Smartphone Film Competition : Une première qui commence bien

Smartphone Film Competition : Une première qui commence bien

Ce samedi 12 octobre, le cinéma amateur était à l’honneur à l’Institut Français du Burundi. En effet, il s’y clôturait la première édition du Smartphone Film Competition. Un festival de cinéma qui mettait en avant les productions cinématographiques faites à partir de téléphones portables. Un pari audacieux qu’a fait l’IFB et le moins que l’on puisse dire, cette nouvelle aventure commence sous de bonnes augures.  Durant 3 jours, le public a pu découvrir le travail de 26 réalisateurs. Autant de courts métrages pour autant de talents. La preuve que le Burundi est encore un vivier artistique qui mérite d’être exploité.

 

Une première

Né il y a 4 ans au Kenya, le Smartphone Film Competition faisait ses premiers pas au Burundi. Le souci étant de ramener le public dans les salles de cinéma. « Nous avions constaté que nos programmes de projection de film ne connaissaient pas de succès, nous avions la salle presque vide à chaque fois. Il nous fallait donc un évènement pour raviver l’intérêt pour la salle de cinéma. Et puisque nous vivons dans un monde où les écrans nous accompagnent partout, notamment avec les Smartphones, cela était mieux indiqué de susciter cet intérêt avec un objet que l’on utilise tous. Nous aimons faire des vidéos, prendre des selfies, alors si l’on peut faire du cinéma avec, ce serait une belle chose », nous explique Olivier Jayne, Directeur délégué de l’IFB.

Le pari n’était pourtant pas gagné pour l’IFB qui, en organisant ce festival, était loin d’espérer un tel engouement de la part des jeunes réalisateurs ou apprentis réalisateurs burundais. « Jusqu’à la veille de la date limite de remise des projets, nous n’avions qu’un seul film de reçu. Une situation compliquée pour nous. Nous avons eu 25 films le dernier jour des dépôts et on pouvait souffler », nous confie Olivier Jayne.

C’est donc 26 films qui compétaient pour ce festival et on aura pu avoir un aperçu du talent et de l’esprit créatif burundais. Il faut dire qu’avec le sujet choisi pour cette première édition, il y avait de quoi faire. En effet, le thème de cette année était « Nous en 2030 ». Un sujet qui a laissé libre court à l’imaginaire des jeunes réalisateurs pour, au final, offrir des créations plutôt originales faites par les moyens les plus basiques. C’est en tout cas le constat que fait Mr Evrard, photographe et membre du jury, qui a trouvé de nombreuses qualités à chacun de ces films. « C’était vraiment l’occasion de découvrir des talents. Nous avons vu des films fait par des jeunes avec des talents dans l’écriture, le cadrage, la lumière, le bruitage ou même le jeu d’acteur. Des talents qui, encadrés, peuvent produire du travail de très bonne qualité », nous dit-il.

 

26 films en compétition, un seul gagnant

S’ils étaient 26 à présenter un film, il fallait un seul gagnant. Un gagnant qui devait repartir avec le chèque de 600.000 FBu offert par la société de télécommunication Smart, sponsor de l’évènement et un téléphone portable offert par la marque Huawei.

Après une délibération lors de laquelle les films ont étaient jugé sur l’histoire, la lumière et le son, le cadrage et la réalisation, c’est le film « Un future sans plastique » de Gaël Joris Niyonzima qui se verra primé. Un son de cloche pour la jeunesse. Il traite la pollution, le réchauffement climatique et tout ce qui a trait à l’environnement. Il rappelle aux jeunes la conséquence de nos actes d’ici 2030.

Aidé par une belle équipe d’amis, Gaël Joris Niyonzima n’attendait pas cette victoire et c’est donc surpris qu’il va recevoir la distinction. « On était plutôt sûr d’échouer au fait. Jeudi dernier quand on projetait les films dont le nôtre, on croyait que l’on n’allait pas être choisi. Les autres avaient largement fait mieux que nous. Alors c’était vraiment une surprise de voir qu’on est parmi les gagnants. Qu’on est les premiers en plus », confie-t-il.

Les autres lauréats de la compétition sont le film « Les études d’abord » d’Ellie Youhi qui repart avec un chèque de 300.000 FBu et un Smartphone ainsi que le film « La Femme » de Kevin Gethy qui repart avec un chèque 150.000 FBu. Le prix du public est allé au film « Extravagance ».

Pour une première, le Smartphone Film Competition aura marqué un pas important et aura probablement suscité des vocations et pourra réveiller cet envie du public burundais à retourner dans les salles de cinéma.

L’avenir nous le dira.

 

Moïse MAZYAMBO