Les nouveaux visages du théâtre burundais : Arnold Ololenyanya, passionné de la scène

Les nouveaux visages du théâtre burundais : Arnold Ololenyanya, passionné de la scène

Les nouveaux visages du théâtre burundais : Arnold Ololenyanya, passionné de la scène ©Akeza.net

Le théâtre burundais est en plein renouvellement. Des salles qui affichent complet, de comédiens passionnés, qui travaillent sans relâche, s’entraident. Ils sont jeunes, ils sont talentueux, ils représentent l’avenir du théâtre burundais.

Dans notre série d’articles sur les nouveaux visages du théâtre burundais, nous retrouvons cette fois, un passionné de la scène, Arnold Ololenyanya.

Akeza.net : Parles-nous un peu de toi

Arnold : Je suis un jeune comédien et auteur congolais de 25 ans (bientôt 26) évoluant à Bujumbura, au Burundi. Je suis né à Bukavu le 23/07/92. Diplômé en Informatique de gestion, je suis un passionné de la scène peu importe ce qui s’y passe du moment où j’y suis ou que je puis y apporter une vérité pour édifier les esprits, d’où la passion de l’écriture.
Je finis mes études secondaires en option commerciale et informatique. Alors que je suis en 4e secondaire je m’adonne à la poésie et j’intègre une troupe qui à l’époque s’appelait TROUPE LA FONTAINE qui faute de disponibilité des comédiens fermera ses portes quelques mois après mon intégration. Je reste donc sans troupe depuis et j’oublie un peu ce côté théâtrale jusqu’à ce que je vienne à Bujumbura poursuivre les études universitaires.
Mon premier contact avec le théâtre burundais commence en 2015 quand j’entre dans la troupe UMUSHWARARA où je rencontre des amis qui m’encadrent alors que je suis encore novice. A partir de là je participe à des formations d’écriture et de jeu d’acteur, à plusieurs reprises.
En 2016, 1 an exactement après, j’intègre la troupe YETU DRAMA où j’exerce en tant qu’auteur et comédien.

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Akeza.net : Parles-nous un peu de ta passion pour le théâtre, qu’est ce qui t’attire ?

Arnold : Ma passion pour le théâtre est inimaginable, surtout de la façon dont moi je conçois ce métier. C’est ancré au plus profond de moi que je ne fais aucun effort pour l’apprécier et c’est devenu comme une mode de vie. Voir les pièces, jouer des pièces, rencontrer des auteurs et ce que j’aime encore le plus, c’est écrire les pièces.
Au tout début en 2010-2011, à Bukavu, je me dis que la passion et le concept même du théâtre étaient vagues dans ma tête et à cette époque-là je n’y étais pas vraiment. Mais un ami de l’école m’a intéressé et m’a demandé de faire partie de sa troupe. Comme à l’époque il n’y avait pas grand-chose à faire je me suis lancé. Et j’étais membre de la troupe « La fontaine ». Malheureusement la troupe a arrêté les activités par indisponibilité des acteurs et j’ai quitté la troupe sans avoir été sur scène même une fois. A ce moment je suis resté sans contact avec le théâtre, même pas en rêve, jusqu’à ce que je vienne au Burundi pour les études universitaires.
Je suis devenu comédien sur le coup d’un rêve un peu banal. En 2015, l’IFB programmait « Massamouna Georges-Dandin », une adaptation de Molière, par le Tarmac des auteurs venu de Kinshasa ; avec David Minor Ilunga et les autres. Ces gars formidables ont réveillé quelque chose en moi. Ça a été comme un coup de foudre. La petite étincelle théâtrale qui était en moi revit le jour et je me fis la promesse à moi-même de monter sur la scène de l’IFB, et faire comme eux. Le même soir j’avais demandé à un ami avec qui j’étais allé voir la pièce de m’amener dans sa troupe. Et c’est ainsi que je me suis inscrit dans la troupe UMUSHWARARA où j’ai eu la chance à mes débuts, de figurer dans une de pièce à l’IFB. Petit à petit mon rêve se réalisait. Ce rêve-là.


Les nouveaux visages du théâtre burundais : Arnold Ololenyanya, passionné de la scène ©Akeza.net

En 2016, deux ans depuis, j’ai eu mon diplôme en informatique. Je me suis consacré, puisque j’avais beaucoup de temps libre, au théâtre et à l’écriture. Dans la même année, j’ai été recruté comme auteur dans la troupe YETU DRAMA. Je suis allé sur la scène encore une fois sur un hasard. On parlait des pièces et lors du travail de table, on m’a proposé de jouer dans le projet en cours à ce moment-là. C’est ainsi que j’ai joué en rôle principal dans « Machine 26 Couloir C », et dans un rôle secondaire dans « Tais-toi et creuse ». Je n’étais plus seulement auteur, mais aussi comédien. Mon rêve de jouer à l’IFB s’était ainsi réalisé grâce à Dieu, au travail et à la patience.
Le partage, les rencontres, la découvertes des auteurs et tout le monde derrière me fascinent. Il n’y a pas un seul instant où je m’ennuie quand je parle ou quand je joue au théâtre. Chaque seconde est à sucer car elle est unique.

Akeza.net : Que penses-tu du théâtre burundais?

Arnold : Le théâtre burundais vient de loin et va à toute vitesse que nous. Même aujourd’hui nous avons tendance à ne plus suivre le rythme. C’est une bonne nouvelle de voir que le théâtre burundais avance très bien et ce qui est plaisant c’est que les porteurs du théâtre burundais (auteur, metteur en scène, comédien, scénographe, régisseur…) tous ont le même rythme et la même vision de chose. C’est ça qui me fait croire que le théâtre urundais ne va pas s’arrêter de sitôt. Pour ainsi dire que l’énergie qui accompagne le théâtre burundais me rassure. Le théâtre sans public n’en n’est pas un. Et le public burundais comprend ce que c’est le théâtre et ils nous soutiennent. Nous en contre parti nous leur donnons le meilleur de nous-mêmes pour l’avancement de ce métier qui est très prometteur d’ailleurs pour la plus part de jeunes qui exercent ou qui veulent exercer le métier. Nous sommes beaucoup impliqués et nous voulons que la génération qui vient après nous soit aussi à fond comme nous aujourd’hui. C’est ainsi que le théâtre burundais perdurera. Dans le même cadre, YETU DRAMA a déjà initié des projets de club de théâtre dans deux écoles de la place. Ecole internationale et école St Michel Archange, et pourquoi pas ailleurs, toujours dans le cadre d’encadrer la pépinière qui portera la fierté du théâtre burundais dans les années qui viennent.

Akeza.net : Quels sont tes perspectives d’avenir par rapport au théâtre ? Ton plus grand rêve.

Arnold : Par rapport au théâtre je voudrais bien monter sur beaucoup d’autres scènes ici au Burundi, au Congo, au Burkina, au Mali, etc… Rencontrer beaucoup d’auteurs et beaucoup de comédiens pour gagner en sagesse dans ce métier. Je voudrais aller jouer partout dans le monde, partout où se fait le théâtre. Et en tant qu’auteur, je suis optimiste. Je rêve que mes textes se jouent un peu partout. Partout dans le monde.
Mon plus grand rêve, en tant qu’auteur, c’est de voir un de me texte être adapté au cinéma.
Mon plus grand rêve en tant que comédien, c’est de jouer, de décrocher des rôles sur des tournées époustouflantes, stressantes et fatiguantes. Et pourquoi pas décrocher un rôle dans un film?

Les nouveaux visages du théâtre burundais : Arnold Ololenyanya, passionné de la scène ©Akeza.net

Akeza.net : En dehors du théâtre quels sont tes autres passions ou hobbies?

Arnold: Je m’adonne à la musique. Je chante dans une chorale et j’ai une passion particulière pour les chants lyriques que j’exécute souvent avec d’autres jeunes de mon groupe. Dans les karaokés et juste pour le fun. Se faire plaisir quoi.
Je lis surtout des pièces de théâtre. Et quand j’écris les miennes et que ça bloque, je lis quelque page de n’importe quel livre que j’ai dans le sac ou dans l’ordi et ça débloque l’inspiration.
J’aime écouter de la musique. Surtout du Rap. Quand ce n’est pas du rap, c’est quand c’est très mélancolique par la mélodie. Ça m’inspire bien. Je suis à la guitare quand je n’ai vraiment rien à faire, à l’harmonica aussi, quand je veux du beau, composer des chansons que je n’enregistre jamais.

Propos recueillis par Moïse MAZYAMBO