Secteur informel : Quel est son impact sur l’économie Burundaise ?

Secteur informel : Quel est son impact sur l’économie Burundaise ?

Secteur informel : Quel est son impact sur l’économie Burundaise ?

Il est souvent difficile de définir de manière concrète ce qu’est l’économie informelle ou le secteur informel. Néanmoins  une définition permet d’en savoir plus. En quelques mots, elle se définit comme un ensemble d’activités économiques qui se réalisent en marge des légalisations pénales, sociales et fiscales ou qui simplement échappent à la comptabilité nationale. On comprend donc que les activités du secteur informel sont difficilement quantifiable, difficile à comptabiliser.

 

Quoi que difficile à quantifier, cette économie parallèle occupe une place importante dans les pays pauvres et les pays en développement. Se déroulant souvent dans un cadre familiale ou communautaire, elle assure la survie de beaucoup et permet de générer des emplois dans ces pays où le taux de chômage est élevé. A cet effet, nous avons essayé d’évaluer l’importance et surtout l’impact de cette économie sur l’économie burundaise et dans les ménages burundais.

 

Une place importante dans l’économie locale

 

Au Burundi, une enquête nationale sur les conditions de vie des ménages (ECVM-2014) a été menée dans le souci d’avoir une image  claire de la place du secteur informel dans l’économie nationale. Cette études a permis d’évaluer de manière assez claire l’impact du secteur informel sur la vie des burundais. Depuis 2008, on constate une propension croissante à la création  des UPI (Unité de Production informel).

 

Le nombre de UPI crée est passé de 15.000 par an à plus de 45.000 en 2013. Cela semble être une réponse à difficultés rencontrées par la population active sur le marché et/ou aux contraintes imposées par une difficile insertion sur le marché du travail formel. Le secteur informel est également le principal pourvoyeur d’emplois au Burundi, en effet environs 8 burundais sur 10 travaillent dans le secteur informel.

 

Selon le rapport du PQIP/DCTP 2014, la part contributive du secteur informel sur le marché est de  plus de 79,5% ; suivi par  les  entreprises  privées  formelles  qui  interviennent  à hauteur  de  13,7% ;  l’administration  publique  pour  3,5%  et les entreprises publiques pour 3,2%.

 

Signalons que 35%  des  emplois  informels  sont  des travailleurs indépendants. Cette place importante sur le marché du travail s’accompagne également d’effets économiques conséquents. Les indicateurs du niveau d’activité se chiffrent comme suit : la production annuelle des UPI a été estimée en 2014 à 62,5 milliards de FBU. L’essentiel de cette production provient de l’activité des hôtels et restaurants (37,2%),  du  commerce  de  gros  (16,6%),  de  l’agro-alimentation  (15,6%),  du  commerce  de  détail (7,8%), des industries extractives (3,6%) et de la fabrication d’articles d’habillement (2,0%).Quant à la nouvelle richesse créée par le secteur informel, elle est estimée à 44,8 milliards de FBU.

 

Ces chiffres montrent à suffisance à quel point le secteur informel occupe une place très importante dans l’économie du Burundi, sur le marché du travail et par conséquent dans les foyers burundais. Cette économie, sans réelle structure, est devenue la réponse aux problèmes de beaucoup de familles. Elle assure le quotidien et garanti une activité génératrice de revenu. Ce secteur serait en d’autres termes le poumon invisible de l’économie du Burundi.

 

Moïse MAZYAMBO