Transport au Burundi : Ces agences de transport  qui ont révolutionné la vie des gens

Transport au Burundi : Ces agences de transport  qui ont révolutionné la vie des gens

2 bus de l’agence Volcano express en attente à Kamenge.©Akeza.net

DOSSIER : Le transport est un secteur vital dans le développement du pays. Akeza.net revient sur les détails, les défis, mais aussi les pas  franchis dans ce domaine clé dans l’économie du pays. Du transport en bus au transport maritime en passant par  le transport sur les deux roues,  on en parle. Retrouvez notre dossier.

Depuis 2005, des agences de transports ont commencé à desservir les différentes provinces du Burundi. Au départ, voyager était un casse-tête, maintenant grâce aux  entrepreneurs qui ont investi dans le transport des biens et des personnes, c’est devenu un service beaucoup plus accessible.

Pendant la guerre civile, certaines localités n’étaient desservies  que par les bus de l’Office de Transport en Commun (OTRACO). Par exemple, pour qu’un habitant de Muyinga passe à Bujumbura, il fallait prendre le bus OTRACO qui devait passer par Karusi, Gitega, Muramvya  avec destination Bujumbura en faisant escale dans chaque centre urbain afin d’embarquer d’autres passagers. «Figurez-vous que pour aller à Bujumbura en provenance de Muyinga, on se retrouvait dans l’obligation de passer à Karusi. La route «Muyinga-Gitega» n’étant pas encore goudronnée, c’était un calvaire de voyager par OTRACO» se remémore Omer H. élève à l’époque. Les conditions de voyages étaient difficiles. Le mauvais chargement, les arrêts à tout moment, tout cela faisait que le voyage soit pénible.

Pour aller à Bujumbura, l’autre alternative était de prendre les bus de marque Hiace, qui devaient partir tôt dans la petite matinée afin d’espérer faire un «aller-retour”. Imposer les heures de départs rendait le voyage traumatisant. Vers 2002, des voitures de marques Toyota Corolla dit «Bagdad» ou «Kagongo» ont été introduits sur les parkings. Les clients les préféraient pour leur rapidité, mais le prix un peu élevé les rendaient luxueux aux yeux d’une autre catégorie des passagers.

Des agences de transport, une révolution dans ce domaine

A partir de 2005, des agences de transports ont été créés. Désormais on savait que pour voyager il fallait d’abord réserver son ticket et être ponctuel car, trainer une minute était synonyme de rater son voyage. «Ces agences ont vraiment révolutionné notre vie. On peut réserver son ticket même 3 jours  avant. L’horaire est connu, le client fait son choix en fonction de son programme. Plus besoin de passer des heures sous un soleil de plomb à la recherche d’un bus sur un parking. On sait désormais où se trouvent les agences» nous dit Pascal  K. qui voyage souvent.

Ces agences de transport comme Aigle du Nord, Memento, Volcano offrent plusieurs services. Pour envoyer un courriel, de l’argent, il suffit d’aller dans une agence qui dessert la province  voulue pour être servi en un laps de temps.

Ainsi de Muyinga à Ruyigi en passant par Kirundo, on peut s’y rendre par bus. Fini le mauvais chargement des biens et des personnes, fini la perte de temps en attendant encore une maman qui vient de l’autre bout de la colline pour qu’elle te dise après  «erega jewe sindi ku rugendo» (je ne voyage pas, ndlr).

Des particuliers qui  assurent  toujours  le transport

Si  les agences de transport internes sont venues s’imposer sur le marché, des particuliers exercent toujours ce travail. Ainsi les bus de 18 personnes (bus Hiace,ndlr) sont toujours sur le parking, les voitures communément appelées Kagongo sont toujours là (les voitures Probox aussi, qui présentent les mêmes qualités).Les gens préfèrent cette catégorie de moyens de transport car ils ne sont pas exigeants que les agences de transport. «Quand j’ai quelques sacs de vivre en provenance de l’intérieur, je préfère venir avec ces voitures «Kagongo». Non seulement ils te laissent mettre tous tes bagages, mais aussi ils ne sont pas à l’heure ce qui est bénéfique quand on a une dernière course à faire», nous dit Eric B. sourire aux lèvres.

Nous avons contacté les chefs de ces agences de transport afin d’avoir les chiffres clés et les informations y relatif  mais en vain.

Armand NISABWE