSS sera désormais ANSS – Santé Plus.

Pour célébrer en beauté ses 30 ans au service de la lutte contre le Sida au Burundi, l’ANSS organise une soirée de Gala le 22 juillet prochain. Des célébrations auront également lieu dans toutes les antennes de l’ANSS au Burundi et en Afrique. L’ANSS espère venir en aide à plus de malades au Burundi et sur le continent africain en continuant à élargir son champ d’action.

 

Moïse MAZYAMBO