Sat-B : « Je n’ai pas grand-chose, mais j’ai du cœur, de l’intelligence et du talent »

Sat-B : « Je n’ai pas grand-chose, mais j’ai du cœur, de l’intelligence et du talent »

Sat-B : « Je n’ai pas grand-chose, mais j’ai du cœur, de l’intelligence et du talent » ©Akeza.net

La radio Buja FM primait le week-end dernier la chanson de l’année 2018. Une compétition qui, après les votes du public, a vu la chanson « No Love » de Sat-B l’emporter. Pour marquer le moment, la radio avait organisé une cérémonie de remise de certificat à laquelle avait pris part Sat-B et au cours de laquelle l’artiste a prononcé un discours assez marquant. Revenant sur son histoire ce discours est à l’image de l’état d’esprit actuelle de l’artiste.

Devant la presse et les membres de la « Team Satura », les plus fervents de ses supporters, Sat-B a tenu un discours rappelant ce qui fait de lui une star. Cela est le fruit du travail et de l’amour que son public lui porte.

« Dans la vie de tous les jours nous travaillons dur, nous nous débattons. C’est ainsi que nous avons grandi. La véritable satisfaction que nous avons, c’est le don que Dieu nous a donné. C’est la seule chose parce que si ce n’était pas le cas, nous serions inutiles. Je pense que tout le monde a un don pour lequel il rend grâce à Dieu. Que ce soit ceux qui font des études ou autre chose, lorsque tu possèdes un don qui peut te permettre de changer de vie et de vivre mieux, sers t’en bien et donnes-y de la valeur. »

L’artiste est également revenu sur son histoire, en mettant l’accent sur le fait d’être partis de rien pour devenir un des plus côté.

« Je suis un chanteur et je vous le jure, je n’ai pas grand-chose si ce n’est un peu de cœur, de l’intelligence et du talent. Il y en a qui ont de l’argent et qui ont tout, moi je n’ai pas tout ça, mais j’ai aussi un rêve.  Dieu m’a béni, j’ai trouvé des personnes qui m’aiment. C’est le seul capital que j’ai et je n’ai pas besoin de plus que ça ».

Et d’ajouter « J’ai commencé la musique et je ne ressemblais à rien. Mon apparence actuelle n’est pas la même qu’à l’époque de mes débuts. Les gens me disaient que j’étais laid. Je n’avais pas ce costume que je porte, ni cette bague. Je n’avais pas tout ce swagg que j’ai aujourd’hui. Mais sur cette terre il n’y a pas que de mauvaises personnes, il y a aussi de bonnes personnes qui  m’ont dit : « Tu ne ressembles à rien, nous allons faire de toi quelqu’un ». Et c’est cela qu’ils ont fait pour moi, c’est ce que la team Satura a fait pour moi, c’est ce que les premiers journalistes ou les premiers MC qui ont parlé de Sat-B ont fait pour moi. Je vous remercie tous de m’avoir accompagné pendant ce voyage».

Fort d’une expérience de plusieurs années dans la musique, Sat-B a eu un triste regard sur le revers de la médaille du succès en revenant sur ces déboires lors du tournage du clip de « No Love ».  « La chanson « No love » me rappelle énormément de choses qui me  feraient pleurer devant vous. Nous faisons de la bonne musique mais les gens ne savent pas d’où cela sort. Ils ne savent pas que nous avons traversé les frontières de Kanyaru et de Gatuna à pied et dans le froid ».

Il continue, « J’ai sorti « No Love » dans des circonstances difficiles. Il m’est arrivé de manquer les moyens de m’acheter des unités ou même de manger. Vous vous souvenez certainement de l’audio qui a circulé dans laquelle je demandais 10.000 francs pour manger. Cela pour dire que nous souffrons pour vous offrir de la bonne musique ».

En plus de jeter des fleurs à la fameuse « Team Satura », l’artiste a également tenu à préciser le fait que ce prix remporté par son morceau et le reflet de l‘amour que lui porte le public burundais.

« Je suis fier d’avoir eu ce prix. J’étais en compétition avec beaucoup d’autres personnes meilleures que moi, des personnes qui ont plus d’argent, plus de moyens, plus d’années dans la musique mais ce qui est beau c’est que l’argent n’achète pas l’amour, jamais. Retenez bien ceci parce que c’est peut-être la dernière fois que je le dis. »

Et de finir son discours en lançant un soutien au monde de la musique par le public burundais. « Je vous demanderai juste de nous soutenir les uns les autres. Des fois nous nous fatiguons parce que nous n’avons pas de soutien».

 

Moïse MAZYAMBO