Musique : Ce que vous devez savoir sur le projet «You’ll ove changes» d’Ikoh Entertainment

Musique : Ce que vous devez savoir sur le projet «You’ll ove changes» d’Ikoh Entertainment

Haruna Ikoriciza, Directeur éxécutif de Ikoh Entertainment ©Akeza.net
Après la sortie du premier volume de l’album du projet «You’ll love Changes», le label de musique Ikoh Entertainment (une branche de Ikoh Multiservices) travaille depuis le début de l’année 2017 sur le second volume qui devrait sortir à la fin de l’année. Un projet qui, selon le directeur exécutif du label, va au-delà de l’enregistrement et la sortie des albums. La genèse de ce projet, les étapes franchies, la vision de ce projet on en parle.

You’ll Love Changes, penser la musique autrement

Lancé en 2014, le projet «You’ll Love Changes» a pour but d’amener l’industrie musicale burundaise vers un progrès effectif en apportant un changement dans les mentalités par rapport à la musique, d’où le nom du projet. « L’objectif premier est celui d’emmener les musiciens, les fans mais aussi les institutions à penser la musique autrement. Faire évoluer les mentalités sur la perception et la considération de la musique, tel est notre but » nous dit Haruna Ikoriciza, directeur exécutif du projet.

Pour atteindre ses objectifs, il a donc fallu monter une structure qui offre aux artistes un cadre de formation, d’accompagnement et de développement de leur musique et de tout ce qui toucherait de près ou de loin à l’industrie de la musique. Le projet a entrepris un travail d’information, de formation et de collaboration avec des artistes, producteurs de musique, la presse et les institutions du pays. Le tout dans le but de porter haut la musique burundaise, aussi bien localement qu’au-delà des frontières.

Le premier volet de ce grand projet a été l’enregistrement d’un album qui a connu la participation de pas moins de 20 musiciens burundais et étrangers. Ainsi, Ikoh Entertainment a pu compter sur la participation des musiciens tels que Kidum, Sat-b, Yoya, Big Farious ou encore Rich Mavoko (Tanzanie). Bien que la réalisation de cet album ait connu certaines difficultés liés à la réticence de certains musiciens sur le bien-fondé d’un pareil projet, l’album You’ll Love Changes sort en 2016 et reçoit un bon accueil auprès du public.

Une année après la sortie du premier album, Ikoh Entertainment revient en 2017 avec le second volume de You’ll Love Changes. Un album qui devrait sortir en décembre 2017. Mais en attendant d’offrir au public le second album, le label a déjà sortie 3 singles depuis le début de l’année 2017, histoire de donner un aperçu de l’album à venir.

Contrairement au premier volume qui a vu la participation d’une pléiade de musiciens, le second volume sera intégralement fait par 3 artistes. Franck, Emery Sun et Double Jay. Une nouveauté que le patron de Ikoh nous explique : « Nous avons travaillé avec plusieurs artistes sur le premier volume parce que nous voulions lancer notre projet avec le maximum d’artistes. Pour ce Second volume, nous avons choisi de prendre des artistes par petit groupe, travailler avec eux sur leur musique, les faire passer un autre palier et ensuite prendre un autre groupe et avancer. C’est ainsi que nous travaillerons dans l’avenir »

Notons que le prochain single annonçant l’album You’ll Love Changes  est sorti ce lundi 24 juillet 2017. Un morceau qui porte le même nom que l’album.

 

Un travail qui commence à payer

Pour Haruna Ikoriciza, le travail entrepris par le projet commence peu à peu à porter des fruits. « Il est vrai que nous avons rencontré de nombreuses difficultés depuis le lancement de ce vaste projet et même si les choses ne sont pas toujours comme nous le souhaitions au départ, nous arrivons néanmoins à voir qu’il y a des avancées à prendre en compte. A titre d’exemple, aujourd’hui les artistes peuvent livrer des concerts, prendre part à des évènements et toucher des cachets de 3.000.000 Fbu par exemple, chose qui n’existait pas dans le passé. Les artistes signes des contrats de pub ou de représentation avec des entreprises. Ce qui n’était pas possible il y quelques, les entreprises ne considérant pas les artistes comme des personnes crédibles».

« Du côté des autorités les choses ont également changé. Aujourd’hui nous possédons une loi sur les droits d’auteur, une loi qui va faire beaucoup de bien à l’industrie musicale burundaise. »

«Mais au-delà, cela a également changé la façon dont certains artistes traitent leur image. Ils s’efforcent pour faire de bons clips vidéo, de soigner les affiches et couverture pour leur concert. Une prise de conscience sur l’importance de l’image que doit avoir un artiste. C’est la preuve que le travail que nous abattons avec tous les acteurs de cette industrie commence à payer et nous espérons que cela ira de mieux en mieux» continue-t-il.

Des progrès qui sauront s’amplifier si la partie prenante dans l’univers musical burundais fournissent plus d’effort pour rendre cette industrie forte, reconnue et rentable pour les artistes ajoute-il.

Haruna Ikoriciza n’a pas manqué de lancer un appel aux artistes à avoir  plus de sérieux dans le travail, en considérant qu’un bon travail est un travail de qualité, aux acteurs de secteur public dans plus de régulation et de protection de la musique burundaise et du secteur privé pour que ceux-ci travaillent encore plus dans le soutien et le sponsoring des artistes et des projets artistique.

Signalons qu’au-delà de la musique Ikoh Entertainment compte aller plus loin en travaillant également avec les secteurs du cinéma et du spectacle.

 

Moïse MAZYAMBO