Réconcilier le sport et l’éducation pour créer des champions

Réconcilier le sport et l’éducation pour créer des champions

Réconcilier le sport et l’éducation pour créer des champions ©Akeza.net

Il est évident que le Burundi regorge de nombreux talents dans le sport, notamment dans le football. Mais pour les découvrir et leur permettre d’éclore, certains mécanismes doivent être mis en place. Parmi ces mécanismes figure la culture du sport dans le système éducatif. C’est du moins ce que pensent certains professionnels.

Malgré ses nombreux talents, le sport burundais peine encore à sortir de son sein des athlètes performants et compétitif sur la scène tant régionale qu’internationale. Cette difficulté peut être le fruit d’une détection tardive et quelques fois négligée de jeunes athlètes prometteurs pouvant élever l’étendard burundais dans le sport. De nombreux talents disparaissent avec le temps par manque de soutien d’accompagnement et d’encadrement. Une situation qui peine les professionnels du sport qui émettent sans arrêt le souhait de voir éclore cette génération d’athlètes qui saurait faire la fierté du Burundi.

Au vue de cette situation, on serait appelé à se poser la question suivante : « Comment faire pour dénicher au plus vite ces nouveaux talents ? ». La réponse à cette question semble être la réconciliation de l’éducation (l’école) et de l’éducation. C’est du moins ce que pense Lydia NSEKERA (présidente du Comité National Olympique) qui considère que l’école est la base lorsque l’on veut créer des champions.

« Lorsque l’on veut créer des athlètes, le plus grand travail doit être fait au niveau scolaire, à la base. Quand dans un pays nous avons de bons championnats scolaires, l’on peut dire que dans quelques années nous aurons de bons athlètes, que nous aurons des champions. Et bien-sûr lorsqu’ils sont entrainés. Les jeunes doivent être entrainés et avoir des compétitions. C’est important ! » indique Mme NSEKERA.

Un avis que partage également Jean-Jacques EYDELIE, entraineur du club Le Messager Ngozi. Selon EYDELIE, qui se focalise essentiellement sur le football, la prise en charge des jeunes pépites est primordiale et devrait se faire depuis le plus jeune âge, presqu’à la crèche si l’on peut le dire.

« Pour pérenniser un club, des équipes nationales cela passe par la formation des pays. Et on oublie un peu trop vite cela. Il faut remettre l’éducation de tout », dit-il. Et de poursuivre, « Tout passe par le plus jeune âge. Et je ne parle des 12-13 ans. Lorsque je discute formation avec d’autres personnes, elles me parlent de joueurs de 13-14 ans mais c’est trop tard. C’est à partir de 5-6 ans que l’on apprend beaucoup de choses aux joueurs et arrivé à 16 ans il sait tout. »

Pour le coach français, prendre en charge les plus jeunes au sport ne permet pas seulement de fabriquer des champions mais permet également de faire un travail de prévention par rapport au métier de sportif. « C’est parce que l’on aura éduqué les petits qu’on les aura prévenu sur quoi est fait ce métier. Et là je parle de prévention contre la corruption, le dopage et les conversations qui peuvent nuire au jeu », explique-t-il. L’éducation semble donc être inéluctable clé du succès pour le sport burundais.

Et s’il reste encore de nombreux efforts à faire dans ce domaine, nous pouvons d’ores et déjà saluer certaines fédérations sportives qui ont décidé d’emboiter le pas de l’éducation et de lancer des compétitions pour les tout-petits. C’est le cas de la Fédération Burundaise de Natation qui a récemment organisé un tournoi minime de natation, des académies de basket-ball de Bujumbura qui apprennent les bases de ce sport aux enfants à partir de l’âge 3 ans et dont fruit de ce travail qui a pu être démontré lors des All Stars Games 2018 ou encore de la fédération de Wu-shu dont le plus jeune membre, âgé de 6 ans, fait des merveilles.

Des initiatives qui, on l’espère, pourront gagner les autres fédérations et nous permettra au Burundi d’avoir ses Francine Niyonsaba, Saido Ntibanzonkiza et autre Sada Nahimana.

 

Moïse MAZYAMBO