A la rencontre d’Yvan Pavlov et de sa galerie de tableaux photos

A la rencontre d’Yvan Pavlov et de sa galerie de tableaux photos

Yvan Pavlov HARUSHIMANA est un jeune photographe burundais, passionné par la photo de rue. Il a récemment ouvert, à Bujumbura, une galerie des tableaux photos, rassemblant les meilleures photos, sélectionnées parmi une multitude des clichés qu’il a déjà prises dans sa carrière. Au paravent, Yvan faisait des photos dans des événements comme d’autres photographes. Il a ensuite développé une passion pour la photographie de la rue, jusqu’à en faire des tableaux qu’il vend dans sa galerie.

 

Akeza.net : Comment t’es venue l’idée d’ouvrir une galerie ?

Yvan Pavlov : L’idée de faire des tableaux est venue dans le souci de promouvoir les beautés du Burundi. Quand je visitais les différents appartements des gens, je trouvais que la plupart des gens utilisaient des images de paysages de pays étrangers. Alors comme les gens appréciaient déjà certaines de mes photos, ils m’ont proposé d’en faire des tableaux, pour ensuite ouvrir une galerie, où ils trouveront facilement mes œuvres.

 

 Akeza.net : D’où te viens l’inspiration lorsque tu prends des photos ?

Yvan Pavlov : Souvent les photos de la rue que je prends, sont des photos improvisées. Parfois, je les prends quand je me rends à l’intérieur du pays ou quand je circule dans la ville. Je peux tomber sur un coucher de soleil et me rendre compte que la lumière est très favorable pour une bonne photo. A ce moment, j’analyse l’endroit, avec les objets qui s’y trouvent, et du coup l’inspiration me vient en tête et je les prends en photo.

Tableaux Photos exposé dans d’Yvan Pavlov @Akeza.net

 

Akeza.net : Cela veut dire que tu trimballes ton appareil photo partout ?

Yvan Pavlov : Souvent je marche avec un appareil photo mais ce que les gens ne savent pas, c’est que la plupart des photos que je prends, je les prends avec mon smartphone. J’utilise mon smartphone pour ne pas attirer l’attention des gens. Parce que dans la rue, sortir un appareil photo professionnel attire trop l’attention. Ils essayent alors de prendre des postures qui ne sont pas naturelles. Pourtant ce que je cherche, c’est des photos réelles, qui transmettent un message.

Tableaux Photos exposé dans d’Yvan Pavlov @Akeza.net

 

Akeza.net : Penses-tu qu’il y a un marché pour ce type de tableau au Burundi ?

Yvan Pavlov : Ici au Burundi, il n’y a pas un grand marché de ce genre d’images ou de tableaux car les gens n’ont pas encore compris l’importance de la photographie. Ils ne donnent pas de la valeur à une photo. Mais petit à petit, lorsque je compare mes débuts et où je suis actuellement, je peux dire qu’ils commencent à comprendre. Ils voient l’impact des tableaux quand ils sont affichés dans une maison, comment ils changent l’apparence de l’endroit.

 

Akeza.net : Et pour ceux qui disent que les photos coûtent trop cher ?

Yvan Pavlov : En principe, une œuvre d’art n’a pas de prix. Ce que je dis aux gens est que les tableaux sont chers car ils sont uniques. Lorsque tu achètes un tableau chez moi, je ne peux plus reproduire cette photo car elle est unique. Si un autre client vient, je lui dis que la photo a été déjà vendue. Si tu as vraiment besoin de ce tableau, je te mets en contact avec celui qui l’a acheté pour négocier avec lui. S’il accepte, il te le donne. C’est déjà arrivé avec un de mes tableaux qui est passé par 3 propriétaires.

Tableaux Photos exposés dans d’Yvan Pavlov @Akeza.net

 

Akeza.net : Quels sont tes objectifs principaux en ouvrant cette galerie ?

Yvan Pavlov : Mon objectif principal est de valoriser l’art de la photographie au Burundi. Je veux que d’ici cinq ans, je puisse identifier d’autres photographes qui ont la même vision que moi, qui ont cet esprit de produire des tableaux avec les paysages locales. Ainsi, ma vision de voir toutes les maisons du pays décorées par des tableaux ayant les paysages locales. Mon autre objectif est celui d’aider les photographes à pouvoir exposer leurs œuvres d’art car je sais qu’il y en a beaucoup qui ont de belles images, mais qui sont cachées chez eux.

 

Propos recueillis par Moïse MAZYAMBO