Musique : Des artistes pas comme les autres

Musique : Des artistes pas comme les autres

Pas besoin d’être un musicien de profession pour faire de la musique. Du moins c’est ce que nous constatons dans l’univers musical burundais depuis un moment. En effet, si nous avions l’habitude de voir des musiciens de profession sortir des morceaux, nous assistons depuis peu à l’émergence d’une nouvelle catégorie de personne qui sans pour autant être des spécialistes de la chanson, nous gratifie de quelques morceaux. Des chansons qui sont loin d’être des ratés. Mais alors pourquoi ont-ils décidé de faire de la musique, qu’est-ce qui les motive?

Qu’ils soient DJ ou animateur radio, ils deviennent nombreux à faire des chansons. De DJ Philbyte avec son morceau « Oloha » à  Ami Pro avec Shuha, les chansons des « non-pro » (entendez par là des personnes qui ne font pas forcément carrière dans la musique), tous essayent de placer dans le paysage le fruit de leur inspiration. Une situation qui, quoi que nouvelle, plait puisque certains de ces morceaux rencontrent de réel succès. On parlera de « Doda » du DJ Paulin ou encore « Twimare » de DJ Philbyte. Ils n’hésitent pas à s’accompagner d’artistes confirmés pour plus de couleur à leur musique.

Mais alors pourquoi cette nouvelle vague, qu’est-ce ce motive ce qui semble devenir un nouveau mouvement dans la musique burundaise ?

Selon DJ Philbyte, l’idée est de se positionner sur les nouvelles tendances de la musique africaine dans un Burundi où les artistes professionnels tardent à prendre le pas. « La musique africaine a beaucoup évolué durant ces dernières années et la plupart de nos artistes ont mis du temps à suivre le mouvement. Si je me suis lancé dans la production musicale c’était pour donner un exemple en tant que DJ. Montrer quel genre de chansons il fallait qu’ils nous fassent c’est-à-dire des « club banger » », explique-t-il.

Une position qui loin d’être le cas pour Ami Pro, animateur radio et maitre de cérémonie. Alors qu’il vient de sortir son tout premier morceau intitulé « Shuha », l’animateur de Hit Connexion explique, pour sa part que c’est pour lui un outil de travail. « En tant que MC, ils nous arrivent d’animer les foules avant la monter des artistes. Et nous le faisons souvent avec des morceaux d’artistes étrangers. Ce qui me mettait très souvent mal à l’aise. J’ai donc décidé d’enregistrer mon propre morceau. Celui qui va me servir d’outil pour animer les foules dans les évènements sans que je n’ai à faire recours à des musique étrangères », nous affirme Ami Pro. Une façon pour lui de faire du « Made In Burundi ».

Dans ce lot de nouveaux artistes, se trouve également ceux qui ont une double vocation. C’est le cas du journaliste Peniel Ndagijimana. Ce jeune homme que la plus part connaisse pour ses interviews sur la chaine YouTube NGM, nourrit depuis toujours une passion pour la musique. Devenu journaliste à la suite de ses études, il a, pendant longtemps, mis de côté la musique. Profitant aujourd’hui d’une certaine visibilité, il a décidé de relancer sa carrière. Pour Peniel, sa carrière dans les médias n’est pas en opposition à une carrière musicale. « Les gens me connaissent comme Peniel Ndagijimana le journaliste, mais avant de le devenir j’étais musiciens avant ça. Je suis devenu journaliste parce que ce sont les études que j’ai suivi et j’ai eu la chance d’avoir un travail. Mais maintenant je me remets à la musique sous le nom de Kamikaze Nation. J’ai déjà 3 chansons et d’autres vont venir. Le but c’est le faire entant qu’artiste mais également entant que journaliste », nous dit-il ce journaliste que le rap passionne.

Ces 3 personnes que nous avons citées plus haut sont loin d’être les plus représentatifs, il y en a d’autres qui sans être des artistes de carrière décident de sortir des chansons, histoire d’assouvir leur passion. Une nouvelle tendance qui pourrait bien s’installer dans le paysage musical burundais, mais il est encore trop tôt pour le dire. L’avenir nous le dira.

 

Moïse MAZYAMBO