Les Chroniques du Vagabond : Louange aux morts, mais aussi aux vivants

Les Chroniques du Vagabond : Louange aux morts, mais aussi aux vivants

Les Chroniques du Vagabond : Louange aux morts, mais aussi aux vivants ©Akeza.net

Le Burundi vit une fin de semaine triste, l’un des joueurs les plus talentueux de sa sélection nationale de football a rendu l’âme en faisant la chose qu’il aimait le plus. Oui ! Papy Faty est mort en plein match. On peut dire qu’il est mort pour l’amour du ballon. Alors que toute la toile s’émeut et que tout le monde envoie ses messages de condoléances en affichant sa tristesse, je me posais une question. Pourquoi attendons-nous de perdre un être cher pour lui témoigner notre amour ? Pourquoi nous ne le glorifions pas lorsqu’il est en vie ? Une réalité qui malheureusement se constate au quotidien.

Aucune blague, aucun sarcasme, parlons sérieusement. « C’est lorsque l’on a perdu quelque chose de précieux que l’on se rend compte de sa valeur » dit-on. L’adage est vrai et triste. Si certaines personnes arrivent à rendre hommage aux leurs, ou même à de simples personnes ayant une once de valeur à leurs yeux, la majorité des personnes n’accorde que peu d’attention à ce que valent vraiment ceux qui les entourent. Ou du moins, la majorité des personnes ne prenne pas le temps de rendre à César ce qui est à César. Et difficile d’expliquer cela. Est-ce parce que l’on a peur que l’intéressé prenne le « Melon » comme on dit ou parce que tout simplement on est occupé à profiter de la personne que l’on en oublie de lui rendre hommage.

Et puis, pourquoi rendre hommage se conjugue très souvent à titre posthume ? Cela aurait moins d’impact si nous le faisons du vivant de ceux-là qui mérite des éloges ? Je me le demande.

Mais au risque de pointer du doigt cette tard et surtout de m’éterniser à énumérer des principes tous aussi loufoques les uns des autres, arrêtons-nous à nous interpeler les uns les autres.

Certes, la mort ravive les souvenirs de l’être que l’on a perdu et rappelle à notre conscience combien avait-il de la valeur. Mais je crois que nous gagnerons tous en grandeur en nous souvenant d’eux alors qu’ils sont en vie. Oublions le risque d’orgueil, le fait qu’il puisse prendre du melon. Ayons simplement le réflexe de saluer ce qui est bien fait, ce qui est beau, ce qui mérite la louange.

 

Rappelons à nous-mêmes combien chanceux sommes-nous d’avoir autour de nous des personnes qui de quelques manières rendent notre vie belle ou du moins nous aident à nous sentir bien. Sportifs, artistes, intellectuels, amis, familles, voisins, peu importe. Rendons hommage à la beauté de l’homme et à ses biens faits. Et peut-être que cela nous permettra de bâtir un monde un peu plus beau. Poussons des louanges aux morts, mais aussi aux vivants.

Et alors que Papy Faty rejoint le royaume des morts. Souvenons-nous des belles choses qu’il a accomplies pour notre belle patrie en priant que son âme repose.

Sur ce, passez un bon week-end et prenez soin de vous.

 

Le Vagabond