Les laboratoires privés, remède au secteur agroalimentaire en panne d’attraction des investisseurs au Burundi ?

Les laboratoires privés, remède au  secteur agroalimentaire en panne d’attraction des investisseurs au Burundi ?

Le secteur de la transformation agricole traverse une situation moins favorable par rapport aux autres secteurs pour l’intervalle 2016-2018 selon le rapport de l’API baptisé « Bilan d’application du code des investissements ». Pourtant, si on agréait les laboratoires privés, ce secteur attirerait les investisseurs et serait le pivot des emplois.

 

Pendant deux ans (2016-2018), quatre secteurs à savoir le secteur de la transformation, le secteur de l’hôtellerie et tourisme, le secteur de l’énergie et mine et le secteur de l’agro-alimentaire ont été plus attractifs à en croire le rapport de l’API récemment sorti en 2019 intitulé « Bilan d’application du code des investissements »

Parmi ces secteurs qui ont été les plus attractifs, indique le rapport, le secteur de l’agro-alimentaire est le seul qui  n’a pas connu l’évolution souhaitée. Il a enregistré six entreprises au niveau de l’API alors que c’est un secteur  qui devrait être porteur de croissance et où la matière première est locale.

Pourquoi ce secteur peine-t-il tant à attirer les investisseurs ?

Il n’y a pas longtemps, le Centre for Development and Enterprises Great Lakes à travers sa campagne Birashoboka sortait une étude montrant qu’il est tellement difficile au Burundi de certifier son produit dans le domaine agroalimentaire au niveau du BBN. Par manque de laboratoires assez équipés au BBN pour certifier les produits, les entrepreneurs rencontrent beaucoup de difficultés dont la cherté de la certification et le temps assez long allant jusqu’à 8 mois d’attente. Ensuite , il faut faire le travail doublement en passant par par deux institutions dont le Centre National de Transformation Alimentaire (CNTA en sigle) et le Bureau Burundais de Normalisation (BBN en sigle). « Tous ces  obstacles expliquent pourquoi le secteur agroalimentaire peine à attirer les entrepreneurs tant nationaux qu’internationaux» ,indique cette étude. Rappelons que c’est ce certificat qui prouve que le produit n’est pas nuisible à la santé et permet à l’investisseur de le mettre au marché et d’entrer en concurrence avec d’autres entrepreneurs.

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Le BBN, étant seul, avec ses difficultés, ne peut pas satisfaire les demandes de toutes les entreprises burundaises en cours de création. Quel intérêt dans ce cas pour  notre pays de rester avec une seule institution si le secteur continue d’aller decrescendo? Il serait intéressant d’agréer des laboratoires privés comme le souligne le Docteur Emery NUKURI, dans son étude intitulée  « les contraintes juridiques de  la loi régissant les agences de régulations au Burundi en matière de certification des produits ». Des laboratoires qui travailleront en collaboration avec le BBN pour le contrôle de la qualité afin d’assurer un service rapide. Cela permettra aux entrepreneurs de gagner du temps et les incitera à investir davantage dans ce secteur.

 

Bien exploité, le secteur de l’agribusiness aiderait à la conservation des aliments, souvent exposés à la pourriture, pendant une durée assez longue mais aussi boosterait le marché de la transformation locale. Il  serait, ainsi , le pivot des emplois.

Arthur BIZIMANA