Santé: Les femmes handicapées ont plusieurs problèmes liés à la santé sexuelle et reproductive

Santé: Les femmes handicapées ont plusieurs problèmes liés à la santé sexuelle et reproductive

Le vendredi 22 novembre 2019 à Kadesh, l’ANSB (Association Nationale des Sourds du Burundi) en collaboration avec FAPHB (Fédération des Associations des Personnes Handicapées du Burundi) ont organisé un atelier de sensibilisation sur la santé sexuelle et reproductive des femmes handicapées. Financé par MIUSA (Mobility International USA), cet atelier a eu un appui technique de l’ABUBEF (Association Burundaise pour le Bien-Être Familial).

Pourquoi les femmes handicapées ?

Selon Eugène Nsabayezu, coordinateur de la FAPHP et président du Comité National Paralympique (CNP), la santé sexuelle et reproductive est l’une des thématiques que différentes personnes ont besoin de bien comprendre. Pour ce, sensibiliser et informer les jeunes filles et les femmes handicapées sur cette thématique s’avère très importante. «Il y a beaucoup de choses en rapport avec la santé sexuelle et reproductive que les jeunes filles et femmes handicapées devraient comprendre. La plupart d’entre elles ont eu des enfants sans être  mariées et d’autres ont été violées», dit Eugène Nsabayezu.

Présentant sur la grossesse, Régine Mbonindavyi, sage-femme  et responsable de la maternité à l’ABUBEF dit qu’il est nécessaire de faire une consultation prénatale depuis la conception pour s’acquérir de l’état et de l’évolution de sa grossesse. A la question de savoir si une femme enceinte peut tout faire, Mme Régine répond qu’une grossesse n’est pas une maladie. Une femme enceinte peut faire tout travail qu’elle faisait avant de concevoir. Aux femmes qui tombent enceinte alors que leurs bébés ne sont pas encore sevrés, Régine Mbonindavyi conseille de prendre un régime pour ne pas manquer de lait maternel. Elle ajoute : « concevoir alors qu’on allaite arrive normalement, cela n’a pas de répercussions sur la santé de l’enfant qui tète ».

S’exprimant sur le planning familial, Régine Mbonindavyi informe aux filles et femmes handicapées qu’il faut penser aux méthodes  contraceptives.

A propos des maladies sexuellement transmissibles, elle explique : «  L’abstinence est la meilleure façon de se prévenir contre les risques liés aux rapports sexuels. Mais au défaut de cela, on doit recourir aux rapports sexuels protégés pour éviter les risques de grossesses non désirées et des maladies sexuellement transmissibles».

L’importance de l’atelier

Les participantes à cet atelier étaient tellement intéressées par le thème. Chacune voulait bien comprendre chaque point faisant objet d’information.  « L’atelier était important. Nous avons appris beaucoup de choses sur la santé sexuelle et reproductive. Nous allons être des ambassadrices. Nous allons sensibiliser celles qui n’étaient pas présentes à cet atelier», nous a confié Bernadette Nzokira, femme vivant avec le handicap et membre de l’association les Vaillantes, à la fin de l’atelier.

Ornelle Kaneza, jeune fille vivant avec la surdité et lauréate d’université,  l’atelier lui a été très bénéfique. Comme elle nous le dit, elle est prête à partager à ses consœurs ce qu’elle a appris surtout que, selon toujours elle,  les filles vivant avec le handicap sont  moins informées sur la santé sexuelle et reproductive.

Régine Mbonindavyi déplore que la sexualité reste une chose taboue  au Burundi. «Certains enfants, surtout les jeunes filles, restent sous-informées sur la santé sexuelle et reproductive. Elles ont des problèmes pour comprendre ce qui leur est arrivé au premier jour des menstruations », précise-t-elle. Elle propose aux parents de voir comment créer des cellules de discussion avec leurs enfants afin de débattre sur le sujet de la sexualité avant ou au cours de la puberté.

Notons que ces jeunes filles et femmes ayant participé à l’atelier sont issues de différents centres et associations des personnes vivant avec le handicap à savoir la Fondation PEN, Centre Akamuri, UPHB et les Vaillantes.

 

Melchisédeck BOSHIRWA